[Scenario] Dans les bras de Morphée... [Dan]

Pour une fois que Maëdy n’y était pour rien ! Elle avait révisé son cours, avait relu plusieurs fois la préparation de la potion d’inversement afin de pouvoir la réussir parfaitement. Et il avait fallu que quelqu’un d’autre fasse exploser son chaudron ! Non, il avait fallu que la Serdaigle se trouve à proximité de l’incident. Et qu’elle avale une partie de la potion… Il ne manquait plus que ça. Et en plus, c’était absolument infect. La substance totalement pâteuse et gluante avait laissé un arrière goût très désagréable dans la bouche de Maëdy.

Après avoir avalé plus d’un litre d’eau, la Serdaigle avait cependant tenu à se rendre à son prochain cours – celui de botanique. Et le chemin le plus court pour elle était de passer par la cour extérieure. Mais tandis qu’elle la traversait rapidement, elle sentit sa tête tourner, et dut s’arrêter un instant. Elle passa une main sur son front, ferma les yeux deux ou trois secondes, et les rouvrit. Elle fut convaincue que c’était du à la substance qu’elle avait ingurgité peu avant… Puis elle sursauta lorsqu’elle vit que le garçon qui faisait battre son cœur venait dans l’autre direction. Daniel. Oubliant alors qu’elle avait cours et le tournoiement de sa tête, la demoiselle se mit à courir dans sa direction, telle une groupie hystérique.

*Telle une quoi ?! *

Elle s’interrompit immédiatement, et se contenta de finir les derniers mètres la séparant du Gryffondor en marchant, de la démarche la plus décontractée possible. Et comme s’il ne l’avait pas encore bien vue, elle lui adressa un large signe de la main accompagné d’un grand sourire. Mais alors que Maëdy n’était plus qu’à quelques centimètres de Dan, une puissante vague de fatigue l’envahit, tellement brutale et inattendue que la Serdaigle ne put résister bien longtemps à l’envie et au besoin de fermer les yeux et de sombrer dans les bras de Morphée. Mais elle ne pouvait pas s’endormir là, au milieu de la cour, il fallait qu’elle s’allonge quelque part… Trop tard. Ce serait à même le sol.

Et son sommeil imprévu fut très productif : elle rêva qu’elle tombait dans le lac de Poudlard, dont l’eau s’était entièrement métamorphosée en potion d’inversement. Maëdy s’était alors retrouvé transformée en sirène, et s’était volatilisée dans l’océan. Là, elle nagea avec un groupe de pingouins poursuivis par un piranha enragé, jusqu’à ce qu’elle rentre dans une grotte où il n’y avait plus d’eau. Là, elle redevint humaine, et tomba nez à nez avec son père qui lui ordonnait de ranger sa chambre. Mais son voisin débarqua (voisin qu’elle n’avait jamais vu en vrai), et lui offrit deux kilos et demi de citrouilles bleues. Mais Maëdy n’en voulait pas, de ces citrouilles bleues, alors elle les transforma d’un coup de baguette magique en armée de singes. Armée de singes qui déclara la guerre aux pingouins exotiques. C’est alors que… qu’elle se réveilla.

Elle cligna des yeux plusieurs fois avant de pouvoir distinguer avec précision le visage qui était penché au dessus d’elle.

« Woah. J’ai… je… c’est à cause du cours de potions ! J’ai rêvé que je déclenchai une guerre entre des pingouins et des singes… J’ai dormi longtemps ? T’es en retard à cause de moi ? »

Maëdy aurait pu parler encore plus, elle aurait pu parler pendant des heures en fait, mais elle se sentait affaiblie et troublée par ce qui venait de lui arriver, même si à priori ce n’était pas tellement grave… Il fallait absolument qu’elle retourne voir le professeur Slughorn pour qu’il lui explique tout ça, mais surtout pour qu’il la soigne !

Dan revenait de son cours de vol, plus ou moins de bonne humeur. Franchement, ces derniers temps, il trouvait que la terre ne tournait plus rond. Primo, il était tombé amoureux. En soi, c’était une très bonne nouvelle, et il en était ravi. Surtout que la fille pour laquelle il craquait littéralement était loin d’être moche. Mais seulement, maintenant qu’il voulait lui demander de sortir avec lui, il n’arrivait pas à la trouver, comme si elle avait disparu. Secundo, son meilleur ami tirait une tête de dix pieds de long parce que lui aussi était amoureux, et parce que la demoiselle en question ne l’était apparemment pas, selon ses dires (à lui, pas à elle… voilà que ça recommençait à l’embrouiller, le pauvre petit Gryffondor de ces demoiselles). Et tertio, Emma, la jolie Serdaigle qui avait en sa possession le cœur de Will, l’évitait lui, alors que, sérieusement, il n’y était pour rien si Will l’aimait, alors qu’il aurait eu bien besoin des conseils de quelqu’un d’un peu censé pour une fois. Encore heureux que monter sur un balai lui vidait la tête pour quelques instants, autrement il serait en train de tourner complètement fou.

Il avait une heure de perm’ devant lui, pendant laquelle il aurait été judicieux qu’il corrige son dernier devoir de Divination. Merlin, pourquoi avait-il choisi cette matière ? Il l’exécrait tout autant qu’il y était affligeant. Il s’endormait dans cette tour qui sentait le renfermé et l’encens.

Soudain, au loin, il aperçut une silhouette qui se dirigeait vers lui… en courant ? Il ne la reconnut pas au début, mais quand le jeune homme vit qu’il s’agissait de Maëdy, son cœur manqua un battement. Son pas s’accéléra, tandis que visiblement, la Serdaigle ralentissait. Est-ce qu’elle regrettait finalement de s’être approchée de lui ? Peut-être même qu’elle ne venait pas vers lui au départ, et qu’en le voyant, elle avait juste été trop polie pour fuir ? La gorge du Gryffondor se serra, mais son malaise passa bien vite quand la jeune fille lui fit un signe de la main. Ouf, elle voulait le voir en fait. Mais avant qu’il ne soit suffisamment près d’elle, la brunette sembla s’écrouler sur le sol. Dan parcourut le reste du chemin qui les séparait en courant aussi vite qu’il n’avait jamais couru et s’agenouilla sans un égard pour son pantalon à côté de celle qu’il aimait.
Cette dernière avait la bouche légèrement entrouverte, ce qui lui fit comprendre qu’elle dormait. Pendant un instant, il se demanda comment c’était possible, puis s’assura tout de même qu’elle ne s’était pas blessée. Ça n’aurait pas arrangé les choses, fut la pensée qui lui traversa l’esprit, tandis qu’il souriait. Il avait déjà eu droit à ces scènes où Maëdy se mettait à parler avec sa conscience, et cela l’amusait assez, et le touchait. Il la trouvait adorable.

Enfin, elle rouvrit les yeux, et commença à baragouiner quelques paroles incompréhensibles pour le rouge et or. Les yeux écarquillés par la surprise et l’effort qu’il faisait pour essayer de comprendre, Dan avait l’air un peu bête. Il finit tout de même par lui demander, en bégayant légèrement :

« Est-ce que ça va ? »

Puis comme à chaque fois qu’il se trouvait en sa présence, sa bouche parla plus vite que son cerveau :

« Je suis amoureux de toi, et je veux qu’on sorte ensemble. S’il te plaît ? »

Cela déclencha aussitôt, et comme automatiquement, un violent rougissement sur ses joues, tandis que son regard la suppliait, sinon d’accepter, au moins de ne pas se moquer de lui.

Si elle s’était doutée de ça en se réveillant le matin-même, alors elle aurait été déconnectée du monde tout au long de la journée. Il n’aurait même pas été difficile pour Dan de percevoir les battements de son cœur, vu la vitesse à laquelle ils martelaient la poitrine de Maëdy. Le visage de celui qu’elle aimait était à quelques centimètres du sien, et sa conscience avait visiblement choisi cet instant pour prendre congé. Du coup, la Serdaigle n’avait pu résister à plonger son regard dans celui du jeune homme, et à partir de là, elle commença à réaliser ce qu’il venait de lui dire. Lentement, elle parvint à se redresser en s’accrochant à l’épaule de Dan et s’assit quelques instants, détournant le regard presque malgré elle. Maëdy était à présent aussi écarlate que le rouge sur l’uniforme du Gryffondor, et elle ne remarqua pas tout de suite qu’il en était de même pour ce dernier.

« Oui, ça va… je crois… » murmura-t-elle si bas qu’elle ne fut même pas sûre d’avoir été entendue.

Seulement, le fait d’être parvenue à s’échapper de ses yeux bleus ne ralentit pas le rythme cardiaque de Maëdy, bien au contraire, et comme sa conscience ne se manifestait toujours pas… Elle fit ce qu’elle avait envie de faire, tout simplement. La jeune fille se tourna de nouveau vers Dan, posa sa main qui n’était pas sur son épaule sur sa joue, et tout doucement elle approcha son visage un peu plus, et tout doucement, elle vint joindre ses lèvres à celles qu’elle avait tant envie d’attraper. Elle mit dans ce baiser toute la délicatesse dont elle pouvait faire preuve, mêlée à toute la passion que son cœur lui insufflait.

Lorsque, quelques instants plus tard, Maëdy se détacha de Dan, elle se sentait encore toute bizarre, mais parvint cependant à articuler :

« Prends ça pour un oui… »

Il était amoureux. Bon sang, il venait de lui dire ! Alors que l’idée qu’il ne la prenne que pour une conquête de plus, une simple jolie fille qu’il avait réussi à embrasser dans un couloir, lui était passée par la tête. Tête dont les nombreux habitants avait du mal à connecter tous les fils et à se remettre à la fois de la chute, de l’endormissement soudain et de cette déclaration plus ou moins brutale. Mais au moins, il ne tournait pas autour du pot, contrairement à ce qu’elle aurait pu faire si la situation avait été inverse.

Finalement, cette journée n’était peut-être pas aussi mauvaise que ça…

Oulà, ça s’annonçait bizarrement. Maëdy détournait le regard, elle rougissait comme une pivoine, et surtout, elle ne disait rien. Dan sentit sa gorge se serrer, les battements de son cœur accélérèrent, et il crut pendant quelques secondes qu’il allait se mettre à pleurer comme un enfant. Elle avait réfléchi, elle avait changé d’avis. Finalement, elle s’était rendu compte que le Gryffondor ne pouvait que la blesser, alors que lui avait compris qu’il serait capable de lui décrocher la Lune si cela lui faisait plaisir.
Et puis elle approcha son visage de celui de Dan, et l’embrassa. Et là, si c’était possible, le cœur du jeune homme se mit à battre encore plus vite qu’auparavant. Il passa une main dans le dos de la Serdaigle pour la rapprocher de lui, son autre main se contentant de se poser sur sa joue. Quand le baiser s’arrêta, Maëdy lui dit de le prendre comme un oui, ce qui ne pouvait pas faire plus plaisir à Dan. Il déposa à son tour un baiser bref et doux sur la joue de sa toute nouvelle petite amie, puis, tandis qu’il raffermissait la prise de sa main dans le dos de la jeune fille, il passa son bras libre sous ses genoux, et la souleva comme si elle avait été une bulle de savon. La comparaison était bien trouvée : elle était aussi jolie et légère qu’une bulle, et aussi fragile. Et bizarre, parfois, mais ça n’enlevait rien à son charme.

« Je sais que ça doit avoir l’air ridicule, » commença-t-il quand il se releva, « mais je préfère que tu t’endormes dans mes bras plutôt que sur le gravier. »

Dan se dirigea vers le banc le plus proche et y déposa sa camarade, puis il s’assit à son tour à ses côtés, tout en prenant sa main dans la sienne et en la rapprochant de lui.

« Maintenant, est-ce que tu veux bien m’expliquer comment ça se fait que tu t’endormes comme ça ? Tu m’avais jamais dit que tu souffrais de narcolepsie… et c’est quoi cette histoire de pingouins ? »

Le Gryffondor ignorait qu’il venait de s’aventurer sur le dangereux terrain qu’était l’imagination de Maëdy. Pourtant, ce n’était pas faute d’avoir été prévenu par Emma, qui en avait déjà fait les frais. Il semblait que les pingouins aient un rôle prédominant dans tous les rêves de sa petite amie, car ils étaient récurrents. Et tant qu’ils étaient sur le chemin des confessions, Dan songea qu’il serait bien qu’ils aient une petite discussion pour en apprendre un peu plus l’un sur l’autre. Parce qu’au final, il se rendait compte que lui tout aussi bien que Maë en savait très peu sur l’autre. Et ce n’était pas très sain pour commencer une relation. Mais d’abord, qu’elle réponde à ses questions, et qu’elle le rassure un peu, parce qu’il était visiblement inquiet de son état.

Maëdy était au paradis, elle ne voyait rien d’autre. Etre aussi proche de Dan, sentir ses lèvres, son souffle, peut-être même les battements de son cœur en fond sonore… Elle aurait pu rester là toute la journée, toute la nuit, toute la semaine si cela avait été techniquement possible. Jamais encore la jeune fille n’avait éprouvé ça. Oui, elle était sortie avec quelques garçons au cours de l’année précédente, mais très peu et rien de vraiment sérieux. Enfin, si, quand même un peu plus sérieusement que Dan avec ses ex petites-amies, aucun doute, puisqu’à chaque fois, Maë pensait être amoureuse. Ah, Maë et son cœur d’artichaut ! Son père avait longuement essayé de la faire redescendre sur terre et de la raisonner, tant bien que mal, mais en général, il y parvenait toujours. Mais là, c’était différent. Comment expliquer ça ? Et bien, peut-être que ça ne s’expliquait pas, en fait. Mis à part les beau yeux, les bras musclés, les cheveux en bataille et l’odeur de son parfum… C’était à l’intérieur que ça se passait, d’où l’explosion. C’était le premier baiser qu’il lui avait offert, aussi surprenant que magique, c’était sa façon de la regarder, c’était sa façon de rougir quand elle s’approchait trop près, c’était son attitude d’apparence « ridicule » (d’après lui) mais touchante… c’était lui. Et Maëdy fondait totalement.

Alors quand il la souleva comme la princesse des contes de fées qu’Aaron lisait à sa fille avant qu’elle ne s’endorme, elle resserra ses bras autour de son cou et lova sa tête contre son épaule, en souriant lorsqu’il lui expliqua son geste.

« Oui, moi aussi je préfère. »

La Serdaigle se laissa faire lorsqu’il la déposa sur le banc et qu’il lui prit la main (en même temps, pourquoi s’y opposerait-elle ?). Et elle laissa échapper un rire lorsqu’il lui demanda des explications sur ce qui venait de se dérouler, parce qu’en y repensant, il était vrai que ça pouvait paraitre troublant. Et c’était troublant… Parce que Maëdy n’avait jamais souffert de narcolepsie… Avec toutes ces émotions, elle en avait carrément oublié le choc du à son sommeil brutal. Et les pingouins… ça, elle s’en souvenait. Le contraire aurait été inquiétant de toute façon, mais il lui sembla inutile de préciser à Dan que ces animaux semblaient revenir très souvent dans ses rêves, d’abord parce qu’elle n’avait pas envie qu’il la prenne pour une idiote (malgré son attitude parfois étrange, Maëdy était une fille très intelligente), et puis… bah elle préférait se poser des questions sur le dernier cours de potions et sur les effets que cela avait eu.

« Je sors de mon cours de potions, là, et ça s’est mal passé puisqu’un chaudron a explosé alors qu’on travaillait sur la potion d’inversement… Et ce n’était même pas moi ! Par contre, j’ai trouvé le moyen d’être juste à côté de l’explosion, et j’ai avalé de la substance… beurk, c’était vraiment horrible. »

D’ailleurs, la jeune fille réalisa qu’elle n’avait pas été la seule à être victime de cet incident… Elle se demanda si les autres élèves avaient eux aussi hérité de symptômes narcoleptiques, ou si chaque individu avait son inversement qui lui était propre. Mais dans son cas à elle, c’est inversement de quoi ? Peut-être de son énergie débordante. Oui, ça devait être ça.

« Tout ça pour dire que ça vient de là, la narcoleps… »

Et puis quelque chose fit tilt dans son esprit. Quelque chose qui était bien plus important que les effets secondaires de la potion d’inversement ou de… non, peut-être pas de Dan. N’empêche qu’elle se releva à la vitesse d’un boulet de canon et s’exclama en remettant ses cheveux en place et en allant récupérer son sac abandonné un peu plus loin :

« Bon sang, on est en retard ! La prof de botanique va me tuer, et toi… tu… je sais pas quel cours tu as mais on s’en fiche, il faut qu’on y aille ! »

Elle retourna près du banc où elle tenta de le faire lever en le tirant par la main.

« On aura tout le temps de parler ensuite, mais… »

Mais pas le temps de finir la phrase (ou le monologue, on pouvait s’attendre à tout), car déjà, le sommeil inattendu refit surface et Maëdy s’effondra, non pas sur le sol comme quelques minutes auparavant et comme il aurait été logique, mais sur Dan, comme il avait dit préférer cette option. Sauf que dans l’immédiat, elle n’avait pas vraiment choisi d’oreiller. Son corps décidait de lui-même.

Cette fois-ci, pas de rêves, ou alors, elle ne s’en souvint pas à son réveil. Ce qui n’était pas plus mal, son subconscient devait avoir pris des vacances ou être allé se reposer quelque part. Quand elle ouvrit les yeux, il y avait toujours le visage du Gryffondor au-dessus d’elle, et elle fut rassurée d’un côté de constater que non, ce n’était pas un rêve.

« Bon, je pense qu'on a une excuse valable pour le retard... Mais j'aimerais bien ne pas m'effondrer tous les trois pas. »

Sujet: Re: [Scenario] Dans les bras de Morphée... [Dan]