"On va se purifier les poumons..." [PV Ken]

[HRP : désolé pour le retard, je me suis fais accaparer par des demoiselles dans d'autres RP... :p]

Si les températures en ce mois de décembre étaient plutôt basses et ne donnaient pas vraiment envie de se faire une petite balade de santé, le vent quand à lui était quasiment inexistant, ce qui permettait toujours aux équipes de Quidditch et à ceux qui s’en sentaient assez le courage de continuer à s’entraîner malgré tout. Aussi, après avoir enfilé sa traditionnelle veste de cuir par-dessus plusieurs couches de pulls et de tee-shirt, William pu sortir à l’air libre. Il s’arrêta sur les marches qui menaient aux grandes portes d’entrée de Poudlard et respira un grand coup pour s’emplir les poumons d’air frais.

Il venait de passer quelques – petites – heures à la bibliothèque et s’était très vite senti étouffer. D’autant plus qu’il n’y était pas pour une partie de plaisir, mais pour faire un stupide devoir-punition qu’il n’avait pas avancé d’un pouce. Tout juste avait-il pu réfléchir à quelques formules qui lui permettraient peut-être de faire sa dissertation sans avoir à réfléchir, mais c’était à peu près tout ce qu’il avait pu sortir de son excursion à la bibliothèque. Autant dire que ça n’avait servit à rien.
Ou presque. Car il y avait tout de même fait une étrange rencontre. Un jeune homme, qui l’avait suivi au dehors et avec lequel il se dirigeait vers le terrain de Quiddicth, et qui intriguait beaucoup William. Il parlait peu et semblait parfaitement indifférent. Oui, c’était ça. On avait l’impression qu’il était indifférent à tout. C’était peut-être un jugement sévère, mais il n’était cependant pas négatif ; Will n’avait absolument rien contre le jeune Poufsouffle, qui au contraire éveillait sa curiosité.

Ils s’étaient cependant malgré tout découvert un trait commun, qui était le vol. Justement, ils venaient d’arriver au terrain de Quidditch.

« Hum… Tu m’attends une petite seconde ? », demanda-t-il à Ken, un peu penaud.

Le Gryffondor se dirigea vers la réserve comme à son habitude pour y choisir le balai le moins mauvais, à défaut d’en avoir un bon. Son manque de moyens visible était l’une de ses plus grandes hontes ; bien entendu, il n’y pouvait absolument rien, n’ayant pas spécialement choisi d’avoir des parents plutôt pauvres. Mais à Poudlard, devant une majorité d’élèves qui avaient une vie aisée, si ce n’était carrément richissime, ce n’était pas toujours facile à assumer. D’autant plus lorsqu’il était absolument fan d’un sport pour lequel il ne pouvait même pas s’acheter un matériel correct.

« Alors, tu fais partie de l’équipe de ta maison ? Ou tu aimes juste pratiquer de temps en temps ? »

Ce faisant, William ouvrit à moitié sa veste et plongea sa main à l'intérieur pour atteindre la poche qui s'y trouvait. Il en ressortit rapidement son paquet de cigarettes qui commençait à se vider dangereusement. Malheureusement il ne pouvait pas s'approvisionner quand il le voulait ni aussi souvent qu'il le désirait et il faudrait qu'il attende de retourner chez ses parents pour pouvoir s'en procurer de nouveau. Ouvrant le paquet, il constata qu'il lui en restait... 9. Et maintenant plus que 8 avec celle qu'il coinça entre ses lèvres. Bah, tant pis ; elles étaient de toute façon faites pour être fumées, et puis au vu de son faible pouvoir d'approvisionnement, William avait appris à en être moins dépendant.

Il tendit le paquet vers Ken pour lui en proposer une. Ça pouvait paraître étrange, mais William avait déjà rencontré des élèves de Poudlard tout à fait bien mis, apparemment de bonne famille, petits fistons à papa qui finalement étaient venus lui en demander. Donc maintenant, il proposait.

"Pas excellent-excellent pour la santé mais bon, disons qu'on va se purifier les poumons après alors..."

Ken venait tout juste de quitter la bibliothèque en compagnie de sa nouvelle rencontre. Un Gryffondor dont il ne connaissait même pas le prénom mais dont le visage lui était familier. Sans doute l'avait-il croisé entre deux couloirs ou lors d'une rencontre de Quidditch car apparement lui aussi fréquentait l'équipe de sa maison.
Ken était parti se changer au dortoir. Il enfila sa tenue de batteur: un pull gris, une jackette jaune et noire, une écharpe grise et un pantalon blanc qu'il passa dans ses bottes de sport. Les protèges-coudes et protège-dents étaient resté au fond du placard en bois qu'il venait de refermer soigneusement. Il se dirgea près de l'armoire et attrapa ce qu'il chérissait le plus au monde: son DaVinci65, acheté en Italie 2 ans auparavant par sa mère qui le lui avait offert pour le récompenser de ses BUSES, bien qu'il n'avait rien demandé.

Lorsqu'il eut rejoint son compatriote, celui ci lui demanda de l'attendre un petit instant. Ce que Ken fit sans poser de questions et en répondant, comme à son habitude, par un simple sourire approbateur. Il vit ce dernier se diriger vers l'armoire à balais, en emprunter un plus ou moins correct mais fort étanche à l'oeil du Poufsouffle.

« Alors, tu fais partie de l’équipe de ta maison ? Ou tu aimes juste pratiquer de temps en temps ? »

C'était sur, lui aimait faire la conversation. Mais Ken n'eut aucun problème avec ça aussi longtemps que ce gars ne lui prouvait pas le contraire, il le considérait jusque là comme plutôt de bonne compagnie.

"Les deux. J'ai arrêté l'équipe il y'a deux ans maintenant. Depuis, et bien je pratiques juste parce que j'ai beaucoup de mal à vivre sans."

Ken était parfaitement conscient que sa réponse allait nécessiter de plus amples explications si l'on en croyait la mine consiencieuse de son camarade. Le jeune Poufsouffle ne s'était pas rendu compte que ce dernier était occupé à piocher une cigarette dans un paquet, légèrement abîmé à en croire l'emballage, qu'il tendait maintenant vers Ken.

"Pas excellent-excellent pour la santé mais bon, disons qu'on va se purifier les poumons après alors..."

"Ouai je sais. Mon grand-père en est mort donc ça ne t'étonnera pas si je refuse."

Sur cette note légèrement amère, Ken mis son balais à l'horizontale au niveau de la taille, l'enfourcha et ajouta:

"Quand tu veux, camarade. Si tu me cherches une fois là haut, cries juste Ken. C'est comme ça que je m'appelle."

Il tapa ensuite sèchement sur le sol et partit comme une flèche en direction du ciel.

Alors qu’il écoutait la réponse de son interlocuteur qui lui expliquait à quel point lui aussi aimait le Quidditch, William comprit soudainement pourquoi le visage du Poufsouffle lui semblait familier : si il avait fait partie de l’équipe des jaunes, ils avaient déjà du se rencontrer. Cependant si ça faisait déjà deux ans qu’il avait arrêté de pratiquer le sport en équipe, cela signifiait qu’ils n’avaient pas du beaucoup disputer de matchs ensemble.

Avoir du mal à vivre sans s’envoler dans les airs était une étrange sensation que Will connaissait fort bien : lui-même ne s’imaginait pas arrêter le Quidditch, dont il avait fondamentalement besoin. C’était sa drogue, sa façon à lui de tout évacuer, malaise, douleur, tristesse, mais aussi de célébrer d’autant mieux la joie ou le bonheur. Des moments paisibles ou heureux, il en avait connu beaucoup parmi les nuages. D’autres s’évadaient autrement et ne comprenaient même pas le besoin vital de certains comme William de quitter la terre ferme ; mais chacun était différent. A l’inverse, le Gryffondor avait beaucoup de mal à comprendre comment, et surtout pourquoi certains se plongeaient dans les études de livres compliqués, dans leurs devoirs, dans la botanique ou même les potions. Chacun avait sa passion, et pour William c’était la sensation de liberté totale lorsqu’il prenait son envol.

Sa nouvelle connaissance aimait donc apparemment autant que lui le Quidditch – ce qui leur faisait un sérieux point commun – mais avait malgré tout été poussé, pour une raison quelconque, à se contenter de le pratiquer en loisir personnel. Avec n’importe qui d’autre, William aurait peut-être pu en demander la raison ; mais celui qu’il avait devant lui ne semblait pas bavard pour un sou, ce qui dissuada William de lui poser plus de questions. Le rouge et or préférait déjà se mêler de ses affaires en temps normal, cette habitude était donc d’autant plus exacerbée en cet instant. Il se contenta donc de jeter au jeune homme brun un regard interrogatif, mais n’en dit pas plus. N’étant pas non plus interrogé sur le sujet, il ne jugea de plus pas utile de partager son propre point de vue. Son interlocuteur semblait préférer le silence, ce serait donc le silence qui les unirait ; contrairement à certains autres élèves de Poudlard – William ne put s’empêcher de penser à Dan’ avec un sourire en coin – ce n’était pas quelque chose qui dérangeait le jeune batteur. Il avait apprit à s’ouvrir aux autres en arrivant à l’école, notamment grâce à des amis précieux qui étaient beaucoup plus sociables que lui, mais il avait toujours besoin de ses moments de solitude où le calme régnait autour de lui.

Imperturbable, Will rangea son paquet de cigarettes dans la poche intérieure de sa veste en haussant les épaules, puis observa Ken – puisqu’il se présenta à cet instant même – prendre son envol vers les cieux rapidement. Trop vite pour que lui-même puisse lui dire son nom, et il n’avait pas envie de crier : ils avaient le temps. Will ne se pressa d’ailleurs pas pour allumer sa cigarette et tirer une longue fois dessus en rejetant la tête en arrière, yeux fermés, pour en expirer la fumée blanche. Il profitait pleinement du bonheur d’être dehors et non pas enfermé entre quatre murs qui sentaient le moisi d’une pièce maintenue trop longtemps close. Liberté.

Cigarette coincée entre les lèvres, il poussa très doucement sur le sol et quitta la terre ferme immédiatement pour rejoindre l’arène de jeux dans laquelle s’était aventuré Ken, déjà loin. Le bonheur de sentir l’air frais fouetter son visage était incomparable…

Un vent glacial lui fouettait le visage. La brume se faisait dense et le jeune Poufsouffle se retrouvait obligé de prendre de l'altitude pour voir un peu plus clair. Mauvaise idée. L'oxygène se raréfiait au fur et à mesure de son ascension, contrairement au froid qui, lui, se faisait ressentir un peu plus à chaque mètre parcouru. Ken luttait désormais à la fois contre une visibilité limitée et un temps quasi polaire. Mais aussi longtemps qu'on pouvait lui foutre la paix et le laisser voler sur son balais, lui, il était heureux.

C'est alors qu'il aperçu la silhouette du Gryffondor se faire de plus en plus visible au fur et à mesure que ce dernier pointait en sa direction. Ils allaient enfin pouvoir commencer. Ken se réjouissait déjà à l'idée de défouler toute sa haine sur un cognard ou encore d'accélerer si vite que seul le bruit cinglant du vent pourrait le freiner dans sa course. Lorsque son camarade arriva enfin à la même hauteur que lui, Ken éleva la voix aussi fort qu'il put pour se faire entendre:

- Je propose qu'on commence par deux, trois accélerations. A moins que tu te sentes déjà de taille à attaquer un circuit aérien.

Il espérait que le Gryffondor opte pour la deuxième proposition, car au fond, lui, n'attendait que ça. Le simple fait de rester statique en ce moment le fit se sentir congelé. Il aurait du prendre son blaser noir, laissé dans son armoire au château. Il se rappela alors de demander:

- Au fait, tu t'appelles comment?

[HJ: Un peu court je sais mais à partir de maintenant je veux me baser sur le dialogue plus que sur la description d'idées/sentiment, mais ne t'inquiètes pas dès qu'ils seront occupés à "quidditcher" je mettrai full description niveau sensation :)]

Sujet: Re: "On va se purifier les poumons..." [PV Ken]