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 We rock around the clock [ l'autorité académique ]

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MessageSujet: We rock around the clock [ l'autorité académique ]   We rock around the clock [ l'autorité académique ] Icon_minitimeMar 29 Déc - 3:46

- Okay, on se calme Steph. Tout ça ne justifiait pas que tu envoies valser une cinquantaine de copies. N'est ce pas ? Donc tu te calmes. Tu t'allonges sur le plancher, là, voilà. Tu profites de son confort douillet et tu zieutes le plafond. Très joli plafond. Vous pouvez voir en contrebas mesdames et messieurs une magnifique voûte, probablement datée du onzième siècle, émergence de l'art décoratif à l'insu de la défense brute et inesthétique. Cela atteste que les chevaliers ont enfin dû comprendre qu'il ne suffisait pas de baiser et protéger leurs gentes dames pour les épanouir. Sage, très sage illumination. Nous avons ici le commencement d'un miracle, quelque peu atténué depuis.
Mais qu'est ce qui m'a pris de revenir ici moi ? C'est vrai ça, j'avais un job, des prétendants, une voiture !, une vie rangée. Maintenant je me retrouve avec des meurtres inexpliqués plein les bras, un probable psychopathe dans la nature et une bande de gamins complètement inconscients, bien foutus de tenter le rafting en rase cambrousse au pays du psychopathe en folie. Gamins que je ne peux pas prévenir parce que je suis censée être là pour enseigner innocemment quelles plantes ils doivent ingurgiter en cas de poussée d'acné. Génial. Engagez vous qu'ils disaient, votre patrie vous réclame.

Stephany grogne. Après quelques inspirations apaisantes et un nouveau discours sur l'édifice de ses appartements, elle se relève, non sans un mugissement digne du bovidé haute gamme. Son regard glisse sur les copies éparses, dont la blancheur ruine les lattes soignées de son plancher. Elle grogne à nouveau. Très bestial tout ça.
Après de longues minutes à chercher le courage de tout ramasser, elle s'y emploie enfin et pousse la bonne volonté jusqu'à trier à nouveau le tas. Un instant, son attention s'attarde sur ce qui a légèrement fait imploser la machine, rendu d'un élève qui visiblement se contrefiche de savoir comment lutter contre son absence d'acné. Elle ne peut pas lui en vouloir, au fond. Même si elle va bien devoir lui passer le savon du siècle. Life is cruel.

Elle jette le tout sur son bureau et inspecte ses placards à la recherche d'un peu de détente. Le vendredi soir est décidément un bien mauvais moment pour travailler. Elle raccroche. Un bon verre et elle partira en quête de sommeil ou de divertissement, selon son humeur. Au vu des quelques insomnies qui la perturbent en ce début d'année, il est probable qu'elle opte pour la deuxième version. On ne se refait pas. La seule limite qu'elle s'impose encore, c'est de connaître le nom des partenaires qu'elle se choisit avant de se lancer dans un véritable rentre dedans. Il s'agit de conserver un semblant de crédibilité, tout de même.
Rien dans les placards. Elle a négligé le stock de pêchés véniels. Diantre. Elle respire profondément, encore, afin de calmer la colère irrationnelle qu'une fatigue grandissante alimente. Comment a t'elle pu oublier ses bouteilles maison ? Non parce que les sorciers ont beau être une société extraordinaires, ils ne sont pas très au point en matière d'alcool. Il faut reconnaître ça aux moldus. Rien ne vaut un Chivas, trente ans d'âge, et une véritable américaine fabriquée main. Pas une usurpation, pas un semblant de verre avec l'une de ces commerciales qu'on fume pour la société, non... du vrai, de l'originel. Un frisson épicurien parcourt son échine. Tant pis pour les convenances, il va falloir trouver mieux que de vagues souvenirs.

Elle ôte sa robe de chambre avec détermination. Une légère hésitation la trouble un instant, mais elle se décide bien vite contre la robe de sorcier. Elle n'est pas en service et cette tenue informe commence à lui taper sur le système. Non, elle s'engage plutôt dans un tailleur cintré, parfaitement ajusté, de quoi lui arracher un sourire quand elle jette un œil rapide dans son miroir. Enfin, elle a des hanches, des fesses, des seins, elle est féminine. Aphrodite en soit louée.
C'est donc parée de ses formes qu'elle claque la porte de ses appartements, décidée à ne plus y revenir sans être pompette et / ou accompagnée. Elle sillonne allègrement les couloirs, consciente soudain qu'elle est devenue professeur. Toutes ces pierres happées de mystère dans lesquelles elle a évolué sans pouvoir se les payer au grand complet n'ont plus aucune barrière à ses divagations. Rusard, Miss Teigne, chaque autorité symbolique, freins tyranniques à l'expansion de sa curiosité, elle est autorisée à leur adresser un vaste bras d'honneur. Son âme se fait exploratrice, conquérante, et c'est l'absence cruelle d'alcool dans ses veines qui la réfrène. Pour de telles entreprises, il faut se désinhiber un peu. Et il faut attendre une heure plus avancée, plus répréhensible, pour que les choses deviennent amusantes. Inutile de retomber en enfance à moitié, empoignons notre audace à deux mains.

C'est donc naturellement qu'elle parvient à la salle des professeurs. Un lieu accueillant, certainement pourvu de denrées nécessaires à la convivialité. Si ce n'est pas le cas, elle n'aura plus qu'à s'en retourner mourir sous ses couvertures.
D'un geste vigoureux, elle ouvre la porte, expirant une supplique théâtrale.


" Mon Royaume pour un bon verre. "

Son regard parcourt rapidement la pièce, s'arrête sur le seul humanoïde qui semble faire acte de présence. Quand elle l'identifie, tiré à quatre épingle et plein d'une droiture désuète, elle sourit, heureuse de croiser un visage plus ou moins familier.

" Bonsoir Lawrence. Toujours aussi élégant. "

Un éclat mutin illumine son regard. Légèreté, parlez moi légèreté.
Son cœur s'électrise à nouveau, guilleret de se savoir en bonne compagnie. Le professeur Shaughnessy est un homme qu'elle apprécie beaucoup, malgré son nom imprononçable. Si d'autres peuvent se sentir intimidés ou flattés par les manières dont il est constamment paré, Stephany a depuis longtemps rayé l'intimidation de son vocabulaire. Ce qui permet d'entretenir avec lui une relation charmante, dont elle joue avec espièglerie. Qui plus est, elle est une femme, donc parfaitement encline à accuser son charme comme celui d'un autre. Ce n'est pas tous les jours qu'on rencontre un prince charmant en bonne et due forme, après tout. Elle a d'ailleurs fait le pari de parvenir à le dérider complètement, ne serait ce qu'une fraction de seconde, pour voir. Jusque là, elle n'avait pas usé de pratiques fourbes, mais cette idée de verre est assez tentante. On se contrôle beaucoup moins avec de l'alcool dans le sang. Tient il l'alcool? Sûrement. Ce serait trop facile.
Elle inspecte les étagères, pour enfin trouver la clé de son bonheur présent : une bouteille d'hydromel. Tout en la prélevant, ainsi que deux verres, elle se tourne vers lui, souriante, éternellement mutine.


" Vous m'accompagnerez bien. Ça ne vaut pas un bon whisky irlandais, mais c'est toujours plaisant. "


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MessageSujet: Re: We rock around the clock [ l'autorité académique ]   We rock around the clock [ l'autorité académique ] Icon_minitimeVen 1 Jan - 23:14

La salle de classe était vide. Du moins, elle paraissait vide. Dans un coin sombre de la pièce, une silhouette se tenait là. La silhouette d'un jeune garçon. Treize ans, tout au plus. Assis, la tête dissimulée derrière ses jambes repliées, il semblait effrayé. Autour de lui, des grimoires ouverts s'étalaient un peu partout. Le garçon redressa la tête, les yeux humides, il fixa le désordre qui l'entourait et souris. Il se leva précipitamment, trébucha contre un ouvrage ouvert, puis couru en direction de la porte laissée grande ouverte. Il débarqua dans un long couloir, sombre lui aussi. Plus loin, tout au fond du couloir, une femme se tenait là. Portant une tunique d'un blanc immaculé, elle semblait flotter dans les airs. Le garçon s'arrêta et la fixa avec tendresse tandis qu'une nouvelle larme dégoulinait le long de sa joue. L'inconnue sourit et murmura dans un unique et dernier souffle : "Regarde-toi." Puis elle disparue dans les ténèbres du sombre couloir. Le garçon cria avant de "se regarder". Les mains noires, le visage crasseux, la chemise tachée, le pantalon déchiré... Le garçon tiqua.

Shaughnessy se réveilla en sursaut, le visage déformé par le dégoût, la respiration haletante. Il ne comprenait pas. Pourquoi un tel cauchemar ? Pourquoi maintenant ? Et d'ailleurs, où était-il ? Le professeur regarda autour de lui. Il semblait perdu. A ce moment-là, personne n'aurait pu reconnaître le professeur Lawrence Frederic Shaughnessy. Certes, il n'avait rien perdu de sa distinction, mais quelque chose dans ses yeux le métamorphosait : le trouble l'habitait. Lui-même ne se souvenait pas avoir jamais éprouvé une telle agitation intérieure. C'était comme si un épais nuage s'était tout à coup abattu sur son esprit. Lawrence se frotta vigoureusement les yeux, puis jeta un regard au décor de la pièce dans laquelle il se trouvait. De grandes étagères et quelques onéreux tableaux occupaient les murs, masquant l'absence de fenêtre. Plusieurs tables meublaient la pièce. Cela suffit, le professeur reconnu enfin l'endroit : la salle des professeurs. Assis à l'une des tables, Frederic posa finalement les yeux sur le parchemin posé devant lui; celui-ci était saturée de ratures; Shaughnessy tiqua. Lawrence retrouva alors toute sa rigueur. Son regard se fit plus fier et son attitude plus déterminée. Irrité, il chiffonna le parchemin sans même le lire et le jeta, presque gracieusement, dans une corbeille posée non loin. Vraiment, il lui en fallait peu pour retrouver toute sa stoïcité. Il s'en voulait presque de s'être laissé déstabiliser par un rêve idiot. Un cauchemar qui lui rappelait sa faiblesse, son talon d'achille : son passé. En effet, rien n'est plus aisé qu'atteindre quelqu'un en abordant son passé. Finalement, le professeur s'accorda quelques courtes secondes afin de retrouver sa complète sérénité avant de se remettre au travail. S'il veillait si tard le soir, c'était pour terminer la préparation de ses cours du lendemain. Jamais il ne pourrait s'éveiller un matin tout en sachant que la préparation de ses leçons du jour était restée inachevé.

Bientôt, le léger crissement d'une fine plume sur un morceau de parchemin rompit le silence de l'endroit. Avec Shaughnessy, la salle des professeurs avait retrouvé toute sa tranquillité. La main du professeur courrait de gauche à droite du parchemin sans jamais s'arrêter. Et dire que, deux minutes plus tôt, ce même homme dormait, avachi sur son bureau, prisonnier d'un horrible rêve. Imperturbable Shaughnessy, impitoyable Shaughnessy, glacial Shaughnessy. Rien, à ce moment précis, ne semblait pouvoir briser son sérieux inflexible. Rien ? Pas tout à fait. La porte de la pièce s'ouvrit brusquement, arrachant un sursaut de surprise au professeur dont la plume interrompit soudainement sa course. Lawrence se redressa et dévisagea la nouvelle venue. Malgré l'obscurité de l'endroit, il la reconnue très vite. L'espiègle, mais néanmoins gracieuse, Stephany Johnson était dans la place. L'explosive apparition de la jeune femme soutira un léger sourire à l'élégant professeur. Malgré le profond gouffre séparant les personnalités des deux enseignants, Shaughnessy appréciait beaucoup Stephany, qui, par son humeur débordante d'allégresse et de jovialité, parvenait à le faire sourire là où beaucoup échouait. Etrangement, il supportait sa nature déjantée. En bon gentleman, Frederic se leva et salua la jeune femme comme il se devait, sans avoir au préalable, réajusté son noeud de cravate.

- Bonsoir, Stephany. Je vous retourne le compliment, vous êtes toute en beauté ce soir.

L'homme déposa délicatement sa plume sur le bureau, tandis que son doux sourire s'affaissait peu à peu. Passant élégamment ses fines mains dans ses cheveux, histoire de se trouver un tantinet plus présentable, il jaugea sa collègue d'un oeil calculateur. Tout en appréciant silencieusement les courbes de la jeune femme qu'il n'avait, auparavant, jamais eu le plaisir d'admirer derrière sa robe de sorcière, l'homme hésita un instant, puis ajouta sur le ton de la taquinerie.

- A ce propos, n'êtes-vous pas un tantinet trop habillé pour vous promener ainsi dans l'école ? Ou, devrais-je plutôt dire, n'êtes-vous pas un tantinet trop déshabillé ?

Le professeur accompagna ses mots d'un discret sourire. A vrai dire, il appréciait la compagnie tardive de Johnson. Le vide de la salle des professeurs l'avait beaucoup pesé. Jetant un regard furtif à son travail inachevé, Lawrence eut un léger tic nerveux. Il savait que, plus tard, il regretterait de n'avoir pas terminé cette corvée. Pourtant, prenant sur lui, il décida que ce n'était pas tous les soirs que l'opportunité de discuter en si charmante compagnie se présentait. Aussi, Lawrence Frederic Shaughnessy abandonna ses obligations sur le bureau et se tourna vers Stephany qui lui proposait malicieusement un verre d'hydromel. L"hydromel : le péché mignon de l'irlandais qui accompagna son nouveau sourire d'un élégant « volontiers ! ». Ainsi, l'imperturbable, l'impitoyable et le glacial Shaughnessy cédait à la douce et attrayante tentation de l'alcool et de la bonne compagnie.


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MessageSujet: Re: We rock around the clock [ l'autorité académique ]   We rock around the clock [ l'autorité académique ] Icon_minitimeSam 2 Jan - 20:31

Eddy Cromwell était à bout de force. Depuis sa rencontre avec Emma Nielsen, il était pourchassé par un ardent désire de l’aider, sans parvenir pour autant à dénicher la solution à ce casse tête. Chacune de ses pensées, quelles qu’elles soient, se perdaient toujours sans suite logique, semblables à des brebis égarées de la sagesse qui l’éclairait pourtant d’habitude. Ce soir là, il s’était attelé à la correction de préparations soigneusement rédigées par ses dernières années, qui traînaient sur son bureau depuis déjà bien longtemps. Mais plus il lisait, plus les mots se confondaient en un méli-mélo dépourvus de tout sens, et plus les élèves lui apparaissaient stupides. Parcourant toujours les expressions farfelues que ses yeux d’un bleu glacial transmettaient péniblement au cerveau, il tenta de se servir une tasse de thé brûlant pour se calmer les nerfs, sans pour autant détourné le regard. Comme le présageait cette attitude, il agrippa fermement la bouilloire au lieu de la tasse, et se brûla violement la paume de la main. Lâchant une insulte, il se massa douloureusement la main, et écarta le tas de copies infructueuses qui semblaient se moquer de lui. Pestiferant toujours, il se leva, et commença à faire les cent pas. Sa douleur s’atténuait peu à peu tandis qu’il réfléchissait à haute voix. S’il ne se trompait pas, le cas Nielsen était un exemple formel de magie noire, très poussée, même si involontaire, allant chercher bien trop profond dans la noirceur pour lui. Il s’y était mainte fois frotté, mais ce qui l’attendait, il en était sur, dépassait de loin les limites de son expérience. Au fil de son soliloque, il s’obligea à demander du renfort, et pas à n’importe qui. Seul un livre pourrait l’aider. Malheureusement, il ne disposait pas de ce genre de livre dans son bureau, et savait pertinemment que la bibliothèque de Poudlard non plus... Seule celle de la salle des professeurs pourrait, à la rigueur, détenir quelques ouvrages d’une valeur discutable, mais il n’était pas question de cracher dessus. Il poussa alors un soupir de soulagement à l’idée de réchapper à cette pièce que la faible lueur de bougies rendait blafarde, ouvrit la porte à la volée, et huma avec délectation l’air frais qui s’engouffrait dans ses poumons, puis se dirigea expressément vers la salle de profs.

En chemin, il se remémora les quelques douces soirées qu’il y avait passées, riant, chantant même parfois. Il s’était toujours appliqué à diffuser autour de lui joie et bonne humeur, à coup d’humour et de sourire charmeurs, et ces dix dernières années n’avaient pas échappées à la règle. Quiconque dans ce château savait que lorsque Eddy Cromwell entrait dans une pièce, éclats de rires et de voix fusaient instantanément, tranchant l’air avec une acuité hors normes. Pourtant, lorsqu’il y rentra ce soir là, il ne s’attendait aucunement à rencontrer quelqu’un, l’heure tardive ayant dû pousser chacun dans leurs douillets lits, bien au chaud sous d’épaisses couvertures. Mais à sa plus grande stupéfaction, et satisfaction, une crinière rousse attira immédiatement son regard. Cela ne pouvait être qu’une seule personne ; Stephany Johnson. Un sourire se dessina alors sur le visage jusque là stoïque d’Eddy, cette femme était un vrai rayon de soleil dans une soirée si lugubre. Il referma doucement la porte, tout en lui lançant un regard charmeur d’ancien – et peut être encore – incorrigible bourreau des cœurs. Il se trouvait que les formes excises, et la poitrine généreuse de cette dernière ne laissaient pas notre Don Juan de marbre, mais c’était également par jeu qu’il se permettait ce genre de malice, bien conscient qu’elle ne le prendrait guère à mal. Mais tandis qu’il se ravissait de la courbe délicate de ses épaules, il aperçu un tout autre personnage derrière elle, tout autre personnage qui paraissait empreint de la même déception que lui en cet instant. De part leurs différences de doctrines et de valeurs, il était d’une évidence limpide que Lawrence Frédéric Shaughnessy et Eddy Cromwell ne pourraient jamais s’entendre, et cela faisait presque jour pour jour deux ans que la plaie s’était ouverte, désormais béante. Ni l’un ni l’autre ne semblait prêt à enterrer la hache d’une guerre froide, silencieuse, mais surtout impitoyable. Eddy n’était pas irascible, pourtant le sourire qui une seconde auparavant éluminait son visage avait disparu, se transformant d’avantage en un rictus irrépressible, un air pugnace apparaissant sur ses traits. D’ordinaire, lorsque l’un de ces deux hommes se trouvait dans une pièce, l’autre la quittait sur le champ, tenant d’un accord tacite que l’un et l’autre s’employait à respecter irréprochablement, mais il n’était pas question pour Cromwell de s’en retourner ainsi. D’une part il y avait une raison bien plus importante que ce conflit à sa présence, et de l’autre son amitié pour Stephany l’empêchait de rebrousser chemin d’une manière aussi disgracieuse. Il s’approcha donc, s’efforçant de conserver ses yeux rivés sur la jeune femme au physique plaisant, et d’ignorer l’autre. Une fois arrivé à sa hauteur il prit sa main et en baisa l’intérieur du poignet, appuyant ce geste d’un regard brûlant qui avait toujours fait fondre les femmes.

« Toujours pas au lit, ma douce ? Vilaine fille que voilà. »

Il ajouta à ses propos complices un clin d’œil éloquent, et refoula un haut le cœur en saluant Shaughnessy, uniquement poussé par son sens aigu des convenances.

« Je viens chercher un livre pour mes… recherches personnelles, dirons nous. (Il ajouta à l’adresse de son rival) Je m’en irai tout de suite après. »

Sans un mot de plus, il s’éloigna et fouilla la bibliothèque du regard, parcourant avidement les livres éculés aux bords racornis. Il sentait son cœur cogner avec fracas contre sa tempe, mais tachait tant bien que mal de vite dénicher ce don il avait besoin. Il ne parvenait même pas à lire les titres, tant la voix toujours égale et étrangement impersonnelle de Lawrence lui battait les oreilles. Alors il baissa doucement la tête et respira profondément. Le souvenir de sa première et désastreuse rencontre avec cet homme lui revint dans une poussée d’aigreur.

Au tout début, Cromwell ne se sentait en aucun cas en rivalité avec ce nouveau professeur, étant même content de pouvoir partager son amour des Runes avec la personne sensée être la plus au point sur le sujet. Malheureusement, dès les premières paroles échangées, Lawrence avait froidement repoussé Eddy, lui soufflant des mots au parfum de moquerie. Le prenait il pour un simple d’esprit ? Quoi qu’il en soit, il préféra changer de sujet, et le questionna sur ses méthodes d’enseignement. Il comprit bientôt que tout ce qu’il disait était en parfaite contradiction avec son propre point de vue. Rigueur, autorité et élitisme étant les maîtres mots. A la fin du laïus du professeur d’étude des Runes, il lui communiqua son regret profond à l’écoute de telles sornettes. Jamais tel comportement ne porterait ses fruits, et ferait sans doute plus de mal que de bien. Les esprits s’échauffèrent rapidement, et les poings se serrèrent au fur et à mesure que chacun exposait sa doctrine, radicalement opposée à l’autre. Vexés, humiliés, ils ne s’étaient plus que rarement adressé la parole, toujours pour proférer paroles acides ou satires virulentes. Et cela ne changerait pas tant que chacun s’obstinerait dans son idée de la pédagogie.
Tirant subitement Cromwell de ses pensées, la porte de la salle s’ouvrit une nouvelle fois, sur une atmosphère tendue, dans l’attente de l’infime étincelle qui mettra le feu aux poudres.


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MessageSujet: Re: We rock around the clock [ l'autorité académique ]   We rock around the clock [ l'autorité académique ] Icon_minitimeJeu 7 Jan - 20:22

Elona était épuisée. Les premières années étaient vraiment intenables, surtout le vendredi soir. En poussant un long soupir, elle se laissa tomber sur sa chaise, et se prit la tête dans les mains. Enfin le week-end… Elle allait enfin pouvoir souffler un peu. Elle aimait son nouveau métier, elle adorait voir ces adolescents plein de vie, elle aimait leur apprendre de nouveaux sorts, de nouvelles techniques de défense. Mais cela la fatiguait beaucoup. Sans doute parce qu’elle était loin d’en avoir l’habitude, contrairement à la plupart de ses collègues. Ils savaient s’y prendre, eux. Mais pour rien au monde Elona aurait laissé sa fierté de côté et ôté son masque de professeur stricte et sévère. Pas pour le moment, en tout cas. Elle avait mit trop de temps à se relever pour pouvoir se permettre de laisser les sentiments prendre le dessus. Non, elle allait continuer à se conduire ainsi, jusqu’à ce que sa blessure au cœur ne cicatrise entièrement. Elle commençait à bien s’en sortir, elle était enfin revenue, alors elle devait saisir cette chance, et ne pas se laisser abattre par ces apprentis sorciers. Et puis, au fond, elle devait avouer qu’elle aimait bien les voir râler après elle. Elle s’en délectait intérieurement. Parce qu’après tout, ce n’était pas vraiment méchant, et il devait sans doute y avoir bien pire qu’elle, comme prof.

Perdue dans ses pensées, Mrs Joween rassembla ses affaires et quitta sa salle de classe d’un pas rapide. Elle avait encore quelques cours à préparer et des copies à corriger pour le lundi suivant. Elle s’en occuperait le soir même, comme ça, elle pourrait se reposer tranquillement pendant au moins deux jours. Seulement, elle n’avait pas envie de se retrouver seule dans son bureau, où le silence commençait à lui paraitre oppressant. Même si la solitude et le silence étaient ce qu’elle préférait, elle n’en avait ni le besoin ni l’envie en ce début de soirée. Elona finit donc par se diriger vers les escaliers, et se retrouva quelques minutes plus tard au rez-de-chaussée. Une fois devant la porte de la salle des profs, Elona hésita un bref instant avant de pousser la porte, et passa timidement sa tête par l’ouverture.

Trois de ses collègues étaient présents. Il y avait ce professeur d’étude des Runes dont le nom était quasiment imprononçable (même si elle y arrivait parfaitement), la jolie professeur de Botanique (qui lui paraissait assez amusante) et Eddy Cromwell, l’étrange homme qui se chargeait de la Divination. Une question traversa alors l’esprit d’Elona : comment était-elle perçue, aux yeux des autres professeurs ? Mais après quelques brefs instants de réflexion, elle se dit qu’en fait, elle n’en avait rien à faire, du regard des autres. Ainsi elle entra entièrement, et alla déposer tous ses parchemins et copies sur une table, avant de s’adresser à ses collègues :


« Bonsoir à tous. Je compte passer une partie de ma soirée ici, sauf si ma présence vous dérange, auquel cas, vous n’aurez cas me le signaler… »

Elle leur fit également un sourire sincère, qui se voulait amical, pour ne pas paraitre désagréable. Puis elle s’effondra sur une chaise, et au bout de quelques secondes, passa une main dans ses cheveux blonds. Elle reprit d’une voix beaucoup plus fatiguée :

« Pfiou, comment vous faites, vous tous, pour tenir ? Ça ne fait que quelques mois que je suis ici, et je croule déjà sous la fatigue… »

Elona leva une nouvelle fois les yeux sur ses collègues, réalisant qu’elle avait interrompu leur conversation, d’autant plus que ce n’était pas son habitude de s’adresser à eux de la sorte. Elle leur lança alors un regard interrogateur, avant d’ajouter précipitamment :

« Hum, désolée d’avoir débarqué comme ça. Vous n’avez qu’à faire comme si je n’étais pas là. »

Et la professeur de DCFM dirigea son regard sur le tas de copies qui n’attendaient qu’à être corrigé. N’attendant plus une seconde, elle s’empara de la première et commença sa lecture, armée d’une plume et d’encre rouge.
Professeur de DCFM

Elona L. Joween
Elona L. Joween
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Où suis-je ? : Dans mon bureau

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MessageSujet: Re: We rock around the clock [ l'autorité académique ]   We rock around the clock [ l'autorité académique ] Icon_minitimeMer 13 Jan - 1:14

Stephany fouille frénétiquement les placards, obnubilée par la quête du pêché véniel. La remarque mutine de son collègue l'arrête dans son geste, un instant. Après quelques secondes de stupéfaction, c'est un éclat joyeux qui transperce sa gorge. Bref, jovial, presque explosif. Le ton est donné et elle l'aime déjà.
Tout en reprenant ses fouilles acharnées, elle répond donc de cette même voix, pleine d'une malice éhontée.


" Tout dépend de ce qu'on peut attendre de cette soirée très cher. Et j'avoue avoir été brimée par nos tenues réglementaires et informes, ces dernières semaines. Une femme a aussi besoin d'être féminine. "

Elle est bien tentée d'ajouter que s'il avait voulu se déshabiller, elle n'aurait porté qu'une guêpière. Mais le peu de discernement qui coule encore dans ses veines l'en dissuade. Elle peut imaginer les efforts que produit souvent son collègue à l'égard de ses coutumes libertines. Ignorer ce compromis serait irrespectueux, aussi doit elle réfréner les tendances trop spontanées de ses propos. Si certains sont dotés d'une capacité instinctive à poser des barrières entre cerveau et appendice buccal, Stephany n'a en revanche pas coché cette option à la naissance. Parfois, elle est tellement absorbée par les pulsions d'un instant t qu'elle en oublie jusqu'à l'existence des instants qui le suivent irrévocablement. Le terme " conséquence " est régulièrement effacé de son vocabulaire. Mais il n'est jamais trop tard pour apprendre et ce sont les rencontres telles que Lawrence qui savent la faire progresser en ce sens. Parfois, ne pas faire insulte à son éducation stricte est une bonne chose.

Mademoiselle trouve enfin l'objet de ses désirs. Elle prélève le précieux nectar et le pose sur un plateau d'argent, accompagné de deux verres, au moment que choisit Milord pour donner son aval. Elle sourit de plus belle.


" Ça c'est parler en homme ! "

Elle se tourne vers lui, plateau en main, le regard pétillant. Sa jambe droite glisse élégamment derrière la gauche pour lui permettre de se fléchir en une modeste révérence, à mi chemin entre deuxième degré et besoin de se prendre à ce jeu charmant. Certes, les bonnes manières nécessitent de la modération autant que le reste, mais on a vite fait de tomber dans le piège de cette danse désuète. Qui plus est, Stephany est issue des hautes sphères, socialement parlant. Elle est capable de manger dans un service de plus de dix couverts sans paniquer, c'est dire.
Elle rit encore un peu, avance précautionneusement jusqu'à la table la plus proche et y dépose son butin, non sans une certaine impatience. Ce n'est pas tout ça mais le devoir nous appelle mon ami. Et alors qu'elle s'emploie à déboucher la cible de ses convoitises, la porte s'ouvre à nouveau, sur une silhouette qui ne manque pas d'illuminer encore d'avantage ses traits émotifs. Ses yeux acérés glissent sur le visage atypique d'Eddy Cromwell, ses allures excentriques et son regard embrasé, l'excentricité incarnée dans un homme au charme plus vif que tous ses pairs réunis.

Eddy est un original qui s'assume, chose que Stephany respecte et admire parfois sans honte. A l'exact opposé de Lawrence, il n'est pourtant pas rare de trouver chez les admiratrices de l'un un certain penchant pour l'autre. Tous deux se distinguent par ce qu'ils ont construit sur leurs atouts, la petite chose en plus que personne ne saurait définir mais que tout le monde observe. Le facteur X, en quelque sorte. Le seul défaut de leur charisme transcende lorsqu'ils sont enfermés dans la même pièce : un profond mépris à l'égard de l'autre. Tout du moins une animosité certaine. Mais Stephany n'est pas femme à y prêter attention. Elle ne s'entend mal qu'avec les cons, catégorie qui ne comprend ni l'un ni l'autre de ses collègues. Au mieux, elle se fait violence pour ignorer leur hostilité et faciliter les échanges qu'ils sont parfois obligés d'entretenir. Au pire, dans un élan de spontanéité mal réfréné, elle les réprimande sur l'idiotie de leur querelle. Cela n'arrive que très rarement, mais cette soirée est un appel à la spontanéité et elle n'a pas l'intention de se contenir. Parce que mine de rien, elle traîne depuis des mois la frustration de ne pas être autorisée à zigouiller ses élèves. Une certaine violence accumulée, donc.

Elle accueille chaleureusement l'avancée de son collègue, rendant à son sourire brûlant d'insolence une explosion de malice et de résistance. Pour avoir vécu un certain nombre d'années dans l'amour des rencontres et autres séductions, Stephany les pratique avec grande aisance. Elle sourit, aussi distante qu'engageante. Son visage s'ouvre à montrer qu'elle est séduite mais lui offre malgré tout une résistance ostensible, preuve que le poisson n'est pas si facile à pêcher.
Le flirt ne prend son charme que lorsqu'on sait en manier les détours sans maladresse, et apprécier sa simple existence sans chercher à en tirer profit. Carpe Diem.


" Eddy, vous êtes incorrigible. Prenez garde à ne pas vous brûler les doigts. "

Elle hausse un sourcil, les yeux rivés sur son poignet gracile, toujours dans l'emprise de ces charmantes salutations. Son sourire s'étire. Lorsqu'il la lâche, c'est une valse d'envies puériles qui fait danser l'esprit de mademoiselle. L'envie de rire encore, sans raison. Celle de prendre la main de ses collègues et d'entamer une ronde inutile. De les tirer à travers le château pour en explorer les couloirs comme lorsqu'ils n'en avaient pas le droit. Une allégresse bienfaisante la prend tout à coup, elle serre légèrement les mains pour se contenir. Il parait que dans la société, ça ne se fait pas.
Elle déchante vite malgré tout. Ce petit interlude était parvenu à lui faire oublier les tensions irréfutables, mais un simple regard pour l'affrontement entre ses collègues et amis suffit à lui remettre les idées en place. Elle baisse les yeux, quelque peu déçue. Du début de soirée le plus joyeux qu'elle ait connu depuis des mois, il s'en fait un froid acide. Pour le coup, elle serait fichue de leur en vouloir. Les hommes...


" Vous resterez bien un peu. " proteste t'elle, autoritaire, déjà engagée vers la course au troisième verre. " Il est rare que nous ayons tous un peu de temps à accorder aux autres. Il faut savoir en profiter, vous ne pensez pas ? "

La question est adressée à l'entièreté de la gente masculine. Pour l'appuyer, un regard est accordé à ses deux collègues, criant d'éloquence. Impossible pour eux d'ignorer la déception qu'ils lui causeraient en ruinant leur soirée privilégiée. Et en tant qu'ancienne foutue Aurore, elle est parfaitement capable de le leur faire regretter.
Elle pose le troisième verre à côté des autres. Non mais.
La bouteille est débouchée. Elle s'emploie à en verser le divin contenu quand la porte s'ouvre de nouveau, à sa grande surprise. Serait il possible que quatre professeurs trouvent le temps de se réunir sans concertation aucune ? Elle se retourne, accuse l'apparition d'une nouvelle collègue avec soulagement. Voilà qui détendra l'atmosphère... espérons.

Elona L.Joween. N'ayant que très peu discuté avec elle, Stephany se félicite d'avoir su retenir convenablement son nom. Une femme tout à fait respectable, de ce qu'elle a pu en voir, et un professeur exceptionnel. Dotée d'autorité et d'une expérience évidente, Elona estt tout à fait le genre de personne à imposer humilité à ceux qu'elle côtoie, quand bien même elle agit avec un naturel et une simplicité notables. Cette soirée est idéale pour apprendre à la connaître et à partager leurs points communs. La défense contre les forces du mal, mine de rien, fut longtemps régurgité par la rouquine. Elles partagent au moins ça. Et cette apparition était inespérée.
Stephany la salue donc d'un bonsoir chaleureux et s'affaire à la recherche d'un nouveau verre. Tout cela commence à devenir répétitif... Elle rit avec légèreté à la question de sa collègue et répond immédiatement, concentrée à servir enfin l'hydromel.


" Personnellement je ne tiens pas. Je me souviens avoir dû affronter un troll pendant plus de quatre heures une fois... eh ben ce n'est rien en comparaison d'une heure de cours. Les forces du mal sont moins effrayantes que certains élèves. "

Elle rit plus doucement, empoigne deux des verres pour les présenter à la gente masculine. Autoritairement, elle se plante devant chacun des mâles et leur tend le verre d'un sourire engageant. Il n'est pas une seule fois où son énergie lui a fait faux bon auprès de ses pairs, ce n'est pas ce soir qu'elle trouvera une exception à la règle.
En dernier lieu, elle prend les deux verres restants et s'en va poser séant en face d'Elona pour lui présenter l'un d'eux.


" Ne dites pas de bêtise. Tenez, c'est bon pour le moral. Il faut savoir se reposer avant de risquer le malaise. "


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