Journée... maussade (libre a tous de venir l'égayer !^^)

La bibliothèque était... mortellement silencieuse. *Comme toujours* pensa Sirius avec amertume. Mais cela ne le dérangea pas plus que cela aujourd'hui. Au contraire. L'adolescent recherchait justement un peu de calme ce jour là. Il revenait des cuisines où il s'était une fois de plus littéralement crevé la panse et se sentait désormais assez bien disposé à travailler. Il avait un peu plus tôt remarqué que la neige recouvrait d'une importante couche le parc, ce qui lui avait grandement donné envie de déclencher une belle avalanche de boules de neige sur les imprudents naïfs qui auraient voulu profiter du calme et de la quiétude qu'apportait le décor blanc. Mais le soudain rappel d'une énième absence de Remus l'avait contrarié et le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne pas se laisser aller à la mauvaise humeur avait été de manger ! Heureusement que les elfes de maisons de Poudlard le connaissaient ! Ils ne lui refusaient plus jamais rien !

Sirius trouva une table libre ou s'installer et s'étaler, ce qui n'était pas trop difficile vu le peu de monde qui se trouvait dans la pièce. Le Gryffondor commença à sortir livres, trousse et parchemins avant de relever vivement la tête, une légère impression d'être observé l'alertant. Lorsqu'il se retourna, il remarqua alors que ce n'était autre que cette chère bibliothécaire, Madame Pince, qui le regardait. Durant un instant, il ne put s'empêcher de la fixer également, surpris d'attirer déjà l'attention alors qu'il n'avait pas encore fait le moindre bruit, à part peut-être avec sa trousse. Mais Madame Pince se contenta de lui lancer un sourire aimable, attitude incroyable de sa part, et se détourna pour se replonger dans le rangement de ses livres bien aimés. Sirius reporta son attention sur son devoir à rendre en histoire de la magie. *Tout simplement Horrible*. Il changea immédiatement pour se retrouver nez à nez avec un devoir inachevé sur l'étude des moldus. * Bien, bien, on progresse. Avec un peu de chance le prochain me demandera de m'entraîner pour la descente en piquée !* s'imagina l'aîné des Black avec une lueur d'espoir un brin sarcastique.

Le troisième devoir était en fait déjà achevé ce qui redonna un peu plus de courage à Sirius et il ne mit pas longtemps à achever un troisième et dernier parchemin sur les moldus. Ce n'était pas vraiment que cette matière le passionnait, mais il aimait l'idée d'apprendre des comportements spécifiques, des expressions ou autres qu'il pourrait ensuit adopter devant ses parents pour les faire enrager.

Toutefois, lorsque vint le moment de s'atteler au devoir d'histoire, la chose fut différente ! Sirius ne parvint pas à trouver la concentration nécessaire et laissa son esprit divaguer. Alors qu'il pensait à Remus et ses absences répétées aux excuses de moins en moins crédibles, le Gryffondor ne remarqua même pas que la bibliothèque se remplissait et qu'il allait bientôt falloir qu'il songe à ne plus accaparer la table qu'il occupait.

[HJ: Je te préviens tout de suite : je suis en fin de semestre donc ma réponse prochaine risqué de tarder. À moins que je ne décide de me remettre à procrastiner, comme maintenant… *sifflote*]

Ellen n’aimait pas la bibliothèque. C’était l’endroit le plus barbant de toute l’école, exception faite de la classe d’histoire de la magie. Mais bon… quand faut y aller, faut y aller. Une recherche, ça ne se fait pas toute seule, malheureusement. Et encore moins une recherche sur une créature dangereuse de son choix en Défense contre les forces du Mal. Ellen avait choisi les Strangulots, parce que le nom était franchement marrant. Et puis, il paraît qu’il y en avait dans le lac, alors…

En soupirant, Ellen déambulait dans la bibliothèque en se demandant par quoi commencer. Elle fut même déconcentrée par la réserve qui avait une allure franchement attirante. Elle s’approcha dangereusement de la porte interdite… et sursauta violemment lorsqu’elle entendit un raclement de gorge dans son dos.

« Fraser ! Éloignez-vous de la réserve, par la barbe de Merlin ! Combien de fois devrais-je vous le répéter! »

Madame Pince ! Évidemment !

« Désolée… »marmonna-t-elle sans trop de conviction.

Elle fit volte-face et se dirigea vers la section des créatures magiques. La jeune Poufsouffle ramassa distraitement une dizaine de livres qu’elle se mit à faire léviter devant elle. Elle repéra la table la plus proche (qui était déjà occupée par un Gryffondor) et s’y dirigea en traînant les pieds. En soupirant, elle mit fin au sortilège de lévitation alors que les livres étaient encore à une quinzaine de centimètres de la table, ce qui provoqua la destruction de la tour bancale de livres dans un boucan d’enfer. Pour une arrivée qui se voulait discrète, c’était franchement raté. Ellen ferma les yeux pour ne pas voir l’ampleur du dégât. Gaffeuse un jour, gaffeuse toujours ! C’était le karma. Et pour la deuxième fois en dix minutes, elle s’excusa d’une petite voix nerveuse.

« Désolée… ? »

Ellen entrouvrit un œil, puis les deux. Et elle jura silencieusement, tout en souriant nerveusement.

« Sirius ! Tiens… je… je peux m’assoir ? »

À quiconque extérieur à la situation, la réaction d’Ellen pourrait être associée à une quelconque attirance, du genre de celle qui habite le tiers des filles de Poudlard, les deux autres tiers étant partagés par James Potter et Remus Lupin. Mais cela restait encore à être évalué. Mais Ellen ne faisait pas partie du lot. Oh non. Une fille aussi folle et excentrique qu’elle faisait partie de tout, sauf de la moyenne. Et puis Ellen et les garçons… C’était franchement le dernier de ses soucis, si vraiment ils faisaient partie de ses soucis. Les garçons, pour elle, c’était des compagnons de jeu, rien de plus. Et puis de toute façon, l’amour c’était tellement vague comme concept, presque un truc qui n’existait que dans les contes de fées. Mais bon… La méchanceté aussi était censée n’exister que dans les contes de fée, et Ellen avait tout de même appris à ses dépends en première année que ça existait même dans la réalité. Alors qu’en était-il réellement de l’amour, hmm ?

Sirius, toujours occupé à penser à tout sauf à son devoir, manqua de tomber à la renverse tant le bruit qui venait de se produire l'avait surpris. Afin de trouver l'origine de ce tapage, il redressa la tête dans un mouvement si brusque qu'il se fit mal au cou et constata alors ébahi que le bruit venait en fait d'une pile de livres, tombés à quelques centimètres de sa table. A côté, se trouvait une jeune fille qu'il semblait n'avoir jamais vue et qui fermait les yeux. Cette attitude l'amusa. En général, les filles ouvraient toujours très grand les yeux lorsqu'il apparaissait.

« Désolée... ? »

Toujours amusé Sirius attendit silencieusement en massant d'une main son cou endolori.

« Sirius ! Tiens... je... je peux m'assoir ? »

*Ah. Bon. Ben... apparemment on est censé se connaître !* il rechercha rapidement dans sa mémoire ce que pouvait bien lui évoquer ce visage mais ne trouva pas. Alors, pour ne pas dire de bêtises, il préféra continuer de se taire et dégagea une grande partie la table pour que la blondinette puisse s'y installer. Une grande partie car non seulement Sirius venait de remarquer que la bibliothèque c'était remplie et qu'il était encore fort possible que quelqu'un d'autre arrive et demande à pouvoir s'ajouter, et ensuite, et surtout !, parce que mademoiselle... Poufsouffle (l'intense concentration actuelle de Sirius venait seulement de lui permettre de remarquer à quelle maison appartenait son interlocutrice) venait quand même de rater la table sur laquelle elle avait l'intention de poser ses livres !

Le Gryffondor attendit patiemment que la jeune fille s'installe. Il avait envie de lui parler mais d'un autre côté... d'un autre côté il n'était pas vraiment d'humeur joviale ni très motivé par ce qu'il faisait, ce qu'il avait à faire, et le courage de débuter une conversation agréable lui faisait cruellement défaut. Il n'était pas très gai et n'avait rien envie de faire pour changer cela. Il se contenta donc d'adresser un sourire charmeur, quoiqu'un peu froid à sa voisine de table et attendit qu'elle entame la conversation, ce dont il avait vraiment envie.