La rencontre verte & argent des serpents sournois. [ Morten ]

Ozzy marchait d'un pas tranquille vers le troisième étage, son préféré. En effet, c'était à cet étage qu'étaient exposées les Armures d'illustres sorciers bien trop vieux pour que quiquonque apart lui ne se souvienne de leurs noms. Il éprouvait envers ces vieilles carcasses magiques un profond respect, et allait les observer comme on contemple des oeuvres d'art. C'était en quelque sorte un hommage, que d'aller méditer auprès d'elles. Cependant, il n'y allait que rarement, ne voulant pas trop s'accoutumer à la perfection de leurs silouettes, à leurs présences fière et digne, ni même à cette profonde odeur de vieillerie, âcre, qui nous ramène à des temps anciens, mysterieux. Il préférait se les laisser oublier, pour que mieux les redécouvrir, laisser tout ses sens prendre le dessus et s'émerveiller de ce passé si délicieux. Perdu dans ses pensées, il n'entendit même pas les plaintes craintives d'un jeune élève de Gryffondor menaçé d'un sors de Crache-limaces. Ozzy s'approcha de plus prêt, sans se presser, habitué à ce genre d'attaques sadiques et injustifiées envers des plus jeune, bien qu'il n'en n'eut lui même jamais eut l'envie. Une fois le sors jetté, Oz' reconnu Morten, un Serpentard de 7e année avec qui il n'avait jusque là échangé que de breves paroles, sans interets. Il avait rangé sa baguette avec un petit sourire satisfait, laissant sa proie du jour agenouillée par terre, vomissant sans repis les affreuses bêtes gluantes, qui tombaient avec un leger " flop " par terre. Ce qu'Ozzy savait de Morten se résumait en peu de choses, il était brillant, avait toutes les filles à ses pieds et faisait preuve de beaucoup de talent au Quidditch. Il ne s'était pas plus interessé que cela, pas plus que pour tout les autres. Il éprouvait cependant une sorte de "camaraderie" pour le jeune homme, car il était un Serpentard, comme lui, et cela lui suffisait pour ne pas rester totalement indifférent. Cela dit, il n'aprouvait pas totalement toutes les lubies habituelles des Serpentard, comme martyriser un élève, pas même parce que ce dernier est un Gryffondor. Il n'haïssait guere cette maison, il n'haïssant dailleurs personne ( apart lui même ?). Il n'éprouvait qu'une froide indifférence, ce qui lui évitait de s'empetrer dans de vieilles "traditions" sans fondement, pour lui. Il était certes fiere, immensément fier même d'être un vert et argent, mais il reconnaissait cependant les qualités des autres maisons, sans stupides discriminations.
Ozzy n'éprouva aucune compassion -ou l'ignora totalement- pour le pauvre Gryffondor, qui souillait ce lieux tant appréçié, tira sa baguette, et avec en un simple mouvement conjura le sort. Le jeune élève porta alors sa main à sa gorge, la pressant vivement, et jesticulant de plus en plus, à la manière de pulsions breves et rapides. Oz' fronça les sourcils, mais qu'avait il à la fin, à s'animer de la sorte ! Et au moment où il releva sa baguette, le pauvre éleve agenouillé, au teint bleui, cracha une dernière limace, aparement restée coinçée dans son oesophage, et s'enfuit en courant, manquant de rentrer dans une armure tant il était déstabilisé et effrayé. Ozzy poussa un soupir de soulagement, il avait bien cru, l'espace d'une seconde, que l'autre allait s'évanouïr et qu'il allait devoir le porter jusqu'à l'infirmerie. Idée qui ne l'enchantait pas particulièrement, étant donné la paranoïa de Mme Pomfresh, qui l'aurait très certainement prit pour l'auteur du sort, et punni en conscéquence. Il se retourna vers Morten, et eut un léger mouvement de recul. Il n'avait jamais remarqué à quel point le jeune homme était baraqué, malgré le fait qu'il soit sportif, et cela le surprit un peu, mais il se ressaisit rapidement, et dit d'un ton calme et posé :
" Tu devrais t'en aller, Rusard ne devrait pas tarder à venir trainer dans le coin. Je tacherai de nettoyer tout ça. "

Cet après-midi là, Morten avait des heures de libre dans son emploi du temps. Et comme il n’avait rien à faire, tous ses devoirs étant faits et la salle commune trop bruyante l’insupportant, il flânait le long des couloirs, sans vraiment faire attention où il allait. Il n’était pas d’humeur à aller dans le parc où le vent y était particulièrement glacial, ni à aller chercher quelque chose à manger dans les cuisines comme il en avait l’habitude lorsqu’il s’ennuyait, ni à aller dans la salle sur demande, car il ne savait pas ce qu’il y ferait. Le Serpentard errait donc, espérant qu’il rencontrerait très vite quelqu’un sur son chemin. Pourquoi pas Emma ? Ou même Zach et Karen ? D’ailleurs que faisaient-ils ? Ils devaient sûrement être en cours, comme la plupart des élèves du château, d’ailleurs. Et bien alors, quelqu’un d’autre… Comme ce bon vieux Will, par exemple. Rien de tel qu’une bonne petite bagarre, pour faire passer le temps. Où si ce n’était pas lui, cela pouvait être un autre, Morten n’étant pas difficile, il prenait en général ce qui lui venait sous la main. Ce qu’il cherchait lui parvint lorsqu’il passait dans la galerie des armures, au troisième étage. Un petit élève de Gryffondor passait par là ; il devait être en première année et s’était sûrement perdu. N’importe qui ayant une âme sensible ce serait gentiment approché du garçon et lui aurait proposé son aide. Oui mais voilà, l’âme de Morten était tout sauf sensible. Sauf avec les membres de sa famille, bien sûr, mais ça, tout le monde le savait. Et il se dit que si ce petit était perdu, c’était un signe du Destin. Non pas qu’il allait provoquer les choses… Il allait simplement faire en sorte de s’ennuyer un peu moins, nuance. Un peu avant que les deux élèves ne se croisent, il dévia sa trajectoire légèrement en diagonale, de façon à heurter le Gryffondor. Dès lors, il s’exclama :

« Bon sang, tu ne peux pas regarder où tu mets les pieds ?! »

Et le première année commença par bafouiller quelques incompréhensibles paroles, pendant que Morten le regardait de haut avec ce petit sourire narquois qui lui allait si bien. Mais au bout de quelques secondes, l’élève sembla se ressaisir, car il répondit d’une voix plus assurée qu’être plus âgé ne lui permettait pas de le bousculer. Morten ouvrit alors de grands yeux ronds, étonné de l’audace du garçon. Mais après tout, c’était un rouge et or, c’était normal qu’il tente de faire honneur à sa maison. Seulement… Il s’était trompé de personne. Car même si le Serpentard était d’humeur joueuse, il ne tolérait pas qu’on lui parle sur ce ton. D’un geste vif, il s’empara de sa baguette et la pointa sur le Gryffondor.

« Tu es en première année, non ? Pas étonnant. Alors je vais t’apprendre une chose, petit. Primo, on ne me parle pas de cette façon. Deuzio, on ne me bouscule pas. Tertio, tu ferais mieux de mémoriser mon visage, et de te souvenir qu’il faut éviter de te frotter à moi. C’est bien compris ? »

Puis Morten fit volte-face, laissant le Gryffondor sans même lui jeter un sort. Il aurait pu se contenter de ça, et de chercher une autre victime un peu plus loin, mais l’élève lui tint tête une seconde fois. Et là, le Serpentard ne sut se montrer patient. Il se retourna, et avant-même que l’autre n’ai pu faire quoi que ce soit pour se protéger, Morten s’était exclamé :

« Crache-Limace ! »

Et il émit un rictus en voyant le première année tomber sur le sol, tout en vomissant des limaces.

« Ca t’apprendras, morveux ! » ajouta-t-il en rangeant sa baguette.

Et il s’apprêtait à quitter ce couloir lorsqu’il entendit des bruits de pas derrière lui. Il se retourna une nouvelle fois, et découvrit un autre élève, mais qui lui était beaucoup plus familier. Et pour cause : il s’agissait d’Ozzy Pittorease, dans sa classe, Serpentard également. Il n’avait donc aucune inquiétude à avoir : il n’était pas préfet, et même s’il comptait le dénoncer, Morten veillerait personnellement à se faire comprendre. Mais après tout, Ozzy n’était pas méchant. Il le regarda jeter le contre-sort sur le Gryffondor sans broncher. Il s’était amusé pendant quelques minutes, et si ça faisait plaisir à l’autre de lui venir en aide, après tout, ce n’était plus son problème. Et lorsque son camarade lui parla de la potentielle arrivée de Rusard, Morten répondit simplement :

« C’est ce que je comptais faire. Partir je veux dire, pas de te laisser nettoyer. Mais bon, si ça te fais plaisir. »

Puis il tourna le dos à Ozzy et commença à partir, lorsqu’une pensée lui vint à l’esprit. Une horrible pensée machiavélique.

« Rusard, tu dis ? » répéta-t-il en s’arrêtant au milieu du couloir.

Un grand sourire s’étendit alors sur son visage, et il se retourna complètement vers son camarade de classe :

« Dis-moi… Est-ce que tu aurais envie de faire quelque chose de vraiment drôle ? Comme par exemple en faire voir des vertes et des pas mûres à notre ami concierge ? Je m’ennuie tellement que je serais prêt à faire n’importe quoi pour me distraire. Tu marches ? »

Et avec un petit sourire sincère au coin de la bouche suivi d’un clin d’œil, il ajouta :

« Et ça nous permettra aussi de sympathiser un peu plus. Entre serpents sournois, il faut s’entraider ! »

HJ : J’ai été vachement sadique pour le coup du p’tit Gryffondor. J’ai trop eu de la peine pour lui quoi xD, le pauvre... Mais bon, j’avais pas le choix, c’est Morten qui décide ><. Ca te va ou pas ? x)

Ozzy écouta d'une oreille distraite le Serpentard, jusqu'au moment où il entendit qu'il voulait jouer un "mauvais tour" à Rusard. Rusard...Oui, lui il le haïssait réellement. Ce moin que rien representait tout ce qui le révoltait dans la race humaine. Il était fourbe, lache, hypocrite, un coktail bien amer pour la bouche d'Ozzy. Et puis, il avait déjà été séverement puni à cause de lui, lors d'une chaude soirée où il s'était assoupis près du lac, et rentré très tard dans sa salle commune. Rusard l'avait repéré grâce à son horrible " chat ", si on pouvait nommer cette chose de la sorte. Ozzy n'aimait pas particulièrement les animaux, qui lui faisait peur depuis qu'il était tout petit. Enfin, c'était ce que ses parents lui avaient fait croire, pour éviter de s'encombrer avec un "objet" aussi futil qu'un animal. Mais quoi qu'il en soit, il aurait prit un malin plaisir à se venger de Rusard, et si possible, en ajoutant la perte, au moins temporaire, de sa bien aimée Miss Teigne. Le regard habituellement froid et insensible d'Oz c'était alors illuminé, faiblement certes, mais assez pour changer completement son expression. Un petit sourire en coin se dessinait à présent, en un air malicieux, et ceci ajouter à un leger plissement des yeux, lui donnaient vraiment un air sadique. Mais avant toute chose, il tenait à savoir exactement à quoi Morten pensait, et s'il avait réellement un plan. Sa pseudo nature froide et logique, pareilles à celles des mathématiciens, ne le laissait pas commettre quoi que ce soit sans avoir tout calculer à l'avance. Aussi, il détourna ses yeux perdus dans le vague sur le jeune homme et lui dit, d'une voix enjouée, mais cependant quasiment murmurée, comme un souffle :
" Peut-être. Encore faudrait-il que tu me dises ce dont il retourne. Quel est ton plan ? Rapidement, on a que peu de temps! "
Il sentit que brusquer ainsi le précieux Morten ne lui plaisait pas dutout, une légère crispation étant apparu sur son visage. Sans doute n'était il pas habitué à ce genre de traitement, mais qu'importe. Oz' plongea son regard dans celui de Morten, le pressant à parler, un sourcil légèrement relevé. Puis, et ce malgré lui, il se mordilla la levre, au fur et à mesure des mots, qui reveillaient en lui ce désir de vengeance. Une froide colère l'envahit peu à peu, un ardent désir de justice le brulait, faisait bouillir son sang dans ses veines. Il sentait son coeur battre de plus en plus rapidement, en une course éffrénée, et il avait l'impression que même l'autre, qui n'était pourtant pas très proche de lui, pouvait l'entendre. Il se mordait de plus en plus fort, serrant sa baguette dans sa main. Puis il se stoppa net. Sa tension retomba en flèche, quelque chose clochait. Un mot, qu'il venait seulement de comprendre, bien qu'il l'ait entendu depuis longtemps. " Sympatiser"...Son coeur fit un bond encore plus retentissant. Non, il en était hors de question, jamais. Il se sentit brusquement très mal, toute sa colère se retournant contre lui, contre son auto-destruction socialement parlant. Il avait brusquement peur, de ce que l'autre attendant de lui. Un mauvais tour, bien, mais rien de plus. Il s'imagina soudain ami avec ce Morten, et quelque chose au fond de lui, lui disait qu'il avait le droit, comme tout le monde, d'avoir des amis. Au fur et à mesure de ses pensées il se mordait de plus en plus profondement. Ozzy Pittorease, le jeune homme distant et solitaire, ami avec Morten Nielsen, peut être le Serpentard le plus populaire de Poudlard ?... D'un coup il se détendit, mais non, ce n'était en aucun cas possible. Ce qu'il entendant par sympatiser devait simplement être le fait de lui adresser la parole. Dailleurs c'était uniquement parce qu'il s'ennuyait, ils se vangeraient de Rusard, et après l'autre oubliera jusqu'à son nom, évitera peut être même d'en parler, par honte ? Ozzy se réconforta à cette idée. Il s'était accomodé au fait que personne ne le connaissait, de sa faute bien sur, et ne s'en portait que mieux; il voulait à jamais tomber dans l'oublis. Il s'était mordu au sang.

« Peut-être. Encore faudrait-il que tu me dises ce dont il retourne. Quel est ton plan ? Rapidement, on a que peu de temps! »

Morten haussa un sourcil. S’il allait collaborer avec Ozzy Pittorease, ce dernier devrait apprendre à lui parler correctement. Mais qu’est-ce qu’ils avaient tous, aujourd’hui ? Bon, ok, le Gryffondor, c’était un peu de sa faute. Mais l’un n’empêchait pas l’autre ! Il allait devoir mettre les points sur les i immédiatement. C’est d’ailleurs ce qu’il s’apprêtait à faire lorsqu’il remarqua quelque chose d’étrange sur le visage de son interlocuteur. D’abord, il se mordilla simplement la lèvre, comme n’importe qui l’aurait fait. Mais une lueur s’éclaira dans son regard, comme de la colère. Ce que Morten ne comprenait pas. Ozzy était visiblement pris d’un malaise, mais son regard n’en restait pas moins… effrayant, c’était le mot. Puis il se mordit la lèvre, encore plus fort. Et s’il s’était écouté, Morten lui aurait jeté un sort pour l’immobiliser. Mais il se contenta de lui lancer un regard inquiet…

« T’es sur que ça va, mec ? T’as l’air bizarre… »

Bien sûr, qu’il était bizarre ! Ozzy Pittorease, LE solitaire par excellence. Morten ne connaissait son nom que parce qu’il partageait ses cours avec lui, mais il était persuadé que pas même le quart des autres élèves le connaissait. Tandis que la quasi-totalité de l’école savait que lui était Morten Nielsen, redoutable charmeur (et batteur) de Serpentard. Mais lorsqu’il vit quelques gouttes de sang jaillir de ses lèvres, il s’exclama :

« Hey, mais tu saignes ! Qu’est-ce qu’il te prends de te mordre comme ça ? T’es nerveux ? Je te fais peur ? Dis le moi et je vais m’occuper de Rusard tout seul… »

Mais qu’est-ce qu’il lui prenait ? Normalement, il ne s’inquiétait que pour les membres de sa famille… Même si là, il devait avouer que ce mec n’était pas normal. Mais après tout, qu’est-ce que cela pouvait lui faire ? Combien de gens bizarres y avait-il dans l’école ? Non, la question plus appropriée était plutôt combien de gens normaux y avait-il ? Il décida donc de passe outre, et il reprit :

« Bon. Ce qu’il faudrait, c’est trouver Miss Teigne en premier. »

Il jeta un regard tout autour d’eux, et se rapprocha d’Ozzy, en poursuivant, d’une voix plus basse :

« On trouve la bestiole, et on en fait un clone en peluche. Après quelques tours de magie, on la suspend dans un couloir, et on y attire Rusard. Cet imbécile de saurait faire la différence entre un chat mort et une peluche… Tu vois ce que je veux dire ? »

Morten fit un petit clin d’œil, suivit d’un sourire machiavélique. Il n’allait finalement pas passer une si mauvaise journée que ça…

Ozzy passa une main sur ses lèvres, et observa ses doigts ensanglantés. Quand Morten lui avait lancé d'une voix quelque peu effrayée :

« Hey, mais tu saignes ! Qu’est-ce qu’il te prend de te mordre comme ça ? T’es nerveux ? Je te fais peur ? Dis le moi et je vais m’occuper de Rusard tout seul… »

Il s'était contenté de baisser le regard et de faire "non" de la tête, honteux, puis avait écouté fort silencieusement son interlocuteur. Il se sentait soulagé au fur et à mesure que l'autre lui expliquait en bref son plan de fortune, et sa première remarque intérieure fut que le travail en équipe n'était absolument nécessaire, et que donc, ils ne se "rapprocheraient" vraiment pas. Mais à peine cette pensée se fut elle formulée dans l'esprit sinueux d'Ozzy, la chassa-t-elle. Il se croyait vraiment fou, devenu incapable de contrôler cette seconde nature qu'il s'était créer, et qui s'installait de plus en plus confortablement. Il avait décidé de ne plus être sur la défensive, au moins le temps de cet après midi. Il avait bien l'intention de se conduire comme un adolescent "normal", s'apprêtant à se venger d'une vieille connaissance, et cela valait la peine de se libérer un peu, pour l'occasion. Et même quand sa dernière ennemie intérieure se souleva, cette dernière issue, elle, de sa véritable et rayonnante nature, il l'apaisa aussitôt. Ce n'était pas méchant, juste une petite frayeur pour le bon vieux concierge Cracmol. Alors il se mit à réfléchir, les yeux perdus dans le vide, une main dans la foret amazonienne qu'il avait en guise de chevelure, grattant faiblement son crâne. Il pensa d'abord à chercher Miss Teigne dans le bureau de Rusard, l'endroit où elle devait certainement passer le plus de temps, mais il ne possédait aucun moyen de savoir si en ce moment même elle y siégeait. Et avant de forcer la porte du concierge, il tenait à être certain que ce qu'il cherchait se trouvait derrière. Seulement, à cette heure si de l'après midi, il y avait peu de chance qu'elle soit effectivement là bas, et même si, c'était beaucoup trop dangereux et pas assez sur. Puis il songea à ce qu'elle soit entrain de fouiner dans les couloirs de Poudlard, à la recherche d'un élève fautif à livrer à son maître. Mais l'école était bien trop vaste pour chercher à tâtons un chat qui pourrait être n'importe où...Cependant il ne voyait aucune autre solution, et était dans la classe de Morten, il savait qu'ils disposaient d'encore quelques heures avant de devoir retourner à leur dur labeur, et avec un peu d'entrain, il trouverait le félin dans les temps. Alors il fixa sur regard vert noisette sur Morten, et lui dit d'une voix assurée, déterminée :

« Oui je vois. Le plus difficile sera de trouver Miss Teigne, car elle peut être n'importe où, de plus, elle est mobile, donc nous pourront faire 50 fois le tour du château sans la trouver si elle se déplace en même temps que nous. Cependant je pense qu'on peut y arriver, si on se sépare, chacun allant dans le sens opposé. Quand l'un de nous l'aura trouvé, il n'aura qu'à envoyé un message à l'autre. Si dans deux heures tout au plus on l'a toujours pas trouvé, on abandonne. Point de rendez vous : ici même. »

Il sortit sa baguette, attendit que l'autre acquiesce, puis il partit à grand pas vers les étages supérieurs.

Le plan d’Ozzy était plutôt une bonne idée, et Morten acquiesça. Il partit ainsi en direction inverse, et serpenta une nouvelle fois dans les couloirs. Il lui fallait trouver le chat, et réaliser un simple sortilège de copie. Si ses calculs étaient bons, le résultat obtenu ne pouvant être un être vivant, il obtiendrait un objet tout aussi ressemblant à Miss Teigne. Ça lui convenait, dans l’ensemble. Finalement, son camarade pourrait lui paraitre sympathique. Et son attitude de quelques instants auparavant n’était peut-être que passagère… Quoi qu’il en soit, Morten regardait chaque petit coin d’ombre, en espérant y trouver l’animal. Mais d’un côté, l’autre n’avait pas tort : il avait une chance sur mille de la trouver en moins d’une heure. D’autant plus que Rusard ne devrait plus tarder à apparaitre dans son champ de vision… Il avait déjà élaboré un plan : s’il le croisait, il n’aurait qu’à le stupéfixer avant qu’il ne puisse voir son visage, et l’enfermer dans un placard en attendant la mise en scène quant au clone de Miss Teigne. Morten en riait d’avance.

Mais au bout d’une dizaine de minutes, le Serpentard dut se rendre à l’évidence : il ne parviendrait pas à trouver le chat dans les temps, et il n’avait toujours pas reçu de message venant de son camarade. Il décida donc de faire demi-tour, afin de le rejoindre et d’élaborer un plan B. Il s’approcher des escaliers du troisième étage lorsqu’il vit le concierge apparaitre à l’angle d’un mur. Il ne réfléchit pas une seconde de plus, brandissant sa baguette magique et s’exclamant :

« Stupefix ! »

Et le bruit d’un corps heurtant le sol résonna dans tout le couloir. Morten s’en approcha rapidement, vérifiant tout de même que personne d’autre ne se trouvait dans les parages, et prononça ensuite :

« Levicorpus ! »

Et le corps de Rusard s’éleva dans les airs dans un léger souffle, tandis que le machiavélique cherchait une porte de placard non loin. Il trouva ce qu’il désirait et y enferma le concierge, en lui murmurant :

« Ah, t’en fais pas, c’est juste pour rire. »

Puis il se précipita à l’étage. Il atteint la galerie des armures en un temps record, et telle de fut pas sa surprise en voyant qu’Ozzy était également de retour. Il lui dit :

« Ecoute, j’ai enfermé Rusard dans un placard, à l’étage en dessous, en attendant. Et je suppose que tu n’as pas non plus mis la main sur Miss Teigne, donc j’ai une autre idée : on va utiliser un simple sortilège de métamorphose. Tu as une écharpe, ou quelque chose dans le genre ? Je crois qu’en plus de la mienne, on pourrait obtenir un résultat plutôt convenable. »

Morten se baissa pour chercher à l’intérieur de son sac ladite écharpe aux couleurs verte et argent, et la posa sur le sol. Puis une pensée lui traversa l’esprit. Il se redressa alors, et demanda :

« A moins que tu n’aies une autre idée ? »

Il lui adressa ensuite un sourire amical, et un sourire sincère, chose qu’il ne faisait que très rarement. Sûrement du au fait que la blague qu’ils allaient faire l’excitait, et qu’il se sentait plutôt bien.

Ozzy arpentait fébrilement les longs couloirs de Poudlard, les yeux rivés sur les moindres recoins sombres, les oreilles aux agait. L'image du chat tant recherché était tellement omniprésente dans son esprit, qu'il avait l'impression d'entendre son souffle félin derrière lui, de voir ses poils filés au loin hors de son champs de vision. Cette image l'obsédait, il n'avait que de cesse de le retrouver. Il s'immobilisa alors, réfléchissant, faisant le plus grand vide dans son esprit afin de mieux appréhender le reste du château. Mais cela ne servait à rien, il était bien trop vaste, la recherche trop peu ciblée, cela revenait à chercher une minuscule aiguille, dans une immense botte de foin. Il passa ses moins sur doux visage, que faire ? Il fallait donc abandonner ici ? Il détestait cet animal, qui demeurait introuvable quand on avait besoin de lui, mais savait, ô que trop bien, tomber sur les élèves quand ils le désiraient le moins.

Il se sentait frustré, perdu, ne savait où aller. Il songea à envoyer un message à son compagnon, pour le prévenir, et mettre fin à ce complot de misère. Il se mordillait la lèvre, en proie à une nouvelle crise d'indépendance. Bah! Il ne lui devait rien, il n'avait qu'à s'en aller comme il était venu, sans demander son reste. Puis il se souvint qu'il avait un cour le soir même en commun avec Morten, et il se sentait mal à l'aise par avance, face au regard interrogateur, et peut être rongé de reproches, de son compagnon. Mais quelque chose, au fond, l'en empêchait. Après tout, était ce dans ses habitudes d'abandonner quelqu'un de la sorte ? Réflexion faite...Il n'avait jamais eus personne à abandonner. Une vague d'affection l'emplit alors, un peu confuse, un peu honteuse; il se demandait ce qu'il était entrain de faire. Il éprouvait réticence à s'enfuir face à Morten, il en était donc capable ? Cela aurait parut bénin aux yeux de n'importe qui d'autre, mais aux siens, c'était quelque chose d'extraordinaire. Peut être que quelque part, il en avait assez de cette solitude profonde dans laquelle il s'enfermait, depuis 17 années déjà. Il avait un peu peur des pensées qui étaient entrain de se formulées dans sa tête, il avait un peu peur de se le dire, de se dire " Oui, je veux un ami ". Car un ami, ça pouvait vous trahir, vous mentir, vous faire tellement souffrir! Son propre égaux se sentit alors un peu vexé, n'était il pas bien, tout seul, isolé de tous ?! Il chassa ces idées, et se dit que rien n'était fait, de toute manière, il ne devait pas se faire de bile pour des choses inexistantes. Il réfléchis alors plutôt à comment annoncer à l'autre la fin de cette mascarade, sans paraître trop...Brutal.

Il commença donc à descendre vers les étages inférieurs, se torturant l'esprit. Mais arrivé à la galerie, il fut secoué d'un grand sursaut. Morten se précipitait vers lui, de l'autre bout du couloir. Il s'avança alors doucement vers lui, en écoutant se qu'il lui disait. Il avait le souffle court, parlait par saccades, visiblement très excité. Puis lorsqu'il eut fini, un sourire rayonnant illumina de façon spectaculaire le visage habituellement froid d'Ozzy. Le plan n'était donc pas totalement ruiné, loin de là même ! L'idée de la métamorphose était loin d'être mauvaise...Il approuva donc, et prit l'écharpe aux couleurs de Serpentard de Morten, la regarda un instant, puis la posa au sol, l'autre pointa sa baguette dessus et murmura une incantation. L'écharpe s'envola alors dans les airs, s’entortilla, fit milles galipettes, passant par des formes diverses et variées, de légères étincelles éclatant par endroit, puis, sous les yeux ébahit des deux Serpentards, une peluche tomba à leurs pieds en un bruit sourd. Ozzy pencha la tête et l'observa; son pelage était bien trop soyeux, et bien trop clair, ses yeux trop grands, et ses pattes trop légères pour être la teigne. Il stipula alors les modifications à apporter à son acolyte, pour que l'effet soit garantis. Il réitéra alors son sort, modifiant ses détails, mais le résultat en fut toujours insatisfaisant. Quelque chose clochait. Oz' eut alors un petit sourire amical envers Morten; il avait compris. Il sortit sa baguette, redonna à la peluche sa forme originelle, puis retira sa propre écharpe, un peu à regret, car dès lors, un violent frisson le parcouru, lui donnant la chaire de poule. Il noua les deux morceaux des tissus, arborant fièrement les mêmes couleurs, prenant soin de faire un noeud bien serré, puis encouragea d'un clin d'oeil son compagnon à recommencer. Il s'exécuta.
Qui aurait cru, après cela, que cette chose inanimée n'était pas Miss Teigne ?

Ces deux écharpes, vertes et argents, identiques, réflétaient alors à merveille leur complicité. Etroitement nouée, cellée à Jamais.

En voyant qu’Ozzy ne se débrouillait pas mal du tout en matière de métamorphose, le sourire de Morten s’agrandit. Ils eurent bientôt devant les yeux une réplique exacte de Miss Teigne, à un détail près : c’était une peluche. Le jeune homme la ramassa, et l’observa sous tous les angles.

« Rien à dire, c’est super. Et ça nous a fait gagner un temps fou… »

Morten fouilla alors dans son sac, et en sortit un flacon d’encre rouge. Il le déboucha en en versa une dose dans le cou de la peluche, qu’il étala un peu par la suite. A l’aide de sa baguette magique, il nettoya les quelques gouttes tombées sur le sol, et tenta de raidir un peu le chat.

« Qu’est-ce que t’en penses ? » demanda-t-il alors à l’autre Serpentard. « C’est pas mal, je trouve. De toute façon, Rusard ne va pas faire des analyses pour voir s’il s’agit bien du sang de son chat. »

Il rangea donc sa bouteille d’encre au fond de son sac, et se redressa vers Ozzy, tenant toujours la peluche par la queue. Ils décidèrent d’aller la suspendre dans le couloir adjacent. Une fois la chose faite, Morten redescendit chercher leur victime, Ozzy étant chargé de surveiller les environs.

Une fois parvenu à l’étage inférieur, il vérifia que personne ne venait en sa direction, et se précipita vers le placard. Il l’ouvrit prudemment, se demandant si le concierge avait reprit conscience – chose qui l’embêterait quelque peu. Mais heureusement, son sortilège de stupefixion avait été assez puissant. Il dut donc simplement lancer une nouvelle fois le charme de lévitation, et retourna dans la galerie des armures le plus vite possible. Si jamais quelqu’un l’apercevait, il était cuit. Ozzy l’attendait comme prévu à l’endroit où ils avaient suspendu la peluche.

« Je crois que je n’ai jamais rien fait de tel… On devrait s’estimer heureux que tout ce soit bien déroulé jusqu’à présent ! »

Puis Morten déposa le corps de Rusard sur le sol, à quelques mètres de « Miss Teigne », et les deux Serpentard allèrent se réfugier à l’angle du mur. De là, l’un d’eux prononça :

« Enervatum. »

Le concierge se réveilla, et mit quelques instants avant de comprendre où il se trouvait. Se retenant de rire, les deux camarades attendirent le moment fatal de la découverte…

Une légère sueur froide parcouru Ozzy lorsqu'il vit Morten étaler sans faire de manières de l'encre rouge sur le coup de la présumée Miss Teigne. L'illusion était telle, que même lui fut, l'espace d'une fraction de seconde, prit au piège. Rien ne manquait à la copie conforme, même pas l'expression qu'aurait pu avoir Miss Teigne, puisque généralement elle n'en avait pas. Même vivante elle demeurait aussi impassible qu'une peluche; c'était triste, au fond. Ozzy, que la vision du sang avait toujours un peu accommodé, et même si dans le cas présent ce n'en était pas, tourna un peu la tête, faisant semblent de regarder si quelqu'un venait. Il répondit à peine, d'une voix un peu rauque, lorsque Morten lui demanda ce qu'il en pensait :

"...Ca ira. "
Il se tourna alors vers lui, et son regard fut attiré par l'encre qui dégoulinait du coup de la peluche, et tombait sur le sol en un petit cliquetis. Ca le répugnait un peu, et se sentit soulager quand il vit que son camarade rangeait soigneusement le flacon d'encre dans son sac, après avoir nettoyer à l'aide d'un sort le surplus tombé au sol. Oz' se sentait alors de nouveau excité par cette mascarade, il mordillait de nouveau sa lèvre inférieur, et jouait avec ses doigts d'une manière affreusement puérile. On aurait vraiment dit, dailleurs un enfant, et cette pensée le fit sourire. C'était un peu un coup de mome, ce qu'il faisait, mais il savourait avec une extrême délectation ce petit moment enfantin qu'il n'avait jamais eut auparavant. Puis il regarda Morten fixement, droit dans les yeux, et parla d'une voix claire, articulent bien chaque syllabe, pour que l'autre ne décèle pas trop sa forte excitation :

" Je propose de l'accrocher un peu plus loin...

En effet, même si il s'amusait beaucoup, il ne voulait pas profaner cet endroit tant chéri par le pseudo cadavre d'un chat immonde, et les larmes chaudes et gluantes de son propriétaire qui viendraient s'écraser sur la pierre froide comme des grenades armées. Non il en était hors de question. Mais il s'abstint de donner ses raisons à son compagnon qui dailleurs ne bronchait pas, et continua :
- Je ferai le guet pendant que tu iras chercher Rusard, puisque c'est toi qui la stupefixié et caché. "

Morten approuva. Ils allèrent donc dans le couloir adjacent à la galerie, banal aux yeux d'Ozzy, et suspendirent consciencieusement le leurre. Puis Morten adressa un petit clin d'oeil significatif à Oz, et s'en alla à grand pas le long du couloir. Le Serpentard resté sur les lieux, comme s'il veillait le chat mort, sortit sa baguette, et commença à marcher lentement de long en large, prenant soin de jeter un vif coup d'oeil arrivé au extrémités du couloirs. Il songea à lancer un sort de désillusion sur la peluche, mais ayant rarement pratiqué ce sort, il n'osa pas, de peur de la faire disparaître à jamais, ou brûlé, ou il ne savait quoi encore. Il traînait donc ses yeux à l'affût du moindre bruit suspect sur chacune des pierres qui l'entouraient, et guettait impatiemment le retour de l'autre Serpentard. Quand celui ci revint quelques minutes après, surplombé par le concierge stupéfixié en lévitation, dans une posture gênante. Ozzy éclata de rire tellement le ridicule de Rusard était comique, puis il suivit Morten derrière un angle de mur, prêts à savourer cette pleine revanche sur le Cracmoll infortuné.
Une fois le " enervatum " lancé, d'une toute petite voix, presque inaudible, comme un susurrement, le concierge se réveilla, et tomba immédiatement au sol, juste en dessous de la peluche. Un peu étourdi il essaya de se relever péniblement, en s'appuyant sur ses mains au ongles noircis de crasse. Mais il glissait, ou se laissait simplement retombé, incapable de tenir sur ses bras, essayant de se mettre sur pied directement avant de passer, d'une manière plus logique, par les genoux, trop remué pour ordonner ses gestes. Ozzy eut un regard complice envers Morten; il se demandait si dans son élan, il ne lui avait pas jeté un peu plus qu'un simple sort de stupefixion, mais enfin, le spectacle en demeurait poignant. Il se retenait d'exploser de rire, serrant les dents, les poings, mais des larmes commençaient à apparaître au bord de ses yeux, et ses joues devenaient rapidement vermeilles. Il sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps, et sentait son compagnon gigoter de la même manière que lui contre son bras. Rusard, enfin, parvint à se relever, reprenant peu à peu ses esprits, et en se redressant tout à fait, bien qu'il ne fut pas de grande taille, il heurta de sa tête le corps inerte suspendu au lustre bas. Il s'éloigna alors vivement, pensant peut être que c'était un nouveau coup, puis vit un chat qui ressemblait trait pour trait à son chat à lui, à sa précieuse Miss Teigne, se balancé au bout d'une corde, attaché par la patte arrière droite, et un monstrueux liquide sombre coulant de son coup. Ses yeux injectés de sang s'écarquillèrent alors, une profonde grimace d'horreur saccageant d'avantage encore son visage laid apparut, et il n'eut que le temps de retomber à genoux, hurlant d'une voix stridente :
" NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON!"
Avant de définitivement s'étaler par terre, comme mort. Ozzy et Morten ne bougèrent pas, étourdis de ce qu'il venait de voir. Tout cela avait été tellement rapide, qu'ils ne savaient si c'était réellement la vérité, ou un simple rêve. Ozzy murmura alors un " Mince alors..." , puis sortit vivement de leur cachette, et observa le concierge gisant sur le sol. Morten l'imita.
Leurs sourires avaient alors disparus, leurs yeux étaient maintenant noyés de crainte, et leurs mains se crispaient.

Morten se sentit alors horriblement mal. Et Ozzy aussi, il en était sûr. Ils avaient pensé à tout, sauf à ça. Bien qu’ils auraient du s’y attendre, étant donné l’incroyable attachement qu’avait Rusard envers son chat. Et d’un côté, le Serpentard comprenait.

« Zut. On a tué quelqu’un, vieux. C’est pas bon pour nous, ça. »

Bien que ce qu’il venait d’affirmer ne collait pas. Rusard ne pouvait mourir comme ça. C’était trop facile. Il était beaucoup plus coriace… Quoi qu’ils n’y étaient pas allés de main morte, avec la peluche. M’enfin, ce n’était pas une raison pour leur claquer dans les doigts.

Au bout de quelques secondes de lourd silence, Morten décida enfin de s’approcher du corps. Hésitant, il porta une main au creux de son poignet, et sentit avec soulagement le cœur battre. Il poussa un soupir et s’écroula sur le sol, s’épongeant le front d’une main tremblante. Il resta assis là quelques instants, imaginant plusieurs solutions. La première était de le laisser là, et de partir comme si de rien n’était. Surtout qu’il n’y avait aucun témoin, donc personne pour les dénoncer. Mais si justement, il y en avait un, de témoin. Ce sale gosse de Gryffondor. Si on lançait une interrogation générale sur la question, le petit irait sans hésiter balancer la présence des deux Serpentard, peu avant le « crime ». Il devait donc envisager un autre plan. Il pouvait tout aussi bien décrocher la peluche et la faire disparaitre, mais Rusard lui, se souviendrait de la scène, et ne tarderait pas à trouver les coupables. Et les deux complices n’étaient pas encore assez expérimentés pour parvenir à jeter le sortilège de l’amnésie correctement… Il ne lui restait donc qu’une solution : réanimer Rusard en restant cachés, ou mieux : le transférer à l’infirmerie anonymement, de façon à faire passer cela pour un accident. Oui, c’était à priori la meilleure idée. Il en fit donc part à Ozzy, qui sembla être partant.

Quelques instants plus tard, Morten s’était lancé le sortilège de Désillusion et avait pointé sa baguette sur le concierge en prononçant « Levicorpus ». Tout en se dirigeant vers le bout du couloir, il lança à son nouvel ami :

« En tout cas, on peut dire qu’elle était plus que réussie, cette blague ! »

Et dans un dernier clin d’œil, il disparut à l’angle du mur, laissant à son camarade le soin de décrocher la peluche et de lui rendre sa forme initiale.

« Zut. On a tué quelqu’un, vieux. C’est pas bon pour nous, ça. »
A ces mots, La figure d'Ozzy devint diaphane. Il ne put bouger d'avantage, raidit par ce souffle de mort qui lui glaçait le sang. Ils avaient tué quelqu'un...Ceci raisonnait dans sa tête, lui donnait la folle et dérisoire envie de se taper contre un mur pour ne plus entre la voix de son ami qui raisonnait comme une rapsodie funèbre. Il recula alors un peu, et se s'appuya contre le mur, tétanisé, perdu. Il suivit des yeux Morten qui se baissa d'un geste sex, et prit le poignet du défin. Quelques secondes plus tard, il eut un mouvement de recul si violent, qu'Ozzy en fut secoué jusqu'aux entrailles, mais son ami lui dit, ou peut être était ce pour lui même :
" Il est pas mort...Il est pas mort. "
Il avait prononcé cela dans un souffle, et Ozzy ne se sentit pas de lui en demander d'avantage. Il avait l'air extenué, à bout de force, comme vidé de toute son energie que la mort, frollée de si prêt, aurait raflée sur son passage. Son visage déjà pale d'habitude, était désormais livide, ses yeux écarquillés, et ses lèvres frémissantes. Ozzy passa une main sur ses yeux qu'il frotta énergiquement, il se sentait à la fois soulagé, à la fois anxieux pour la suite. Qu'allaient ils faire de Rusard, maintenant ? Attendre qu'il se réveille, se dénoncer ? Ils allaient se faire renvoyer de l'école à coup sur... Il commençait à se mordiller la lèvre, décidant de se reprendre en main, de réfléchir. Une froide logique le prit alors d'asseau, mais il ne voyait gère d'issue. Il avait infiniment envie de se lever et partir, d'un pas lent, l'air de rien, se mettre au fond de ses draps et oublier toute cette histoire l'espace de quelques heures. Mais c'était d'une lâcheté sans pareils. Il ne remarqua d'abord pas Morten qui s'était relevé, et qui le regardait fixement, comme attendant qu'il en ai fini avec ses réflexions pour pouvoir lui parler. Mais même lorsqu'Oz' releva la tête vers lui, le regard interrogateur, l'autre ne parla pas. Ils se dévisagèrent alors quelques instants, droits dans les yeux, sans échappatoires. Puis un léger sourire apparu sur le visage du plus confiant des deux, et le second se releva aussitôt, comprenant qu'il avait une solution. Alors, face à face, à voix basse, Morten lui expliqua que déposer Rusard à l'infirmerie, anonymement bien sur, les sauveraient peut être, s'ils faisaient preuve de discrétion. Ozzy réfléchit très vite, et approuva. Son ami prit alors en charge la tache la plus risquée, qui était d'emmener Rusard, et chargea l'autre de detacher le chat et brouiller les pistes du canular. Ils se dévisagèrent encore quelques instants, puis Morten se détourna et commença à jeter les sorts nécessaires au déplacement du corps. Oz' se détourna alors et sortit sa baguette lorsqu'il entendit derrière lui :
« En tout cas, on peut dire qu’elle était plus que réussie, cette blague ! »
Il sourit. C'était même la meilleure jamais faite à Poudlard, songea-til.
Puis, après avoir rendu leurs formes originelles aux deux echarpes de Serpentard, il les dénoua à regret, et en passa une autour de son coup. L'autre il la rendrait à son propriétaire plus tard, si tout ce passait bien. Mais il en était sur, tout irait à merveille à partir de maintenant.