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 Eau bénite et eau de vie [PV William]

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MessageSujet: Eau bénite et eau de vie [PV William]   Eau bénite et eau de vie [PV William] Icon_minitimeLun 7 Déc - 2:07

" Ne me regarde pas comme ça. Je n'y suis pour rien si tu es dépressif. "

Mais non, le félin féroce ne démordait pas, la dardant de son éternel regard de chat battu, tandis qu'il trônait paisiblement sur un fauteuil. Avait il seulement le droit de poser son derrière poilu sur les fauteuils de la salle commune ?
Diane soupira brièvement et replongea dans ses cours, prête à sacrifier pour quelques heures l'attention que son animal exigeait d'elle. A son âge, il pouvait comprendre que le travail passait avant les petits plaisirs de l'existence.
Trois lignes et deux millimètres d'encre plus tard, elle se mordit la lèvre, le poids du regard de Mr Hyde fièrement installé sur son épaule laiteuse. Elle ferma les yeux, secoua la tête et se retourna dans son canapé pour lui montrer ostensiblement la gracieuse ligne de son dos. Mais le matou était plus rusé qu'il ne le paraissait de prime abord : il n'hésita pas à mouvoir son énorme postérieur jusque sur ses cours, qu'il gratifia de traces de pattes et autres ronronnements excessifs. Diane lui jeta un œil noir de sévérité, qui l'intimida un temps, pour ensuite l'encourager à frotter son visage balafré sur ses mains blanches. Un froncement de sourcil vint perturber le visage de la jeune fille et sa voix, excédée, résonna dans la salle vide comme celle d'une mère réprimandant son enfant capricieux.

" J'ai du travail. Tu peux comprendre ça ? Et je te laisserais bien sortir seul si tu n'étais pas aussi intenable. Maintenant, je te serais gré de descendre de là et de cesser de froisser mes livres. "

Pour toute réponse, elle ne reçut qu'un œil torve, l'autre étant depuis toujours atrophié par les malformations.

*******************************


Et c'est ainsi que douze minutes plus tard, Diane franchissait les portes du manoir, son incorrigible félidé dans les bras. Aux quelques personnes qui osèrent la braquer d'un regard interrogateur, choqué ou moqueur, elle n'adressa qu'un sourire plein de charme et d'autorité, nécessaire et suffisant à les mettre affreusement mal à l'aise. Encombrée par ses parchemins et autres énormes livres, elle avançait malgré tout d'une démarche élégante, sa robe épousant son avancée plus qu'elle ne la gênait. Être respectable en toute circonstance régnait dans ses gènes et sa plus ancestrale éducation, deux choses pour lesquelles elle pouvait remercier ses parents, à défaut de beaucoup d'autres. Quand certains étaient capable de s'amuser, elle savait à merveille ressembler à une grande dame avec un monstre dans les mains et des affaires plein les bras. Et, heureusement pour elle, Mr Hyde avait acquis le réflexe de s'immobiliser entièrement quand elle le transportait. La seule chose qu'elle n'avait jamais réussi à lui passer, c'était qu'il se montre incorrect en public. Il était bien assez gâté par ailleurs pour faire un effort sur ce point là.

Elle traversa sans les regarder les majestueuses allées d'arbres qui encombraient le parc et se dirigea d'un pas décidé vers le lac, meilleur endroit après la salle commune pour une matinée de travail. Une fois qu'elle eut repéré la position idéale, près de l'eau mais à bonne distance du bord, entre le soleil et un coin de feuillages pour l'ombre dont elle aurait éventuellement besoin plus tard, elle lâcha Mr Hyde dans un tas de feuillages et étendit sa cape pour s'installer dessus. Ses livres et son parchemin furent ouverts méthodiquement, son encre diluée soigneusement, sa plume vérifiée professionnellement. Lorsqu'elle fut certaine que tout était idéal à une bonne session de travail, elle s'autorisa enfin un regard pour le paysage.

Poudlard offrait ses charmes plus sûrement que jamais en ce dimanche matin. L'automne approchant, le sol commençait à se couvrir d'un tapis de feuilles claires et humides, reforgées d'une eau dans laquelle un soleil froid miroitait paisiblement. Les récentes baisses de températures avaient conduit beaucoup d'élèves à se réfugier en intérieur et au vu de l'heure matinale, peu de silhouettes venaient perturber la tranquillité du paysage. Devant la jeune femme ne subsistaient que le gigantesque lac, les arbres qui en bordaient la rive et un soleil blanc, tout à l'horizon. Elle sourit, soudain reconnaissante de l'initiative qu'avait eu son chat. C'était une bonne idée, et elle se sentait très fière qu'il prenne lui même en main les rennes de sa cure anti-dépression. Ce chat était courageux, quoiqu'en pensent toutes les mauvaises langues. Le regard de Diane glissa sur le susdit félin, dont l'attraction était passée des tas de feuilles aux bulles que formaient les créatures sous marines à la surface du lac. Chaque onde était accompagnée d'un bond, puis d'un feulement, d'une avancée stratégique et d'une immobilisation perplexe. Peu inquiète quant aux dangers qu'il courait, elle le surveillait malgré tout du coin de l'œil.

Sait on jamais.

Ce qui devait arriver arriva. Les sens diminués du pauvre chat le prirent en traître, l'amenant sur un terrain glissant, que ses pattes gauches ne surent aborder correctement. Un bruit de pierre se fit entendre lorsqu'il s'effondra dans l'eau, suivi immédiatement d'un miaulement terrorisé. A l'appel de son amour version félin, Diane redressa immédiatement la tête, si affolée qu'elle ne put elle même retenir un hoquet bruyant, mais distingué. Elle se releva immédiatement, courut vers la rive, pour ensuite voir son chat qui se battait avec son incapacité chronique à nager. Il boitait sur la terre ferme, nul doute qu'il ne serait jamais champion de crowl.

Distinguée, réservée, pleine de correction et presque de snobisme mais déterminée, Diane n'hésita pas elle même à bondir dans l'eau, repoussant l'idée d'une profondeur qui la figeait d'horreur. Fort heureusement, l'eau n'atteignit que ses cuisses, lui permettant de progresser lentement vers son chat, aux prises avec les éléments. Elle le saisit presque violemment et le souleva devant elle pour lui jeter un regard offusqué, encore plein d'inquiétude.

" Que tu sois déformé, déprimé, désagréable, affreusement mal élevé et sans espoir de t'adapter en société, je veux bien l'admettre. Mais suicidaire, ça non. Je suis désolée, je ne pourrais pas l'assumer. Ne me refais jamais un coup pareil. "


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MessageSujet: Re: Eau bénite et eau de vie [PV William]   Eau bénite et eau de vie [PV William] Icon_minitimeMar 8 Déc - 2:15

"GRAAAAAAAH !"

Il ne s'agissait ni d'un animal féroce, ni d'un professeur en colère, pas moins que Rusard ou bien un des fantômes du château. Ce n'était pas non plus une créature tel un troll, un centaure ou encore un géant qui avait poussé ce cri rauque. Ou alors il aurait fallu s'inquiéter, parce que ça provenait de la salle commune des Gryffondors et un tel être à l'intérieur aurait eu de quoi provoquer la panique.
Non, ce rugissement sauvage ne provenait de personne d'autre que de William qui à l'instant présent agrippait sa masse capillaire à deux mains, les coudes posés sur une des tables de la salle.

Rien n'allait. Ou bien tout allait mais de travers. Au choix.

Déjà, la période de Noël arrivait et William se battait constamment contre lui-même pour éviter d'égorger chaque élève qui gloussait en essayant d'imiter le père Noël le matin dans la Grande Salle, ou bien qui se baladait avec un bonnet rouge à pompon blanc clignotant, qui fredonnait un refrain bien connu de cette période ou encore qui s'installait en plein milieu du passage de la salle commune pour faire ses paquets cadeaux. Il n'aimait pas les fêtes et d'une manière tout à fait égoïste, voir les gens si heureux en famille à ce moment de l'année lui rappelait douloureusement que lui-même n'avait pas un cocon familial chaleureux à proprement parler. La plupart du temps, il essayait de l'oublier lorsqu'il était à Poudlard et mettait ces sombres pensées de côté. Mais dans des moments comme celui-ci où chacun se préparait déjà pour les fêtes de Noël, il ressassait ça tous les jours.

Et en parlant de sa famille, Will avait justement reçu une lettre de sa mère le jour même, au petit-déjeuner. Abigail était sûrement déjà passée et n'était donc pas encore au courant. De ce fait le jeune homme se torturait pour savoir s'il devait montrer la lettre à sa sœur ou non. Il penchait pour la réponse négative mais savait que si Abi venait à apprendre qu'il lui avait caché ce genre de chose, elle ne serait pas réellement ravie.
Leur mère leur demandait, comme à peu près tous les ans d'ailleurs, de rentrer "à la maison" pour les vacances de Noël. Les enfants Green avaient pris l'habitude de rester à Poudlard à toutes les vacances, sauf celles, obligées, de l'été où ils devaient partir de l'école. William se sentait de toute façon plus chez lui à Poudlard que chez ses parents. Il n'avait pas vraiment l'impression d'avoir "une maison", un foyer où rentrer pour être heureux. Mais leur mère déprimait pendant les périodes de Noël et ses anciennes espérances d'avoir une famille unie et heureuse revenaient au galop pile à ce moment là. La seule fois où William était rentré pour lui faire plaisir, lors de sa première année, elle s'était mise dans la tête de réunir toute la famille, ce qui impliquait d'inviter le père de William. Et bien entendu, ça s'était mal terminé.

Bref, Will était remonté à la salle commune avec la lettre chiffonnée dans sa main crispée, le visage fermé et l'humeur massacrante. Et le pire du pire, c'est qu'il devait faire ses devoir en botanique et en soin aux créatures magiques, deux matières qu'il exécrait à peu près autant qu'une bombabouse mal placée. Qu'y avait-il de pire sur l'échelle après humeur massacrante ? Humeur dévastatrice ?

Et voilà qu'il perdait son calme. Il fallait dire qu'en plus des nouvelles de sa mère à qui il ne cessait de penser et de ses devoirs pour lesquels il n'avait pas encore réussi a pondre une ligne, des premières et deuxièmes années s'étaient mis dans l'idée de se faire une bataille de fausse neige entre les dortoirs et la salle commune. Will avait plusieurs choix qui se présentaient à lui : les égorger tous un par un, lentement mais sûrement, leur faire bouffer leur fausse neige et la vraie aussi par la même occasion, faire au contraire un grand feu de joie avec eux ou bien encore faire ce qu'il faisait toujours pour se calmer, sortir des murs étouffants du château et aller marcher dehors. Il opta pour la quatrième solution, étant celle qui lui attirerait le moins d'ennuis.
La lettre enfournée dans sa poche, Will dévala les quelques escaliers qui le séparait du hall et passa prestement les lourdes portes du château pour enfin se retrouver dehors. Il faisait assez frais mais le soleil était néanmoins de la partie ; et le fait de se retrouver à l'air pur lui fit instantanément du bien, même si ce n'était pas encore la panacée. Mais le jeune Gryffondor se sentait déjà un peu plus calme. L'extérieur lui faisait toujours cet effet-là, d'autant plus quand il se trouvait à quelques mètres d'altitude. Mais il n'était pas temps de voler pour l'instant.

William préféra se diriger vers le lac ; il aimait à contempler l'étendue d'eau paisible, ça finissait souvent de le détendre parfaitement. Surtout qu'il avait son endroit préféré : un petit coin avec une vue imprenable et bordé de quelques arbres et autres verdure qui lui permettait ainsi d'être invisible du château et des alentours. Il s'y faufila et s'assit au pied de son arbre favori : celui-ci avait un tronc énorme et de ce fait était particulièrement confortable. Will sortit de sa poche la lettre plissée de sa mère sur laquelle il jeta un nouveau coup d'oeil. Puis après un soupir, il sortit une deuxième chose de sa poche, qui se révéla être un paquet de cigarettes. C'était interdit bien sûr, comme beaucoup de choses à Poudlard. Mais William avait sa propre conception de la chose : il était surtout interdit de se faire prendre. Bien qu'il soit relativement jeune, cela faisait déjà quelques années qu'il avait prit la mauvaise habitude de fumer de temps à autre. C'était surtout quand il se sentait particulièrement nerveux ou à fleur de peau comme en ce moment même. Et de toute façon la sphère de l'école l'empêchait de pouvoir fumer plus régulièrement.
Un sort minime d'Incendio et une bouffée aspirée plus tard et William commençait à se sentir presque détendu.

C'est pourquoi les bruits qui vinrent perturber son petit cocon de calme l'agacèrent tout d'abord, puis l'intriguèrent ensuite. Qu'est-ce que ça pouvait bien être que tout ce raffut ?
Curieux, le jeune homme se leva prestement et s'avança en direction du bruit, qui se trouvait derrière quelques feuillages. Quelle ne fut pas sa surprise en découvrant une jeune fille partie à la pêche dans le lac en plein hiver ! William se trouvait trop interloqué pour bouger d'un pouce et de toute façon il se trouvait de nouveau cloué sur place tandis qu'il observait l'élève en question sortir non pas un poisson de l'eau, mais un chat.
Un chat...? Depuis quand il y avait des chats dans le lac...?
Et le pire fut à venir quand Will l'entendit distinctement parler à l'animal, tout en le regardant droit dans les yeux. Là, ce fut trop pour lui et il ne put s'empêcher d'éclater de rire. Elle ne l'avait sûrement pas encore vu jusqu'ici mais il était désormais découvert. Découvert, et plié en deux.

Mais tout de même, ce n'était franchement pas sérieux. Surtout qu'il avait reconnu la jeune fille qui parlait à son chat, même s'ils n'avaient jamais fait connaissance à proprement parler : il s'agissait d'une élève de Serdaigle, Diane. Diane Chuster, la Reine de Glace ou quelque chose comme ça. William avait été en première année avec elle et ils s'étaient déjà croisés en classe lorsque Gryffondors et Serdaigles se retrouvaient pour le même cours. Et puis Will avait refait sa première année une deuxième fois et il ne croisait plus autant les mêmes personnes. Si il se souvenait de Diane, c'est parce que la jeune fille l'avait toujours un peu impressionné sans vraiment qu'il sache pourquoi. Ses yeux, peut-être. Il n'en avait jamais vu d'aussi bleus. Presque transparents, comme si elle avait le pouvoir d'aller lire jusqu'aux tréfonds de l'âme. C'était légèrement déstabilisant. Et du coup, William espérait qu'elle n'allait pas lui lancer un regard qui le transformerait en bloc de glace sur place, même si d'un côté c'était peut-être mérité : elle était là dans l'eau, probablement glacée, et tout ce qu'il avait trouvé de mieux à faire c'était de rire bêtement. Ah, les garçons...

Du coup un peu penaud mais le sourire toujours aux lèvres et la clope au bec, Will se dévêtit galamment de son habituelle veste de cuir noire et s'approcha de Diane.


"As-tu besoin d'aide avec ton chat ? Je veux dire, psychologiquement je ne suis pas certain de pouvoir faire grand chose pour lui, mais si je peux t'aider autrement..."

Il attendit qu'elle sorte un peu de l'eau pour lui passer d'autorité sa veste sur les épaules. Il ne la connaissait pas vraiment mais savait en tout cas qu'elle était éminemment respectable et respectée et du coup le jeune homme ne savait pas vraiment comment elle allait réagir. D'autant plus qu'il n'était pas vraiment l'archétype du garçon bien sous tout rapport qu'elle devait sûrement habituellement fréquenter. La cigarette qu'il tenait maintenant entre ses doigts était une preuve suffisante.

"Tu devrais peut-être rentrer pour te changer, tu risques d'attraper froid. Il y a du soleil mais ça n'empêche pas qu'il ne fasse pas bien chaud..."

Comme pour confirmer ses dires, une soudaine bourrasque de vent s'éleva et les surpris. Et accessoirement, balaya quelques feuilles volantes que Diane avait apporté. Voyant cela, Will se mit à courir après, une par une. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour une demoiselle en détresse, j'vous jure...
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MessageSujet: Re: Eau bénite et eau de vie [PV William]   Eau bénite et eau de vie [PV William] Icon_minitimeJeu 10 Déc - 10:08

Un échange de regards dépités s’instaura entre Diane et le précieux chat, l’une ravagée par son inquiétude maternelle, presque malsaine, l’autre terrifié de toutes ces horreurs qui parsemaient le monde extérieur. Ne les laisse pas me faire du mal, hein ? Non, jamais…
Un rire sonore coupa court à cette silencieuse symbiose et glaça l’échine de Diane d’un frisson outragé. Choquée qu’on eut ainsi espionné la faille de son armure de glace, elle tourna le visage vers celui qui avait ainsi violé son sanctuaire. Ses sourcils se haussèrent lentement, froidement, dissimulant sa révolte sous un étonnement naturel et indiscutable. En toute honnêteté, en cherchant bien et en examinant objectivement les faits, elle ne trouvait absolument rien de drôle à cette situation. Pourtant, le fanfaron planté derrière elle riait de bon cœur, assez pour frôler les limites de la décence. Diane se redressa. Droite dans sa robe noyée, elle jura ses grands dieux qu’il regretterait jusqu’à sa venue au monde s’il tentait une humiliation, de quelque sorte que ce fut.

Elle le reconnaissait aussi, pour avoir maintes fois désapprouvé sa présence dans les cours qu’ils avaient suivi ensemble. Depuis cette première année qu’ils avaient passé communément, elle ne le voyait que comme un agité, un perturbateur et un trouble fait. Preuve en était qu’il avait dû réitérer cette fameuse année et, quelles que soient les qualités dont était mu ce garçon, elle était prête à faire preuve de mauvaise foi au point de croire que le néfaste redoublement n’avait été que de sa faute. Pousser le vice jusqu’à ignorer ses talents impressionnants sur un balai, son attitude courageuse ou son sourire plein de charme et de volonté. Selon le bon principe que tout gêneur devait être arraché à la racine, et qu’elle n’avait pas de temps à perdre avec ce genre de futilités. Diane était capable d’une intransigeance absolue quand il s’agissait de lui donner une mauvaise impression. Son regard glissa d’ailleurs jusqu’à cette étrange chose blanche qui fumait entre les doigts monsieur. Diantre, de la drogue ?

Elle prit tendrement son chat contre elle et entama de rejoindre la rive, au moment que choisissait William pour tenter une approche pacifique. Le visage durci par la méfiance, elle préféra l’ignorer. Jusqu’à ce qu’il ne décide, en plus, de lui adresser la parole. En bonne femme du monde qui se respecte, elle se devait de prêter attention à ses interlocuteurs, quels qu’ils soient, n’est-ce pas ? Elle sourit calmement, secoua négativement la tête et s’extirpa de son pétrin. Une main pour maintenir son chat contre elle, l’autre pour relever la jupe de sa robe, elle prit le temps de sortir de l’eau avec élégance. Elle n’avait jamais eu quelque réputation de comique à Poudlard et ne voyait aucune raison pour que cela change. Elle poussa donc l’absurdité jusqu’à lisser correctement ses vêtement de sa main libre une fois sur la terre ferme, afin de pouvoir regarder dignement son interlocuteur dans les yeux et lui faire comprendre que plus vite il partirait, mieux ce serait pour l’estime qu’il avait de lui-même.

Il fut plus rapide qu’elle.
Au moment où elle avait achevé de construire une phrase aimable, mais néanmoins glaciale, il eut à son envers un geste qui désarçonna toute tentative. Elle accueillit, non sans une certaine surprise, la chaleur de la veste qui lui fut passée autour des épaules. Sceptique, elle eut un regard pour ses jambes noyées, à moitié frigorifiées, mais s’arracha tout de même un remerciement reconnaissant. Quand bien même ce geste n’avait il pas grande utilité, il partait d’un sentiment louable. Un souffle de nicotine lui effleura le visage, déclanchant en ses entrailles un haut le cœur révolté qu’elle fit de son mieux pour dissimuler. Nom d’un Portoloin mal réglé, qu’est-ce que c’était que cette horreur ? Elle serra machinalement la veste contre son épaule, veillant cependant à ce que son chat humide ne rentre pas en contact avec ce qui semblait être un cuir de qualité. Le geste fut inutile, ses jambes continuaient à brûler sous le joug d’un courant glacé, comme afin de vérifier les dires du jeune homme. La brise glaciale qui balaya son corps n’arrangea rien à l’affaire et, l’espace d’une seconde, elle crut que sa peau se brisait en mille éclats.

Mais la galanterie dont monsieur fit preuve à l’égard de son travail acheva de la radoucir et la cribler de gêne. Elle aurait aimé lui être de bon secours, mais il était hors de question de lâcher son inconscient félin, autant que d’empêcher William de ramasser ses précieuses feuilles. Aussi prit elle une seconde pour repérer la direction du coup de vent, puis elle s’avança à son encontre et se pencha pour récolter le parchemin qui s’échouait entre ses pieds et contre ses jambes. Elle en profita d’ailleurs pour ramasser l’immonde bâtonnet fumant, échoué dans la quête des sacro-saints documents par son étonnant prince vaillant. Bientôt, son bras maintenait Mr Hyde, l’une de ses mains possédait ses feuilles et l’autre tenait la drogue à bout de bras, le plus éloignée possible de son visage. Sans compter la veste mal fixée qu’elle sentait glisser le long de ses épaules graciles. Elle s’arracha les muscles à avancer vers lui quand il eut l’air d’avoir fini sa course contre le vent, le visage presque coupable d’avoir été à deux doigts de le saigner. Elle récupéra ses cours, lui rendit sa cigarette avec soulagement, et c’est un sourire plus doux qui peignit ses lèvres lorsque enfin, elle daigna ouvrir la bouche.


«  Merci. Tu n’étais pas obligé de te donner tant de mal. Je t’en suis très reconnaissante. Est-ce que je pourrais encore abuser et te demander de surveiller mon chat ? J’ai peur qu’il ne refasse une tentative. »

Inquiète, elle se décida pour le raisonnable et osa enfin poser le susdit chat au sol, non sans lui avoir jeté au préalable un regard sévère, inutile, mais rassurant. Après quoi elle entreprit de poser les feuilles sous ses livres, non sans se maudire de n’y avoir pensé avant, et de décaler le tout pour récupérer sa cape. Pratique et impassible, elle se rendit jusqu’à l’arbre le plus proche, y installa la veste de cuir sur l’une des branches et ôta sa robe, dévoilant un jean gorgé d’eau jusqu’à mi cuisse et un pull en cachemire noir, fort heureusement intact de toute humidité. Elle noua chastement sa cape autour de sa taille et se dévêtit de son jean, puis étendit enfin robe et pantalon sur une autre branche, baignée de soleil. Pendant qu’elle s’employait à essorer les parties atteintes, elle ajouta d’une voix plus formelle.

«  Si je rentre tout de suite, Mr Hyde se tiendra tranquille une demi heure, puis ce sera la même mélopée de miaulements et autres supplications. Il me couve une dépression corsée. Un botaniste spécialisé m’a dit que le froid y était sûrement pour quelque chose, mais je soupçonne l’approche des fêtes. Bien sûr, je ne suis pas naïve au point de croire qu’il a conscience de son anormalité, mais il n’a pas pu vivre correctement la cruauté de mes parents lorsque je l’ai ramené à la maison Noël dernier. Ce genre de tradition n’est heureuse que pour les gens qui le sont déjà, après tout. »

Un sourire amer, imperceptible, franchit la barrière de ses lèvres. Elle pressa une dernière fois sa robe pour en extraire les dernières gouttes, récupéra la veste de cuir et s’en retourna vers les deux mâles, pour prendre l’un d’eux dans ses bras et jeter à l’autre un sourire éternellement calme. Il s’agissait juste de ne pas se tromper d’ordre. Après un dernier regard pour vérifier que le cuir n’avait été altéré par aucune attaque extérieure, elle le reposa sur l’épaule de son propriétaire, elle aussi, d’autorité. A cette différence près qu’elle avait infiniment plus d’autorité que lui, même si ce n’était pas toujours une grande qualité. Son regard osa enfin croiser durablement celui de son compère, qu’elle trouva étonnamment chaleureux, bien que son visage ne soit celui d’un homme fatigué et occupé par d’autres problèmes. L’allure entière de ce garçon débordait de camaraderie et, peu habituée à ce genre de manifestation, Diane s’en trouva étrangement déstabilisée. Elle finit par lui tendre la main de bon cœur, aussi chaleureuse qu’elle le pouvait en cet instant déroutant.

«  Merci encore. Je m’appelle Diane, Diane Chuster. Et tu es William n’est-ce pas?
Y a-t-il quelque chose que je puisse faire pour te rendre la pareille
? Conclut elle finalement. Loin de moi le désir de t’offenser, mais tu as l’air épuisé… et affreusement tendu. »


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MessageSujet: Re: Eau bénite et eau de vie [PV William]   Eau bénite et eau de vie [PV William] Icon_minitimeSam 9 Jan - 16:23

La jeune fille n'avait pas l'air d'être commode, c'était le moins que l'on puisse dire. Elle semblait totalement mériter son statut de Reine de Glace, du moins c'est l'impression très nette qu'en eut William dès les premiers instants. Mais il fut très vite trop occupé à courir les feuilles de cours de la demoiselle en question pour se pencher plus en avant sur les éventuels sentiments qu'il pouvait lui inspirer. Par ce temps d'hiver, le vent était capricieux et malicieux à la fois, et Will se demanda plusieurs fois pendant son périple si celui-ci n'était pas doué d'une conscience propre et ne s'amusait pas aux dépends du jeune garçon. A moins que ce ne soit les parchemins qui étaient ensorcelés. Mais obstiné comme il était, le Gryffondor s'acharna à toutes les récupérer. Il ne revint vers Diane qu'une fois toutes les feuilles en main, légèrement essoufflé. Les filles faisaient décidément faire tout et n'importe quoi aux garçons, même sans le demander...

Curieusement, le comportement de sa camarade à son égard semblait avoir subitement changé. Ou peut-être était-ce lui qui s'était fait des films juste avant ? Toujours était-il qu'elle lui sourit. Un vrai sourire. Pas un rictus poli comme il en avait déjà vu quelques fois sur son visage. William répondit par un sourire aussi, et ils échangèrent cours et cigarette. Il remarqua au passage l'air de dégoût que semblait inspirer le bâtonnet à Diane, et le sourire de Will ne s'en élargit que plus. Il s'éloigna d'elle de quelques pas pour ne pas la déranger, mais n'éteignit pas sa cigarette pour autant : les occasions qu'il avait de fumer ici étaient bien trop rares, et ces petites choses bien assez chères pour qu'il en gaspille une. Et de toute façon c'était raté pour la discrétion et la dissimulation ; il ne restait plus qu'à espérer que Diane n'irait pas cafter.

Elle s'empressa de le remercier, toujours de manière aussi cérémonieuse. William ne pouvait pas s'empêcher de l'observer attentivement : il ne voulait absolument pas paraître malpoli ni grossier, mais quelqu'un comme Diane était assez inhabituel dans son univers de rue. Bien entendu, malgré son éducation défaillante, on lui avait tout de même appris le minimum de la politesse, heureusement. Grâce à sa sœur et à Dan plus récemment, il avait aussi de très sérieuses notions de galanterie. Mais l'extrême raffinement dont la jeune fille faisait preuve lui était totalement étranger, et ça l'intriguait.
Il n'eut cependant pas beaucoup plus de temps pour l'examiner plus entièrement qu'elle lui confiait la garde de son étrange matou et s'éloignait pour se changer. Gêné, William lui tourna le dos pour ne pas la voir se déshabiller, mais de façon à avoir le chat en face de lui.

Tandis qu'il écoutait Diane parler, Will se pencha vers l'animal. Ainsi, il s'appelait Mr Hyde. Drôle de nom. Mais drôle de chat, aussi. William avait toujours été assez fasciné par ces félins domestiques, amoureux de la liberté tout en étant "possédés" par les hommes - du moins c'est ce que ces derniers croyaient. William était persuadé qu'en fait, c'était les chats qui possédaient les hommes, s'ils en avaient envie. Ces bestioles faisaient de toute façon ce qui leur plaisait. Cependant, Will jeta à Mr Hyde un regard sceptique lorsque la Serdaigle parla de dépression, tentant d'apercevoir une quelconque lueur de tristesse dans l'unique œil vitreux et morne de l'animal. Le Gryffondor interrogeait toujours le chat du regard quand Diane prononça des paroles sur Noël et ces traditions familiales pour lesquelles il partageait tout à fait le point de vue. Elle ne savait pas à quel point elle avait raison, sûrement. Elle devait être heureuse, elle. Deux parents encore ensemble manifestement, apparemment de très bonne famille, riche, sans le besoin de rien... Le rêve, selon Will.


"Tu trouves donc tes parents cruels ? Qu'ont-ils fait à Mr Hyde ?"

William ne connaissait bien entendu pas du tout la réelle situation familiale de Diane, mais il avait une fâcheuse tendance à croire que tous les jeunes de son âge qui avaient des parents sérieux, riches et qui assumaient leur rôle parental auraient du être beaucoup plus conscients de la chance qu'ils avaient. C'était à cause de tous ses camarades qu'il avait pu entendre se plaindre parce que leur mère leur avait interdit de se coucher après 22h, ou bien leur père obligé à rendre visite à leur grand-mère. Du coup, il pensait que tous étaient de mauvaise foi et avait maintenant du mal à ne pas juger trop vite les gens de ce côté-là. De ce fait, Will pensait naïvement que Diane exagérait les choses à propos de ceux qui l'avait élevé.

Il sentit la jeune fille se rapprocher puis sa veste de cuir revenir sur son épaule. Croisant le regard de Diane, Will n'osa même pas discuter. Elle se présenta ensuite, toujours aussi polie, et le surprit en le nommant elle-même.


"Euh oui c'est bien ça, je suis bien William... Je ne pensais pas que tu connaissais mon prénom..." dit-il d'un air un peu ahuri, tout en serrant doucement sa main tendue, qu'il sentit glaciale. "Mais tu peux m'appeler Will."

Sa cigarette arrivant bientôt à sa fin, il s'éloigna à nouveau de quelques pas, toujours pour ne pas la déranger, puis tira encore quelques bouffées avant d'écraser la minuscule chose par terre, puis l'enterrer soigneusement pour que personne ne la trouve en se promenant. Il se releva et fit face à la jeune Serdaigle, souriant doucement.

"Tu n'as pas besoin de me rendre la pareille tu sais, je ne t'ai pas aidé pour pouvoir attendre quelque chose de toi en retour."

Rapide et observatrice, Diane l'était sans aucun doute. Elle semblait avoir lu sur son visage sa fatigue et sa lassitude comme dans un livre ouvert. A moins que ce ne soit particulièrement visible. Will se passa une main hésitante dans les cheveux. Il était clair qu'il n'allait pas se mettre à lui confier sa vie, d'autant plus qu'ils ne se connaissaient pas et qu'elle devait sûrement ne chercher qu'à faire un peu la conversation avec lui, polie comme elle l'était.

"Je suis un peu fatigué oui. Disons que un hibou ne m'a pas apporté de très bonnes nouvelles familiales, pour résumer les choses. Mais rien de bien grave..."

*... Comparé à ce que j'ai déjà pu recevoir par le passé.*
finit-il mentalement.

Parler de lui n'était pas vraiment son fort, encore moins lorsque ça s'approchait dangereusement de ses parents. William reporta donc son attention sur la jeune fille, et plus particulièrement sur son chat, dont il s'approcha une nouvelle fois pour tendre délicatement la main vers lui, sans le toucher toutefois. Il voulait que l'animal le sente et décide lui-même s'il acceptait de se faire caresser ou non.


"Ainsi, tu as un chat dépressif ? Il a vraiment voulu se noyer ? Incroyable, je n'avais jamais vu ça... Mais s'il ne veut pas rentrer, que veut-il, à ton avis ? Qu'est-ce qu'il lui faudrait pour guérir de sa dépression ?"

William continuait la conversation, sans sembler se soucier que sa présence pouvait déranger la jeune fille. En réalité, il adoptait la même attitude avec Diane qu'avec le félin : pour lui, si elle n'avait pas envie de sa compagnie et si elle voulait s'en aller, elle le ferait simplement. Quoiqu'un chat ne possédait pas une politesse aussi exacerbée que celle dont Diane semblait dotée... Et qui devait, selon William, être sacrément handicapant.
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William Green
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