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 Mauvaise Herbe

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MessageSujet: Mauvaise Herbe   Mauvaise Herbe Icon_minitimeDim 28 Mar - 18:06

Mauvaise herbe

Avant-propos

Cette fanfic est un Rose/Scorpius. Méga spoilers du T7, donc :)

Chapitre premier:

Perce-neige

Quelle merveilleuse journée que le lundi. Rose adorait les lundis. Chaque fois que la semaine recommençait, elle sentait l'excitation lui picoter le corps des orteils à la pointe des cheveux. Qu'il vente, qu'il pleuve, qu'il neige, elle quittait la Grande Salle en ayant à peine touché à son petit-déjeuner et se précipitait dans le parc en direction des serres. Elle semait Morgan et Phylis à chaque fois, et les deux jeunes filles devaient courir pour réussir à la rattraper. Rose virevoltait dans la brise écossaise, tentant de dissimuler un sourire qui ne demandait qu'à éclater au grand jour, les yeux rivés sur les grandes serres de Poudlard. Qui aurait cru que la fille d'Hermione et Ronald Weasley aurait eu un goût aussi prononcé pour la Botanique?

- Rose s'est surpassée cette année, avait confié Neville lors d'une de ses visites au mois de juillet. Elle était déjà une très bonne élève, mais on dirait que la Botanique est devenue de loin sa matière préférée!

Ron avala son thé de travers et il lui fallut plusieurs minutes pour réussir à contrôler son fou-rire sans que le liquide ambré ne lui jaillisse du nez. Hermione lui lança un regard outré et, par égard pour le sourire décomposé de Neville, s'exclama:

- Mais c'est merveilleux de t'être trouvé une passion, Rosie! Quand je pense à tout le mal que j'ai eu, moi, pour trouver ma voie...

Neville se détendit un peu. Mais Rose ne pouvait pas quitter son père du regard, les joues rouges. Elle tenait à lui faire comprendre à quel point une matière en apparence aussi ennuyante pouvait s'avouer excitante!

- Vous vous rendez compte qu'une simple plante peut être plus puissante, plus bénéfique ou plus dangereuse que le pire des sortilèges? On a tort de les sous-estimer... J'ai réalisé, cette année, à quel point la connaissance parfaite de la flore magique pouvait être utile au sorcier désireux de se surpasser. Et quand le Profes... Neville nous a dit qu'à peine dix pour cent des capacités des plantes magiques étaient connues, je n'en ai pas cru mes oreilles! Tu savais, Papa, que même la Branchiflore, tu sais, la plante qui...

- Je sais ce qu'est la Branchiflore, merci, avait coupé Ron.

Bizarrement, il ne riait plus du tout et observait sa fille, les sourcils froncés. Ron Weasley n'aimait pas être pris pour un imbécile, et ça, Rose le savait très bien.

- Quoiqu'il en soit, j'imagine parfaitement Rose parcourant le monde à la recherche de plantes rares, étudiant leurs propriétés, écrivant des livres entiers sur la flore magique!

Rose avait lancé un regard à Neville, qui semblait savourer cette idée avec extrême délectation et dont les yeux trahissaient l'envie de devenir le mentor personnel de la petite Weasley. Elle avait baissé les siens vers son verre à moitié-vide. S'ils avaient su...

- Je n'ai que quinze ans, j'ai le temps, non? Hasarda-t-elle d'une petite voix. Je veux dire... On verra... Je ne sais pas...

Elle avait évité de regarder Neville, cette fois-ci, mais quand il reprit la parole sa voix ne montra aucun signe de déception.

- Quoiqu'il en soit, Rose est une véritable experte. Je ne pourrais par contre pas en dire autant de ce jeune homme... avait-il ajouté en pointant un doigt accusateur sur le jeune Hugo.

- Neville! On avait dit qu'on ne parlerait pas de ça pendant les vacances! Avait geint le cadet de la famille en tassant sa tête couverte de taches de rousseur dans ses épaules.


- Rose! Hey, Rosie!

Ce matin-là, Rose était sur le point de quitter la Grande Salle, un toast à peine beurré dans la main, quand ses yeux se posèrent sur son petit frère.

- Qu'est-ce que tu veux? Je vais être en retard à cause de toi.

Hugo ouvrit la bouche, apparemment prêt à déblatérer un joli flot d'injures, mais se renfrogna.

- Je voulais savoir si tu pouvais m'aider, ce soir, en Métamorphose... Le Professeur Swearing m'a menacé d'écrire à Papa et Maman si j'avais encore un seul « P » d'ici la fin du trimestre, alors vu que t'es plutôt douée...

Rose soupira en levant les yeux au ciel.

- D'accord, si « aider » ne signifie pas « faire à ta place », comme la dernière fois. Sinon c'est moi qui écrirai à Papa et Maman. Compris?

Hugo acquiesça d'un signe de tête, marmonna un « merci » et retourna vers leur cousine Lily qui l'attendait pour rejoindre la classe d'Enchantements. Rose termina son toast et se dépêcha de sortir du château.

Il neigeait d'énormes flocons. Le sourire qui se battait avec ses zygomatiques depuis plus de vingt minutes gagna un round et Rose le laissa s'épanouir quelques instants sur ses lèvres, savourant avec délice la sensation de se plonger dans la fraîcheur de janvier bien emmitouflée dans une cape épaisse. La neige parsemait son épaisse chevelure rousse et son écharpe de petites taches blanches. En d'autres circonstances, la jeune fille aurait ôté ses gants et se serait arrêtée pour observer ces étoiles de glace fondre sur sa peau rose.

Mais pas le lundi matin. Le cours de Botanique n'attendait pas. Il fallait qu'elle arrive avant tout le monde, qu'elle montre au Professeur Londubat qu'elle était la meilleure de son année et qu'elle snobe ces quelques Serpentard moqueurs qui prenaient d'ordinaire plaisir à lui lancer des piques.

- Entrez... Ah, c'est toi, Rosie? Qu'est-ce que tu fais encore là?

En effet, il était rare que Neville voie quelqu'un lui rendre visite dans son bureau le week-end, à part les quelques élèves à qui il avait donné des colles. Encore moins ces jeunes gens qu'il considérait comme des neveux, eux qui préféraient éviter les ambiguïtés au collège pour ne pas susciter la moquerie de leurs camarades. Alors voir la jeune Rose venir tous les week-ends frapper quelques coups à sa porte avait de quoi l'étonner.

- Je voulais savoir si t... si vous n'aviez pas des documents à me prêter sur l'utilisation multiple des racines de Mandragore... J'ai déjà terminé tous mes devoirs, avait-elle ajouté devant l'air étonné de Neville, et je me disais que ce serait peut-être une des questions possibles lors des BUSEs...

- Mais enfin, Rosie, tu es déjà parfaite partout... Tu te donnes tellement de mal pour avoir d'excellentes notes dans toutes les matières... Tu n'as pas besoin de faire de devoirs supplémentaires!

Rose avait tortillé ses mains en silence avant de lever ses grands yeux bleus sur son professeur de Botanique, d'un air si perdu et angoissé qu'il ne put que céder. Il soupira.

- Vous n'êtes pas la fille d'Hermione Granger pour rien, Miss.


Quand Rose pénétra dans la serre n°4, elle ôta son écharpe et passa une main dans ses cheveux pour en déloger quelques flocons de neige. Il faisait une chaleur étouffante et le rouge lui monta aux joues avant qu'elle n'ait fait trois pas.

- Ah, Rose! Tu es déjà là... la première, comme toujours, constata Neville en se dégageant de l'emprise d'une immense plante qui semblait prête à le prendre passionnément dans ses longues tentacules.

Il était vêtu de son habituel long tablier couvert de terre et portait ses gants protecteurs en cuir de dragon.

- Tiens, puisque tu es là, tu vas m'aider à mettre un sac d'engrais devant chaque pot que tu vois là.

Il indiqua à Rose une série d'énormes pots en terre cuite desquels dépassaient d'immenses tiges d'un vert très clair, au bout desquelles d'énormes fleurs fleurs rouge s'étaient épanouies. Rose ne put s'empêcher d'être étonnée de voir de telles fleurs au beau milieu de l'hiver. Leur forme lui était familière sans qu'elle puisse se souvenir de quelle espèce il s'agissait... Elle venait de mettre le dernier sac d'engrais au pied d'un des pots quand les portes de la serre s'ouvrirent de nouveau sur tout un groupe d'élèves.

Rose enfila son tablier et ses gants et alla se poster dans le petit espace dégagé où Neville commençait toujours ses cours, observant les autres élèves entrer avec les yeux brillants. D'abord Morgan et Phylis, qui lui lancèrent leurs regards exaspérés hebdomadaires, puis le reste des cinquième année de Serdaigle, et enfin les Serpentard. Le cours allait commencer. Le cœur de Rose se mit à battre un peu plus vite.

- Bonjour à tous ! J'espère que vous avez passé un bon week-end, commença Neville avec un sourire. Bien, avant que nous passions à la pratique, quelqu'un pourrait me dire quelles sont les plantes qui se trouvent derrière vous?

- Ce sont des amorillers, répondit aussitôt une petite voix parmi les Serdaigle.

Le ventre de Rose se serra un instant. Bien sûr! Des amorillers! Comment avait-elle pu ne pas les reconnaître?

- Très bien, Robert, cinq points pour Serdaigle. Et qui peut me dire quelles sont ses principales propriétés magiques?

La lueur dans les yeux de Rose s'intensifia alors qu'elle levait la main.

- Ses racines, ses feuilles et ses fruits, les amorilles, entrent principalement dans la composition des philtres d'amour. Les fruits peuvent aussi être utilisés pour une potion d'Allégresse ou d'Apaise-Méninges grâce à leur vertu apaisante. Sa tige, en revanche, contient un poison puissant qui peut tuer par un simple contact.

- Excellent, Rose! S'exclama Neville, apparemment fasciné par le mortel poison que contenait ces plantes. Dix points de plus pour Serdaigle. Votre travail d'aujourd'hui sera de récolter les amorilles qui sont à peine mûres, et de pratiquer des incisions dans les tiges afin de récolter assez de sève pour que le Professeur Biddle compose des antidotes. Je vous demanderai bien évidemment de prendre toutes les précautions nécessaires, bien que ces plants soient encore trop jeunes pour être mortels... Bien, maintenant, faisons les équipes.

Neville avait puisé dans sa propre expérience pour se rendre compte qu'une équipe marchait mieux quand elle était équilibrée : il mettait donc ensemble des élèves qui n'avaient pas les mêmes lacunes afin que chacun enrichisse les connaissances de l'autre.

- Morgan, mettez-vous avec Jack... Oui, voilà, et faites attention à votre baguette, cette fois-ci... Robert, vous vous mettrez une fois de plus avec Hilda...

Rose sentit ses joues prendre de plus en plus de couleurs chaque fois qu'une équipe se formait. Elle vit Phylis grimacer en se retrouvant pour la énième fois avec un gros Serpentard qu'elle n'appréciait pas du tout. Enfin, il ne resta plus que deux élèves, et Rose planta son regard bleu dans les yeux gris du dernier Serpentard. Son cœur explosa.

- Et bien entendu, au vu de tes piètres résultats, il n'y a qu'avec Rose que tu puisses te mettre, Scorpius.

Scorpius Malefoy fit un petit sourire résigné à Rose en la rejoignant près du dernier amoriller de libre. Le visage de la jeune fille afficha un véritable feu d'artifice de rose et de rouge.

Merlin bénisse la Botanique...


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MessageSujet: Re: Mauvaise Herbe   Mauvaise Herbe Icon_minitimeDim 28 Mar - 18:16

Mauvaise herbe

Chapitre 02:

Prisonnier des ronces

La patience est un don. Du moins, c'est ce que s'étaient mis à penser la plupart des Serpentard quand David Sterne était entré à Poudlard, plus de quatre ans plus tôt. Les capacités de tolérance de chacun des élèves de cette Maison avaient été mises à l'épreuve par le jeune homme. Bruyant, grincheux, râleur, limite hyperactif, c'était en plus une véritable girouette qui changeait d'humeur et d'avis plus de trente fois par jour. Sans compter ses inombrables passions ; tous les trois mois, il se découvrait un nouveau centre d'intérêt. Cette fois-ci, il s'était mis à la guitare.

Et quand David jouait de la guitare, quiconque n'était pas patient la lui aurait arrachée des mains pour la balancer à travers la salle commune. Il jouait si mal qu'il en aurait fait pleurer la lune et les étoiles. Quand il pinçait les cordes, elles hurlaient de douleur ; quand il les frôlait, elles criaient de peur. Le pauvre instrument était torturé pendant une période moyenne d'une heure et pleurait si bruyamment que tous les Serpentard pouvaient compatir à son chant de souffrance. C'était la nouvelle manie du cinquième année et, têtu comme il l'était, personne ne pouvait ne serait-ce que tenter de lui enlever la guitare des mains.

Scorpius avait une patience d'ange. Sans se plaindre, il restait avec David dans leur dortoir, et essayait de travailler au milieu des atroces gémissements de la guitare, alors que tous les autres cinquième année avaient fui aux quatre coins du château. Assis sous l'unique soupirail de la pièce, sur le bord d'une fenêtre imaginaire, il relisait une lettre. Ses méninges tournant désagréablement vite, il cherchait pourquoi les lettres envoyées par sa mère avaient l'air d'être toutes les mêmes. Toutes trahissaient l'angoisse maternelle et le désir d'en savoir un peu plus sur la vie quotidienne de son fils – apparemment les longs récits hebdomadaires ne lui suffisaient pas – avec, en bas de page, un postscriptum paternel étroit. « J'espère que tu vas bien. Papa. »

- Scorpy! Scorpy-chéri! On est là!

La tête rentrée dans ses épaules, fuyant le regard de ses camarades, Scorpius s'était frayé un chemin sous la neige de décembre pour rejoindre sa mère. Elle scintillait dans son long manteau blanc, ses cheveux bruns encadrant son visage soulagé. Avec un grand soupir, elle agrippa son fils par le col et le serra contre elle. Scorpius se laissa faire un bref instant avant de se dégager de son étreinte, exaspéré par tant d'attention.

- Tu vois, je suis vivant et entier! Oui on mange bien au collège, non je n'ai pas eu froid, non je ne veux pas que tu me coupes les cheveux, ils sont très bien comme ça...

Asteria Malefoy ouvrit un instant la bouche, mais devant son jeune homme de fils, elle préféra se résigner et un petit sourire attendri étira ses lèvres fines. Ses doigts gantés de blanc vinrent caresser furtivement une mèche de cheveux de Scorpius qui l'y autorisa d'un regard, le rose aux joues.

- Bonsoir, Scorpius.

Le jeune homme sentit sa gorge se serrer et découvrit enfin la présence de son père. Debout dans l'ombre d'un pilier de la gare, drapé dans une longue cape noire, une épaisse écharpe cachant la moitié de son visage, Drago Malefoy avait presque réussi à se fondre dans le décor. Scorpius fronça les sourcils.

- Je ne t'avais pas vu, dit-il d'une voix terne. Bonsoir. Il faut dire que je te vois tellement peu, j'ai bien failli ne pas te reconnaître.

Et avant même que l'un de ses parents n'ait le temps de s'offusquer, Scorpius mit son sac sur son épaule et se dirigea vers la sortie de la gare. Une colère sans nom s'était mise à bouillonner dans son ventre, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Il était si furieux qu'il bouscula plusieurs personnes sans s'en rendre compte jusqu'à ce que l'une d'elles ne l'attrape par le bras. Il tourna la tête, prêt à hurler sur celui qui osait l'empêcher de mettre le plus de distance possible entre son père et lui, quand il croisa le regard bleu de Rose Weasley. Tous les deux se regardèrent un court instant avant que Rose ne lui sourit.

- Je voulais te souhaiter de bonnes vacances... Joyeux Noël, Scorpius.

Un léger sourire avait réussi à percer la colère de son visage pâle, laissant bientôt place à la panique. Ses yeux gris allèrent de Rose à la haute silhouette de son père.

- Joyeux Noël...

Il avait fait un geste brusque pour dégager son bras de la main de la jeune fille et avait redoublé d'allure.


- David, arrête.

- Mais j'ai presque fini d'apprendre My shiny witch and me! Laisse-moi encore une petite demie-heure et...

- C'est l'heure du repas, coupa Scorpius d'une voix d'automate, laissant tomber la lettre chiffonnée dans la corbeille la plus proche.

Scorpius voulait se dégourdir les jambes, prendre l'air, penser à autre chose. Il enfila un pull et rejoignait quelques instants plus tard la foule d'élèves qui se pressaient à l'entrée de la Grande Salle, David sur ses talons. Comme d'habitude, les gens faisaient quelques pas de côtés à son approche, libérant autour de lui un petit espace qui, s'il était confortable, n'en était pas moins blessant.

- Bande de crétins, grinça David entre ses dents.

Scorpius haussa les épaules, habitué à ce genre de comportement... Même si pour ce qui était de se changer les idées, c'était raté. La réputation de son père avait tellement marqué les murs de Poudlard qu'elle avait traversé les générations pour venir se coller à la peau de son fils. D'ailleurs, un deuxième année de chez Poufsouffle, le petit pou nommé Johnny McCrap, bien connu du jeune Malefoy, le cherchait du regard dans la foule. En un petit grognement exaspéré, Scorpius tenta de dissimuler sa présence entre David et un Serdaigle corpulent, mais rien à faire. Il l'avait vu.

- Hey, Malefoy! Malefoy!

Sa petite voix stridente perçait si facilement le tumulte des jeunes estomacs affamés que Scorpius sentit les regards de tous les élèves présents se tourner vers lui.

Plus la peine de se cacher. Il se redressa avec toute la dignité dont il était capable et baissa les yeux vers le jeune Poufsouffle aux dents proéminentes.

- Qu'est-ce que tu veux encore, McCrap...?

- C'est vrai que ton père conserve les cadavres des gens qu'il a tués pendant la guerre dans votre cave?

Il faisait froid, et pourtant on était en août. Le bureau de Drago Malefoy semblait sans cesse dégager une brise glaciale sans qu'il n'y fasse pour autant plus froid que dans le reste de la maison. Il était rare que Scorpius y entre, et pourtant, il s'était décidé à poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis près d'un an.

- Papa...?

Drago leva à peine les yeux de son parchemin. Il avait l'air éreinté. Scorpius n'avait jamais vraiment compris en quoi son travail consistait mais s'étonnait à chaque fois de l'épuisement dans lequel était plongé son géniteur chaque fois qu'il rentrait.

- Que se passe-t-il, Scorpius?

Bien qu'il semblât plongé dans la rédaction de sa lettre, sa voix était claire et tranquille. Fait suffisamment rare pour être remarqué. Devant un tel calme, le jeune Scorpius s'autorisa à approcher jusqu'au bureau de son père.

- Papa... je voulais savoir...

Il se mordit les lèvres, se doutant d'avance que sa question n'allait pas lui plaire.

- ... Qu'est-ce que tu as fait, pendant la guerre...?

Drago s'immobilisa. Figé sur son siège, sa plume à quelques centimètres de son parchemin, il ne vit même pas la grosse goutte d'encre noire s'écraser sur son bureau. Scorpius déglutit difficilement et jugea bon de s'expliquer.

- Je sais, tu m'as dit que tu n'as fait que des erreurs et que tu préférais oublier tout ça, mais... C'est vrai que tu as tué des gens? Que tu as vendu Harry Potter à Voldemort? Que tu mangeais des Moldus...?

Drago leva lentement la tête et Scorpius fut pétrifié par son regard écœuré. Ses yeux gris, écarquillés, allaient d'une pupille de son fils à l'autre à un rythme effréné. Scorpius rougit mais resta bien droit. Il voulait savoir.

Enfin, au bout d'un moment qui sembla une éternité, son père ouvrit la bouche.

- Qui t'as raconté ça?

Il chuchotait ; des murmures si plein d'horreur qu'ils emplissaient la pièce de leur silence. Scorpius posa ses mains sur le bureau et baissa les yeux, le menton toujours bien droit.

- Les autres, à l'école... J'entends tout et n'importe quoi, mais au fond je ne sais pas ce qui est vrai ou faux dans tout ce qu'ils disent... Je me doute bien que tu n'aies jamais mangé de Moldus, hein, mais... Je...

Il quoi...? Scorpius se mordit les lèvres. Il connaissait son père, tout de même. Au moins suffisamment pour ne pas prêter attention à ce genre de ragots... Mais Drago Malefoy avait une telle réputation parmi ses camarades que cela en devenait effrayant.

Il s'écoula le silence le plus long que Scorpius avait connu jusque là, uniquement perturbé par les mélodies qu'on entendait depuis la cuisine, à l'autre bout du couloir. Drago Malefoy se décida enfin à bouger. Il s'enfonça profondément dans son fauteuil, ses yeux ne quittant pas le visage de son fils.

- Sache avant tout que je n'ai jamais tué qui que ce soit, dit-il d'une voix amère. J'ai bien failli le faire, par contre, et c'est loin d'être l'un de mes meilleurs souvenirs. J'aurais aussi très bien pu vendre Potter et ses copains au Seigneur des Ténèbres, par contre, mais ça ton grand-père s'en est chargé tout seul.

Scorpius osa lever de nouveau la tête et croisa le regard de son père. Il mourait d'envie d'en savoir plus. Jamais son père ne s'était beaucoup étalé sur ses agissements de Mangemort.

- Ce sera tout ce que tu as besoin de savoir.

Et il ne s'étalerait apparemment pas plus aujourd'hui.

- Tu sais juste maintenant que je ne suis pas un assassin, et que ce n'est pas un type comme moi qui a empêché Saint Potter de sauver le monde. Satisfait?

Non.

- Ouais...

Scorpius hocha la tête et quitta la pièce.


Un silence de mort tomba sur le Hall de Poudlard, tandis que Scorpius regardait avec dégoût le seconde année qui exhibait ses immenses incisives en un sourire moqueur. Ses poings se serrèrent et il aurait très bien pu lui casser une dent quand une voix gentiment moqueuse s'éleva à sa droite.

- Lui, non, mais si ce genre de choses t'intéressent, McCrap, on a une jolie collection de membres humains, au grenier. Mon père adore les cadavres en morceaux... Ce qu'il préfère ce sont les dents, je suis certain qu'il serait captivé par un spécimen de ton espèce.

Johnny McCrap devint blanc, balbutia ce qui ressemblait à un juron et retourna se fondre dans la masse d'élèves qui explosa de rire. Scorpius leva les yeux, hagard, et croisa le regard émeraude d'Albus Potter. Ce dernier lui adressa un sourire. Scorpius hésita un bref instant avant d'y répondre. Potter lui fit un petit clin d'œil et rejoignit ensuite ses amis, parmi lesquels Scorpius reconnut l'épaisse chevelure rouge sombre de Rose. Leurs regards se croisèrent et il crut voir dans les yeux bleus de la Serdaigle assez de compassion pour oublier ces cinq dernières années de murmures sur son passage.


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