Du pain & des jeux. [ Libre ]

Sujet: Du pain & des jeux. [ Libre ] Dim 22 Nov - 17:40

Eddy Cromwell aborda cette 15e année consécutive à Poudlard de fort bonne humeur. Il fit sa toilette avec attention, mit ses plus belles bagues et son plus lourd pendentif, puis se rendit vers la grande salle d'un pas assuré, le sourire aux lèvres, comme toujours. Il se dirigea vers la table des professeurs, située tout au bout de la salle, salua poliment ses collèges hommes, et baisa respectueusement les mains de ses collèges femmes, chose qui provoqua un violent rictus sur le visage de certains, mais qui époustouflait toujours la gente féminine. Vieux jeux ? Mais non, quelle classe, quelle sensualité! Ah, ils les énervaient, eux qui le trouvaient trop excentrique pour être bon pédagogue, exemple même de l'Anarchie et du désordre. "Les élèves, il faut les tenir en laisse", lui avait un jour dit l'ancien professeur de Défense contre les forces du mal, qui bizarrement n'avait pas fait plus de quelques semaines à l'école. Il avait rit ce jour là, d'un rire tellement sonore, tellement vivant, que toute la salle s'était tue l'espace de quelques secondes, hypnotisée par cette jovialité. Une fois confortablement installé entre deux jolies professeurs, bien qu'une des deux fut quelque peu froide, il se servit une tasse de thé vert, y ajouta 9 cuillères de sucre, puis se tartina un toast de miel au jasmin, qu’il mordit à pleine dent, faisant couler un peu du liquide gluant sur sa tenue. Puis il but de très lentes gorgées de son thé en écoutant sa voisine de droite discourir sur son programme de l'été passé, souriant devant la banalité de ces propos, qui cependant, lui paraissaient magnifiques. Il se réjouissait d'un rien, et trouvait du bon à tout, même à un camping parmi les moldus dans le sud de la France. Une fois sa tasse terminée, il s'excusa poliment, et se retira pour préparer sa salle avant son premier cours. Il passa d'un pas tranquille entre les tables élèves, les saluant en souriant, puis monta directement au 7e étage. Lorsqu'il ouvrit la porte, une violente bouffée d'air stagné le prit à la gorge, il fit une grimace et murmura :

" Ca sent le bouque à 3 cornes, votre histoire ".

D'un coup de baguette, il ouvrit les épais rideau de velours rouges bordeaux, puis les immenses baies vitrées. Il eut un sourire satisfait, puis observa la salle en elle même. Les tables étaient sévèrement rangées en lignes, destinées pour deux élèves; les chaises étaient de bois dur, mal vernis, et un peu branlantes. Le tout étant très serré, et mal disposé. La pièce en elle même, malgré les fenêtres grandes ouvertes, demeurait dans une obscurité dérangeante, et des murs de pierres nues dégoulinait un liquide suintant formant une légère mousse verdâtre par endroit.
" Désolée ma chère, mais vous me paraissez bien trop glauque pour que quiconque se plaise à venir ici. Mais...On peut arranger certaines choses " dit il d'un ton poli, avec une certaine malice dans la voix, puis exprimant un large sourire, il redisposa les tables à sa manière.

"Déjà, plus d'espace, des tables de 4, de 6, qu'ils puissent s'installer entres amis. Ensuite, les chaises, enfin, a-t-on déjà vu pareilles horreurs ? Des fauteuils, oui, bien moelleux, rouges comme les rideaux, pour les embellir à l'occasion, et doux, d'une douceur comparable à celle de la peau d'une belle femme, je vous prie. La mousse verte; has been. En rose, ca devient intéressant. Et qu'est ce que c'est que ce...Pu ? Ma douce, quitte à suinter, suintez aux moins de délicieuses choses, du miel, du polynectar, de la bière au beurre. Oui, voilà qui est mieux. Quelques candélabres, des bougies parfumées, de l'encens. Là haut, un soleil artificiel, bleu-argenté, pour que ça lumière reste douce et agréable. Vraiment mieux, mon Ange, vous êtes la plus belle. "I

Il avait agité sa baguette en tout sens en prononçant ces mots, et lorsqu'il eut fini, il refit le tour de la salle du regard. L'atmosphère était assez agréable à vivre. Il regarda sa montre, et fut étonné d'avoir pu arranger sa classe en à peine 5 minutes. Il ouvrit la grande armoire située derrière son bureau, et en sortit un jeu de tarot qu'il multiplia en une 50aine d'exemplaires, qu'il disposa sur chacune des tables. Les élèves commençaient à arriver, regardant attentivement le décor, certains apparemment satisfaits, d'autres un peu dégoûtés par la mousse rose et le miel qui coulait sur les murs. Il s'en retourna chercher sa propre chaise qu'il transforma en fauteuil style XVe, brillant sous la lumière argentée, puis il s'assit en éventail dessus et dit d'une voix gaie et sonore :

" Bonjour. Comme vous le savez certainement je suis Mr Cromwell, votre professeur de Divination. Je connais déjà certains d'entres vous, d'autres demeurent inconnus au bataillon, ça ne fait rien. Nous aurons tout le temps de nous connaitre au cours de cette nouvelle année qui débute. Nous commencerons aujourd'hui par les cartes. Je m'en remet à vous pour les mélanger et distribuer, je tournerai de table après chaque partie. Bon... On commence par quoi ? Tarot, bellotte, Pix-billes ?"

Il lança un sourire éclatant à ses élèves qui pour la plupart lui rendirent, et les cartent commencèrent à s'envolées dans les airs et se mélangées d'elles mêmes.

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Lun 23 Nov - 0:24

Après s'être réveillée en plein cauchemar, et sortie du dortoir en direction de la Grande Salle en pantoufle, Esmée était convaincue que la journée serait mauvaise. Elle retourna à son lit et changea de chaussure puis elle fit un saut rapide à la salle de bain pour s'aspergeait le visage d'eau froide pour qu'elle puisse émerger. Arrivée aux portes de la Grande Salle, elle ne vit que quelques rares élèves, et les plats du déjeuner n'étaient pas encore entamés. Elle alla demandée l'heure à une Gryffon, et selon Esmée il était bien trop tôt pour prendre un petit-déjeuner.

" Pourquoi ca m'est impossible de vivre une journée normale, comme une personne normal. "

Elle prit plusieurs tartines, des petits pains recouverts de confiture et un verre rempli de jus d'orange et de jus de citrouille qui ne paraissait pas très appétissant. Elle partit d'un pas trainant en direction du parc, pour aller s'asseoir au pied du tronc du saule pleureur et admirer la beauté de l'aurore. De bon matin, elle aimait bien respirer l'air frais et la lueur du soleil qui se reflétait contre sa peau, la réchauffant. Elle voulut boire mais elle renversa son verre dans l'air et fut donc privée de boisson, ce qui l'énerva un peu plus. Elle se leva brusquement et traversa le parc vide, piquée au vif. Elle traversa le hall pour tout juste apercevoir que la Grande Salle était bien pleine. Ce n'est que lorsqu'elle arriva devant la salle de cours de Divination au 7eme étage qu'elle s'aperçut qu'elle ne portait pas son uniforme, mais un jean et un pull.

" Mais c'est dingue, qu'est-ce qu'il m'arrive aujourd'hui ! Faut que je redescende tout ces étages ! "

C'est encore plus énervée, qu'Esmée redescendit tout les étages de l'école pour aller se changer dans son dortoir. Elle n'avait pas eu de problème en chemin, petite touche de chance dans cette misérable journée. Elle remonta les escaliers en courant, elle ne voulait pas arriver en retard avec ce professeur qu'elle estimait assez étrange.
Elle arriva devant la salle de cours, complètement essoufflée et très surprise. La salle avait été complètement modifié, les rideaux et les fenêtres étaient ouverts, les tables avaient été rassemblé pour que des groupes de 4 ou 6 personnes puissent s'asseoir, la mousse verte et répugnante qui dégoulinait habituellement des murs était devenue rose. Une légère lumière bleutée qui provenait d'un soleil artificiel donnait une ambiance décontractée à cette salle de cours. Esmée était à l'entrée de la salle et observait cette décoration quand même étrange pour un cours. Elle aperçut le professeur derrière son bureau tournant le dos à la classe. Quelques élèves étaient déjà installés, complètement abrutis par cette décoration. Elle alla s'asseoir à une table vide qui était à l'autre bout de la classe où 6 personnes avaient la possibilité de s'installer. Elle sortit quelques affaires de son sac en attendant les autres arrivants.

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Jeu 26 Nov - 19:17

Maëdy avait toujours adoré les cours de Divination. Tout d’abord parce qu’elle aimait tout ce qui était « étrange », et que c’était une autre forme de magie. Ensuite, elle adorait leur professeur. En effet, Mr Cromwell était quelqu’un d’assez spécial, effrayant dans un sens, mais la jeune fille l’admirait pour son incroyable ouverture d’esprit, et son originalité. Ses cours n’en étaient d’ailleurs pas vraiment, mais cela lui permettait parfois de terminer sa nuit, lorsque c’était son premier cours de la journée. Comme ce jour-là, en l’occurrence. Elle avait tout d’abord manqué de s’auto-assommer en voulant faire taire ce maudit réveil, était tombée de son lit en s’étant pris les pieds dans ses draps, avait failli mourir d’une crise cardiaque en découvrant son reflet dans le miroir, avait glissé dans la douche et s’était rattrapée au robinet d’eau froide, déversant sur elle un jet glacial. Et tout ceci en l’espace d’un quart d’heure. La journée s’annonçait donc normalement.

Une fois sortie de la salle de bains une demi-heure plus tard, Maëdy du faire son sac, ce qui s’avéra être une tâche particulièrement difficile. Elle avait beau être organisée dans son bazar, la jeune fille souffrait très souvent de légère amnésie au petit matin. Heureusement pour elle, cela ne durait jamais vraiment longtemps, c’était juste du à une nuit de sommeil non achevée. Son esprit vagabondait encore avec le rêve qu’elle venait de quitter. Après avoir réussi à rassembler à peu près toutes ses affaires, la Serdaigle se dirigea vers la Grande Salle d’une démarche de zombie. Une fois assise à la table des bleus et bronzes, Maëdy entreprit de se servir un petit-déjeuner digne de ce nom. Cependant, elle dut s’y reprendre à trois fois, car elle avait confondu le sel et le sucre, le ketchup et la confiture, les tranches de jambon et les pancakes. Mais elle prit tout ceci avec le sourire, car la journée promettait d’être vraiment agréable !

Effectivement, après une longue étude sur elle-même, Maëdy s’était aperçue que son taux de « boulettes » quotidien était à peu près égal chaque jour. Et ce qui pouvait lui arriver pouvait très bien se répartir dans la journée, ou se concentrer en une seule fois. Et ce jour là, en l’occurrence, le Destin avait décidé d’être clément envers la jeune fille, et de tout faire passer le matin, le moment de la journée où elle n’était pas encore pleinement consciente, la laissant tranquille pour le reste de la journée.

Elle se rendit donc souriante en cours de Divination, où elle fut surprise par le changement soudain de décoration. C’était vraiment joli, et original. Pas de doute, le professeur Cromwell était bien de retour cette année. Elle lui adressa d’ailleurs un petit sourire en guise de bonjour, et s’occupa de se trouver une place. Quelques élèves étaient déjà présents, mais la jeune fille repéra très vite celle qu’elle cherchait. Et effectivement, Esmée était là, installée à une table de six. Elle s’y dirigea, choisit la place la plus proche de la fenêtre, et lança un sourire radieux à son amie. Puis commença son monologue matinal :

« Salut ! La journée s’annonce bien, n’est-ce pas ? J’ai même eu le temps de prendre un petit-déjeuner ! Mais je te parie que dans deux heures à peine, mon ventre va me traiter de propriétaire indigne. Bon, j’ai failli mourir au moins trois fois en l’espace d’un quart d’heure, mais au moins, il ne m’arrivera rien d’autre dans la journée. Rien de néfaste, en tout cas. Parce que je n’ai pas encore calculé la moyenne de choses positives pouvant m’arriver en l’espace de vingt-quatre heures… Il faudra que j’y songe d’ailleurs un jour. M’enfin pour l’instant, je sais que je suis tranquille aujourd’hui. Enfin normalement. »

Maëdy marqua enfin une pause, afin de reprendre son souffle. Elle sortit de son sac un morceau de parchemin et une plume, pour au moins prendre quelques notes sur le cours. Bien qu’elle savait qu’elle n’en aurait sans doute pas besoin pour cette heure-là. Puis elle se tourna de nouveau vers Esmée, et lui demanda :

« Et sinon, toi, ça va comme tu veux ? »

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Jeu 26 Nov - 22:47

Matinée normale pour Traiger. Elle s'était levée à l'heure et avait passé un petit déjeuner normal. Ses amies l'avaient attendu, comme à l'habitude, dans la salle commune de Serpentard pour se rendre ensemble à la Grande Salle. Et cette habitude la trahissait rarement, elle avait besoin de se sentir entouré de plusieurs personnes, d'être le centre. Très égoïste, c'était normal, c'était son caractère. Bien évidemment, Traiger était arrivée dix minutes en retard, pour voir si toutes ses amies auraient eu la patience de l'attendre. Arrivée à la Grande Salle, elle avait habillement évité sa maudite petite sœur. ''Pot-de-colle'' s'était-elle dit.
Elle était repartie de la Grande Salle en direction de son cours de Divination en compagnie de deux garçons de sa classe. Ils la suivaient presque comme des chiens, et elle en était fière. Cependant en route, elle bouscula un quatrième année qui s'était trouvé sur son passage et celui-ci ne s'était pas enlevé de son passage. Le jeune garçon avait voulu protester mais les deux autres 7e année lui avaient fait peur, puisqu'ils étaient assez imposant et il s'était contenté de partir en ronchonnant. Traiger marchait fièrement dans les couloirs, regardant les autres personnes autour d'elle d'un regard hautain, son regard à elle, comme une sorte de défi qu'elle lançait à quiconque voulait s'opposer à elle. Elle atteigna sa salle de cours, escortée par les deux beaux jeunes hommes. Elle arriva dans la salle en y découvrant une décoration très étrange. C'était toujours le même professeur qui serait là cette année, Mr. Cromwell, elle aurait pu probablement sécher le cours qu'il ne s'en serait pas rendu compte. Elle détestait les cours de ce prof mais elle ne pouvait se permettre de rater un cours. Cela aurait menacé ses notes.
Puis elle prit place au deuxième rang, en compagnie des deux autres garçons, dans ce décor étrange. De plus, la salle n'était pas composée de bureau individuel ou à deux mais plutôt par groupe de 4 ou 6, mauvais signe. Selon Traiger, il y avait les cours où l'on devait être sérieux et, à côté les sorties et ses amis. Il ne fallait pas mélanger les deux, pouvant créer un mauvais résultat. Elle ne s'était même pas forcée à sortir des affaires, pour peu les élèves et le professeur allaient encore s'amuser à des jeux de tarots ou autres. Celui-ci était d’ailleurs à moitié allongé sur son siège du style XVe siècle.

" Non seulement, c'est un mauvais professeur mais il croit être dans son royaume et se prend pour le roi. "

Il y avait quelques autres élèves qui étaient arrivés dans la salle avant elle. Elle y prétait à peine attention mais avait cependant remarqué qu'une bonne partie était complètement émerveillée devant ce décor, ce qu'elle trouvait complètement ridicule.

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Mer 2 Déc - 12:49

Dan était de bonne humeur. La semaine avait bien commencé : il avait rompu avec sa dernière petite amie en date, sans que celle-ci ne lui fasse aucune crise. C’était à la fois étrange et agréable, mais plutôt que de se concentrer sur le côté néfaste de cet évènement, il préférait voir le positif. Ensuite, il avait réussi à convaincre Abi que son cher grand frère, plus buté qu’un troupeau de mule, avait tout intérêt à sortir avec Emma, même s’il s’obstinait dans son refus, et la Serdaigle avait été d’accord avec lui, ce qui arrivait bien peu souvent. Bon, c’était sans compter que son meilleur ami avait à moitié cassé la figure du frère aîné d’Emma, ce qui ne facilitait pas la chose aux deux comploteurs. Ils n’y mettaient vraiment pas du leur, les deux grands frères. Le soir même, il avait suivi Esmée qui se faufilait hors de la salle commune, et il avait eu le plaisir de passer quelques temps en la compagnie de la jeune fille ainsi que de la charmante Maëdy… qui continuait, encore et toujours, de résister à l’envahisseur… ou plutôt, à Dan en l’occurrence.

Et là-dessus, Dan était comme Will, il s’obstinait. L’après-midi de la veille, il avait passé deux heures avec Emma, à parler de littérature, encore et toujours. Ils avaient même, pendant leur balade dans le parc, découvert un endroit entre la lisière de la Forêt Interdite et les rivages du lac, à l’abri des regards. Un lieu presque féérique. Et comme, apparemment, personne n’en avait connaissance, ils avaient décidé d’en faire leur lieu de rencontre. Bien sûr, quelques groupies du Gryffondor l’avaient vu avec la Serdaigle, et les rumeurs commençaient déjà à aller bon train. Ça n’allait pas arranger leurs affaires, avec Abi, et Dan espérait surtout que ni Maëdy, ni William n’allaient croire à ces bêtises.

Mains dans les poches, col de chemise à moitié boutonné et cravate mal attachée, il entra dans la salle de classe avec une démarche nonchalante… avant de pousser un sifflement admiratif devant le nouvel aménagement de la pièce. Il sortit alors une de ses mains de sa poche et leva le pouce en un geste positif à l’intention du professeur. Il savait pertinemment que celui-ci ne s’en offusquerait pas. Si Dan avait choisi d’étudier la divination, c’était non seulement parce que tout un tas de filles prenaient cette matière, mais aussi parce que la réputation de M Cromwell le précédait. On le décrivait comme un prof très cool et dont les cours n’étaient jamais ennuyeux. Chose que Dan avait pu vérifier depuis sa troisième année, lorsqu’il avait commencé à suivre l’option.

Il aperçut ensuite ses deux compagnes de vadrouille, et se dirigea vers leur table. Maëdy avait l’air d’être toute joyeuse, ce qui le fit sourire et lui fit chaud au cœur. Elle était jolie quand elle souriait comme elle le faisait à l’instant. Inconsciemment, il ne put s’empêcher de remettre une des mèches de la jeune fille derrière son oreille. Jusqu’à ce qu’elle le regarde bizarrement, et il sut que sur le coup, il n’avait pas vraiment bien géré. Mais qu’est-ce qui lui avait pris de faire ça ? Ce n’est pas parce qu’il avait envie de toucher ses cheveux qu’il fallait qu’il le fasse. Il bredouilla rapidement un excuse, pas certain qu’elle allait le croire.

« Tu avais une araignée dans les cheveux. »

Puis Dan s’assit à côté de cette fille qui le troublait énormément désormais, sans lui jeter un regard.

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Dim 6 Déc - 18:52

Prête. A l'heure. Impeccable.

Diane offrit un sourire satisfait au visage endormi qui la contemplait à travers le miroir. Sa main empoigna une mèche de cheveux rougeoyante, qu'elle tira en arrière pour y accrocher une épingle bleu roi, de quoi rappeler avec élégance les couleurs de sa maison. Un collier de perles discrètes et une broche vinrent compléter sa tenue, ajustée avec la plus stricte des perfections. Un dernier regard s'employa à évaluer impitoyablement l'ensemble, qu'elle jugea plutôt satisfaisant. Une légère pensée lui vint pour cette promesse qu'elle s'était faite de ne plus tant s'attacher à la correction de son image, mais elle la repoussa bien vite. Elle était incapable de faire autrement.

La plupart de ses camarades de dortoir dormaient encore du sommeil du juste, ou commençaient seulement à émerger. Comme chaque matin, elle sortit du tiroir la petite liste des choses auxquelles chacune devrait penser, vérifia ses propres oublis et épingla le parchemin sur le miroir de leur chambre. A celles qui étaient déjà réveillées ou presque, elle souhaita une bonne journée et descendit calmement dans la salle commune, sac en main et livres sous le bras. Ses lèvres sifflèrent tendrement pour arracher son chat aux bras de Morphée tandis qu'elle s'asseyait dans l'un des fauteuils moelleux qui parsemaient la pièce. Il fallut quelques secondes au félidé monstrueux pour bondir sur ses genoux et frotter sa main à la recherche de caresses matinales. Elle sourit tendrement, le prit contre elle afin de lui faire profiter de son avance dans un petit instant de douceur. Le jour commençait à émerger, lui aussi, de son irréfutable sommeil, parsemant la salle d'une lumière grise, discrète, presque trop faible. Diane somnola quelques minutes dans la chaleur de cet instant, ses doigts s'engouffrant machinalement dans la fourrure de son animal. La pensée de cette journée de cours la fit sourire d'aise. Elle s'annonçait très agréable.

Après avoir vérifié l'état des plaies chroniques de Mister Hyde, mademoiselle embrassa une dernière fois le matou féroce avant de partir pour la grande salle. Elle y prit le temps d'un déjeuner calme, s'adonnant même à une conversation brève avec un quatrième année installé près d'elle. Puisqu'il semblait troublé au sujet des Buses et de la suite de ses études, elle le rassura amicalement, lui détailla quelques points du programme et lui proposa son aide pour certains blocages. Elle n'avait pas réponse à tout, mais elle était assez persévérante pour que cela soit communicatif. Et on peut tout avec un peu de persévérance. N'est ce pas ?
Elle s'en fut donc vers son premier cours, enjouée, bien qu'il était difficile de le deviner à son visage marmoréen. Les personnes croisées en chemin furent saluées respectueusement, plus ou moins affectueusement selon qu'elle les savait proches ou lointaines.

" Diane ! "

Elle s'interrompit et se retourna sur l'arrivée d'Arthur, éternel compagnon de chant et de promotion, parfaite démonstration de l'entièreté de son existence. Le jeune blond s'arrêta à son tour une fois arrivé à sa hauteur et lui adressa un sourire charmant, le torse bombé pour dévoiler les vertes couleurs de sa maison, dont il était, depuis le premier jour, particulièrement fier.

" Bonjour Arthur. Comment vas tu ?
- Très bien et toi ? Tu vas en cours là ?
- Comme tu peux le voir. sourit elle, patiente, esquissant néanmoins un mouvement ostensible pour se remettre en marche.
- Dommage. déplora le jeune homme en la suivant. Je n'ai rien ce matin, je voulais t'inviter à prendre un verre. Qu'est ce que tu as ?
- Divination."

Le ton fut catégorique, un sourire plein de satisfaction étira le visage diaphane de la jeune fille. Arthur grimaça.

" Tu aimes vraiment ça ?
- Moins que la botanique, mais beaucoup plus que les défenses contre les forces du mal.
- Je ne comprends pas comment on peut opter pour cette matière. C'est... bizarre. Et le prof est...
- Bizarre ?
- Voilà.
- Un peu d'excentricité n'a jamais fait de mal à personne. En revanche je vais être en retard. Au plaisir.
- Salut !"

Elle lui adressa un dernier sourire, plus contraint que les autres, et pressa le pas en direction de sa salle. Son visage se fit plus tendu. Et ce n'est que lorsqu'elle s'engagea dans l'étroit escalier de la tour de divination qu'elle prit le temps de se détendre. Le problème avec sa famille, sa vie, ses discussions, son avenir, c'est qu'ils ne laissaient pas beaucoup de place à l'excentricité. Approuver un professeur original et spécialisé dans la lecture de feuilles de thé constituait seul un objet de réprimandes aux yeux de sa famille.

Elle était en avance. Aussi posa t'elle patiemment son sac, persuadée que le professeur n'était pas encore arrivé. Son attention fut captée par une voix clamée depuis l'intérieur de la salle. Interloquée, elle tendit la main vers la poignée. Puis, mue d'une curiosité coupable, elle interrompit son geste et colla seulement son oreille sur le bois de la porte.
Le monologue diarrhéique, quoiqu'éloquent, qu'elle put écouter de sa pauvre cachette la laissa pantoise. L'idée la traversa qu'un fou devait s'être échappé de Sainte Mangouste pour jouer aux professeurs une mauvaise blague. Absorbée par cette mélopée sans queue ni tête, effrayée presque par la teneur des propos exposés, elle laissa tomber une mâchoire muette de stupéfaction. Et quand le silence se fit à nouveau, il lui fallut rassembler beaucoup de courage pour ne pas fuir à toutes jambes. Ouvrir cette porte revenait à courir le risque de se confronter au plus horrible des psychopathes. Ou pire encore, une personne qu'elle connaissait et pensait saine d'esprit alors qu'il s'agissait en réalité d'un fou échappé, que personne n'aurait pris le temps d'avertir qu'il était fou. Nom d'un Scrout à Pétard...

Elle ouvrit la porte, le visage quelque peu troublé. Un trouble qui ne fit qu'augmenter lorsqu'elle constata la seule présence de son professeur. Voilà voilà voilà. Elle se ressaisit cependant, lui affichant son air le plus respectueux lorsqu'il se détourna de son armoire pour distribuer les cartes.

" Bonjour professeur. "

Elle sourit prestement et partit s'enfoncer dans un fauteuil, priant les forces magiques pour se faire aspirer dans son confortable velours, le temps de retrouver ses esprits. Mais l'on resta sourd à ses attentes, et c'est droite, fière, distinguée, qu'elle attendit l'arrivée des autres. Ces fauteuils étaient affreusement inconfortables pour qui savait se tenir.
Son regard erra dans la salle, admirant la décoration en connaisseur, étonné qu'un homme sache faire preuve de tant de jovialité. Le rose manquait de crédibilité mais, après tout, rien ne pouvait être plus déstabilisant que ce qu'elle venait d'entendre. Le miel et le fauteuil étaient un peu too much, en revanche. Bien que la plaisanterie eut le mérite de la faire sourire. Ce cours promettait d'être ... désarçonnant.

Sujet: Re: Du pain & des jeux. [ Libre ] Lun 7 Déc - 10:51

Joshua sortit de la salle de bain tout en attachant son insigne de préfet à sa chemise. Il s’approcha de son lit et saisit son sac sans ménagement. Une fois le contenu vérifié, il jeta un rapide Tempus et s’aperçut avec une grimace qu’il aurait pu dormir dix minutes de plus. Mais bon, pour une fois qu’il aurait un peu d’avance, ça ne lui ferait aucun mal. Et ça serait toujours ça de gagné pour son image de préfet respectable. Cette pensée lui arracha un rire très court, puis il prit son sac ainsi que sa cape et sortit du dortoir des cinquièmes années de Poufsouffle. Il remonta lentement les marches qui menaient à la Grande Salle. La salle commune de la maison des blaireaux se situait juste à côté des cuisines (ce qui expliquait peut-être pourquoi c’était dans cette maison qu’on voyait le plus de sucreries dans les poches des élèves) et c’était d’autant plus agréable pour le jeune homme qu’en cas de panne de réveil, il n’avait qu’à y faire un saut pour se faire offrir un petit quelque chose à manger par les elfes, histoire de tenir jusqu’au déjeuner.

Mais ce matin-là, il put aller savourer tranquillement son petit-déjeuner avec ses camarades. Aucune trace d’Emma à la table des Serdaigles. Il leva les yeux au ciel, certain qu’elle était déjà à la bibliothèque. S’il avait eu tendance à s’inquiéter pour son amie en général, c’était devenu pire depuis l’étrange épisode en cours de Défense contre les Forces du Mal. L’infirmière ignorait totalement ce qui avait pu se produire, et cela semblait avoir disparu, comme par enchantement, on peu le dire. Josh secoua doucement la tête et reporta son attention sur ce qu’un des joueurs de l’équipe de Quidditch était en train de dire. Il parlait de la bagarre qui avait eu lieu entre Morten et un des batteurs de Gryffondor. Il suivit attentivement le reste de la conversation, souriant de temps à autre. Emma lui avait raconté ce qui s’était passé ensuite à l’infirmerie, et ce simple souvenir le réjouissait. Comme il aurait voulu voir la tête de Green quand sa meilleure amie lui avait crié dessus, ainsi que celle du frère aîné ! Ce n’était pas souvent qu’elle s’énervait, mais quand cela arrivait, c’était assez effrayant. Bien sûr, il se doutait qu’elle avait omis quelques détails : il l’avait vu dans son regard. Cependant, il ne lui avait posé aucune question. Il n’avait jamais forcé la jeune fille à se confier à lui, préférant recevoir ce qu’elle voulait bien lui donner comme une preuve suffisante de confiance.

C’est tout à ses pensées qu’il se leva du banc et commença à gravir les escaliers jusqu’à la salle de classe. Il regrettait amèrement que les médicomages aient interdit à Emma de suivre le cours de Divination, mais même s’il souhaitait ardemment resté avec elle, il n’avait pas renoncé à cette option, et ne l’aurait fait pour rien au monde. La famille de sa mère était réputée, aux Pays Bas et parmi la population sorcière, pour détenir un incroyable don de prémonition. Josh, quant à lui, ne l’avait jamais réellement expérimenté, mais il espérait que grâce aux leçons du Professeur Cromwell, quelque chose en lui finisse par se réveiller. Il passa la porte de la salle de cours et resta quelques secondes interloqué devant l’apparence de la pièce. Puis il chercha du regard un endroit où s’installer.

Certainement pas à la table où il y avait déjà deux Gryffondors. Il avait reconnu le meilleur ami de Green et n’avait aucune envie de faire ami-ami avec le plus grand pote de son rival. Car Green était désormais qualifié en tant que rival, surtout depuis qu’il avait discuté un peu plus longuement avec Morten au sujet de ce pathétique moucheron qui tournait autour d’Emma. A une autre table, il distingua une fille de Serpentard qu’il connaissait très bien de vue, puisqu’il s’agissait de l’ennemie jurée de sa propre meilleure amie. Table déconseillée aussi, du coup. Il ne restait donc plus qu’une table, où une élève de Serdaigle était assise. Joshua s’approcha assez timidement, car il venait de reconnaître en elle la « reine de glace » de l’école, et il avait beau être bien plus grand qu’elle, il était toujours impressionné par ces filles aux allures de statue impassible.

« Ca ne t’ennuie pas que je m’installe à cette table ? »

Il attendit quelques secondes, avec une certaine appréhension, qu’elle l’autorise à s’asseoir. Enfin, il put se laisser tomber avec soulagement dans l’un des fauteuils adjacents à celui de la reine. Il ne sortit pas immédiatement ses affaires de cours, préférant écouter le discours du professeur qu’il admirait le plus dans l’école. Il se contenta d’hausser un sourcil narquois quand il l’entendit proposer différents jeux de cartes, une fossette se creusant sur sa joue gauche. La leçon du jour promettait d’être intéressante. Cela lui fit regretter, à nouveau, que son amie ne soit pas là. Et plongé dans ses pensées comme il l’était, il sursauta assez violemment quand une voix derrière lui retentit.

« Elle ira bien, ne t’en fais pas. »

La silhouette de Mr Cromwell s’éloigna aussi silencieusement qu’elle était venue derrière lui, laissant le jeune homme assez ébahi. Que voulait-il dire par là ? Et comment savait-il pour Emma ?

[HJ : Diane, Eddy, je me suis permise de jouer un tout petit petit peu vos personnages, j'espère que vous ne m'en voudrez pas ^^]

Cromwell était très satisfait de voir le nombre de personnes qui avaient poursuivies leur option, et plus encore le nombre de visages souriants qui se tenaient devant lui. Certains, bien sûr, conservaient leurs mines renfrognées de bons petits adolescents éternellement insatisfaits qu’ils se devaient d’être, mais cela ne faisait rien, il aurait tout le temps de les égailler un peu. Il était fort à l’aise dans son fauteuil, et eut quelques regrets à se lever quand une jeune fille l’apella d’un signe de main. Il lui sourit alors fort aimablement, et lui donna la parole :
« Que ce passe-t-il, ma douce ?
- Professeur … Excusez-moi mais je n’ai apporté aucunes fournitures pour ce premier cours, car c’est la première année où je fais Divination, et je ne savais réellement pas quoi prendre. Et pourtant j’ai posé cette question à beaucoup d’élèves, mais tous m’ont rit au nez. »

Cromwell comprenait très bien pourquoi elle n’avait obtenu réponse satisfaisante, et, avec un clin d’œil complice, il lui dit :

« Les seules choses dont vous aurez besoin ici ma chère, seront votre sens de l’humour, votre ouverture d’esprit, et, éventuellement votre charisme. Ces quelques traits de personnalité vous ouvrirons à coup sur les portes de la Divination, je puis vous le jurer. »

La troisième année fit une grimace, et du faire preuve de beaucoup de détermination pour répondre au sourire poli de son professeur. Cromwell s’éloigna donc d’elle lentement, les mains dans le dos, parcourant de son regard doux la salle. Il remarqua alors que la plus grande majorité de ses élèves étaient soit Gryffondor, soit Serdaigle, et s’en étonna un peu car d’habitude c’étaient les Poufsouffle les plus attirés par la Divination. Les Serpentard, eux, n’avaient jamais en quinze ans fait preuve d’un grand attachement pour cette matière, et bien que quelques uns se trouvaient présents, ils demeuraient en minorité numérique, et se tenaient donc bien tranquilles face aux groupes rouge et or. Continuant son petit trajet vers le fond de la salle, il vit une table où seuls deux élèves étaient assis, élèves qu’il connaissait fort bien à présent, et qu’il appréciait énormément. D’un part, se tenait droite comme un « i » Diane Chuster, magnifique rousse présentant autant de fierté et de politesse que son être pouvait en contenir, et de l’autre, Joshua Starks, complètement défait, l’air perdu. Cromwell s’approcha un peu, les observant l’un et l’autre. Si la jeune fille le laissait un peu perplexe de part son aptitude à demeurer aussi frigide que les nombreuses glaces dont elle devait se priver pour conserver cette taille de guêpe, l’attitude de l’autre était d’habitude d’une limpidité flagrante à déchiffrer. Or, ses yeux se brouillaient, bâtissaient un mur derrière lequel son âme pourrait se cacher, et Cromwell en devina immédiatement la cause. Une femme. Ayant été véritable bourreau des cœurs, il connaissait fort bien ce que ces muses aussi belles que sadiques pouvaient faire endurer aux hommes, et il s’était vu lui aussi extrêmement perturbé par leurs absences, et inquiet de ce qui pouvait leur arriver quand il n’était pas présent. Mais ces nombreuses années d’expérience lui avaient également appris que les femmes n’avaient nullement besoin d’eux, et que si parfois elles leurs faisaient croire, c’était uniquement pour leurs faire plaisir, et mieux conserver le contrôle. Aussi, se permit il de murmurer à l’oreille de se jeune cœur épris de ne pas se faire de mauvais sang pour le fruit de son désir, que tout se passera à bien. Puis il s’éloigna sans attendre de réponse, et passa derrière la jeune Diane dont il huma avec délectation le doux parfum de vanille. Il trouvait réellement dommage qu’une jeunesse pareille se confonde en de telles simagrées, d’un vieux jeu regrettable. Même lui, qui avait au moins 30 ans de plus qu’elle, ne s’enfonçait pas dans ce genre de politesses superflues, mais après tout, en atténuant simplement ces quelques traits de caractère, elle devait être d’une douceur excise et raffinée.

Enfin, sentant que toute la pièce était prête, il retourna vers son bureau, avança son fauteuil d’un coup de baguette vers une table où étaient assis trois autres élèves, dont un avec qui il avait un jour énormément rit, en entendant comment il avait mis ses conseils à profit pour séduire une jeune femme de 7ème année. Il s’assit donc, ordonna aux cartes posées sur le coin de la table de se mélangées, et demanda d’une fois claironnante, visiblement très heureux de le revoir, à Daniel :

« Toujours en aussi charmante compagnie, Dan. Je suis ravi de constater le bon goût dont vous faites preuve. »

Il ajouta à ceci un clin d’œil malicieux aux deux ravissantes jeunes filles, et leurs offrit un sourire radieux. Elles étaient vraiment très belles ; il n’était décidemment pas déçu de cette nouvelle année qui débutait. Puis il se tourna légèrement pour voir si tout se déroulait comme prévus, et rencontra le regard assassin d’une somptueuse Serpentard. Il se sentait comme une proie sur laquelle ce regard félin se serait jeté, mais, étant bien conscient qu’il était la proie de toutes les belles femmes, il lui adressa un bref salut de la main, accompagné d’un léger inclinement de tête, signe de respect. Il se tourna alors vers la jeune Gryffond qui était assise à coté de lui, et demanda :

« Cela vous ennuis-t-il si j’utilise votre plume ? La mienne est restée dans mes appartements. »
Il saisit une feuille de parchemin, la plume gentiment prêtée, et écrivit de sa plus belle écriture :

« Mademoiselle, vos yeux me glacent de leurs beauté révoltée. Vous aurais je déplus d’une quelquonque manière que ce soit ? Pour me pardonner, je vous promets de venir à votre table dès que j’en aurai fini ici.
Bien à vous,
Eddy Cromwell. »

Il plia en quatre ce billet doux et le fit voleter au travers de la salle, comme l’aurait fait un petit oiseau perdu, pour le déposer directement à la table de ladite Serpentard. L’animosité qu’il reconnaissait dans ce regard l’amusait beaucoup, et il prit un malin plaisir à faire d’avantage enrager cette sublime brunette aux yeux émeraude.

Lorsqu'Esmée voulut parler, Dan fit subitement irruption. Toujours avec une méthode de séduction dans la poche. Esmée voyait un couple en train de se développer et de plus, elle était au premier rang. Dans un tel moment, elle aurait voulu avoir la présence de William, pour débattre sur le sujet mais aussi pour avoir de la compagnie. La Gryff' avait envi de disparaître pour laisser les deux tourtereaux flirtaient, puisqu'elle avait vraiment l'impression que quelque chose était de trop, et la chose c'était elle. Elle détourna le regard pour jeter un coup d'œil sur l'ensemble de la classe et plus particulièrement pour voir les élèves qu'ils y avaient. Elle aperçut quelques rares Serpentards, dont une qui avait apparemment un élan de fierté et la rouge et or sut immédiatement que jamais elle ne pourrait parler ou bien même s'entendre avec une fille comme ça. Puis elle vit, à une autre table, un Poufsouffle accompagné d'une Serdaigle qu'Esmée reconnu immédiatement, elle l'avait en quelque sorte aidé ou soutenu lorsque la Gryffondor avait failli se faire étrangler par un Serpentard enragé. Elle se souvenait de la peur qu'elle avait eu ce jour-là lorsqu'elle avait vu ce garçon lui fonçait dessus, les mains devant lui pour attraper son coup et lui ôtait la vie. Esmée essaya de chasser cet horrible souvenir. Est-ce que cette Serdaigle dont elle avait oublié le nom était aussi en couple avec ce Poufsouffle qui était préfet ? Esmée se sentit envahi et le sentiment de solitude redoubla. Peut-être que dans la suite du cours, elle allait essayer de s'inventer un mal de tête pour pouvoir aller à l'infirmerie et rester un peu seule. Elle adressa un sourire à la Serdaigle 'de glace' puis se retourna pour retrouver le professeur de divination assit à sa table. Esmée regarda Maëdy ne comprenant pas ce qu'il se passait. Mr Cromwell avait toujours eu un sens de l'aisance hors du commun, se sentant à l'aise en chaque lieu et chaque circonstance. Dailleurs, ce sentiment se faisait bien souvent ressentir rien que dans la façon de parler et les mots qui sortaient naturellement. Puis il lança un compliment auquel Esmée y prêta à peine attention. Poudlard est-il envahi par des hommes séducteurs ? Puis le professeur emprunta une plume à Maëdy pour écrire un mot qu'il envoya à la Serpentarde qui avait l'air de mépriser le monde entier et qui se croyait tellement supérieure qu'Esmée en aurait presque eu la nausée. Elle regarda le professeur en lui adressant un sourire, par pure politesse. En même temps, il était professeur de Divination et bien souvent, ceux qui enseignaient cette matière avait presque le don de lire dans la pensée des autres, ou bien même de deviner ce qui pouvait tracasser une personne. Si bien qu'Esmée décida de se méfier et évita de penser trop profondément à ses problèmes quotidiens ou autres. En clair, son but était de ne "pas penser".

[HJ: Je suis vraiment désolée mais c'est le grand maximum que j'ai pu faire Du pain & des jeux. [ Libre ] 647120

]

Mais Esmée n’eut pas le temps de répondre à Maëdy, car déjà Daniel Carter entrait dans la salle, se dirigeant vers les deux amies. La Serdaigle sentit son cœur battre encore plus vite, réaction qui, elle s’en était rapidement rendu compte, se produisait à chaque fois que le garçon entrait dans son champ de vision.

*Ok, calme toi… De toute façon, tu ne peux techniquement pas lui sauter dessus maintenant.*

Elle adressa donc un simple sourire au Gryffondor et se tourna vers Esmée. Mais à peine leurs regards se croisaient que la jeune fille sentit quelque chose près de son oreille. Surprise, elle se retourna brusquement, croyant à une bestiole ou quelque chose du genre. Mais – heureusement – il ne s’agissait que de Dan. Qui avait placé une de ses mèches derrière son oreille. Pourquoi avait-il fait ça ? Etait-ce un geste affectif ? Sûrement, car elle ne voyait pas quelle autre raison aurait pu le pousser à faire ça. Cependant, il dit sur un on d’excuse qu’elle avait une araignée dans les cheveux. Dans ses cheveux. Et le lien araignée – cheveux se fit très rapidement entre les quelques neurones de son cerveau, ce qui provoqua un effet immédiat : Maëdy poussa un cri strident et bondit de sa chaise, tout en passant ses mains dans ses cheveux. Mais cela ne dura quelques instants, car elle se rappela alors qu’elle était en cours, et que Dan venait justement de retirer l’horrible chose. Les joues toutes rougies, la Serdy émit un léger toussotement et se réinstalla à leur table. Elle fit un signe de la main au professeur, comme pour le saluer, une goutte de sueur coulant lentement le long de sa tempe. Car même si Mr Cromwell était relativement « cool », ce n’était pas une raison pour hurler en plein cours.

*Non mais franchement… Je ne sais même plus quoi dire face à ton idiotie…*

Maëdy se tourna alors une nouvelle fois vers son amie, en quête de soutien, de réconfort, ou quelque chose qu’une amie digne de ce nom était sensé faire, mais cette dernière ne semblait même pas avoir remarqué la scène. Elle se contentait de fixer Dan et Maëdy d’un air étrange. Et la Serdaigle rêva en cet instant de pouvoir lire dans les pensées d’autrui.

*Et violer ainsi l’intimité des gens ? Laisse-leur au moins leurs pensées ! Tu les prives déjà de tranquillité en restant avec eux…*
Elle changea donc de côté et dirigea son regard vers Dan. Dan, qui ne la regardait pas. Bien qu’elle aurait juré qu’il la regarde quelques secondes auparavant. Et refusant d’écouter sa conscience qui, une fois de plus, lui criait de ne pas laisser les sentiments amoureux s’installer (chose inutile puisqu’ils étaient inévitablement déjà présents), elle posa sa main sur le bras du Gryffondor, et laissa son pouce courir sur l’uniforme noir.

« Ça ne va pas ? Tu à l’air pensif… »

Et quelques instants plus tard, alors que Maëdy se demandait – enfin – ce qu’il fallait faire pour le cours, Mr Cromwell s’assit sur le bord de leur table, emprunta une plume et griffonna quelques mots sur un morceau de parchemin, qu’il envoya à la table d’une Serpentard particulièrement froide et distante. Et sa curiosité refaisant surface, elle s’imagina avec des yeux radioactifs pouvant lire à travers n’importe quel obstacle. Pensée qui s’effaça aussitôt, suite à une énième remarque intérieure. La jeune fille regarda ensuite les cartes qui étaient en train de se mélanger d’elles-mêmes. Elle demanda au professeur :

« On doit jouer au tarot, c’est ça ? Et après on va lire l’avenir ? J’aimerais bien, comme ça je pourrais prévoir ce qui va m’arriver demain, et m’y préparer un minimum. Bien que je sois persuadée d’en oublier la moitié et de quand même me casser la figure en descendant de mon dortoir demain matin… »

Diane observait la salle, calmement et avec indulgence, comme elle savait si bien le faire. Outre son attrait inavoué pour la divination et les forces étranges qui régissaient son impulsion, elle aimait les incohérences de ce cours. Fidèle au poste, elle le suivait depuis sa troisième année, sans avoir jamais conversé avec le professeur ni la plupart des élèves. Ses parents avaient eu beaucoup de mal à accepter ce choix d'option, elle n'y allait donc jamais avec une grande assurance. Ce n'était ni son cadre habituel, ni ses fréquentations habituelles, ni même sa ligne de pensée habituelle. En réalité, chaque fois qu'elle ressortait de l'un de ces cours improbables, elle ne pouvait plus se débarrasser de l'impression d'un songe, un rêve envolé, futile et imprudent.

Mais elle adorait ça. Si son attitude ne débordait pas de ses habituelles manières, protection trop peu reconnue aux agressions de la vie quotidienne, il s'ouvrait en elle des portes inespérées chaque fois qu'elle pénétrait dans la salle saturée de douceurs. Ce jour là plus que jamais, maintenant qu'elle avait vu le professeur se livrer à une parade presque démente d'euphorie, qu'elle le regardait du coin de l'œil, intriguée et incapable de comprendre. Elle sentait son cœur battre à un rythme inconnu, celui de l'allégresse, cette décharge électrique que l'on peut ressentir quand on ne sait absolument pas à quoi s'attendre. Entre ces murs, Diane Chuster était incapable d'anticiper ce qui lui arriverait. Le structuré, cadré, parfait déroulement de son existence n'avait plus lieu d'exister, elle refermait avec appréhension la porte sur son incroyable capacité à réagir en toute circonstance. Face à ce professeur et aux objets insolites qu'il leur apprenait à manipuler, à l'absence absolue de rigueur en la matière, mademoiselle était décontenancée. Inquiète. Mise à nue. Sans doute était il regrettable que personne ne puisse entrevoir cette ouverture, elle ne le permettrait pas. Mais en matière d'humanité, on ne pouvait plus exiger grand chose d'elle.

Une voix masculine interrompit le cours de ses pensées. Elle cligna des yeux, déstabilisée, et releva le regard vers l'auteur d'une interrogation qu'elle eut du mal à assimiler. Prompte à se ressaisir, elle esquissa un sourire et répondit d'une voix calme.

" Non bien sûr que non. Je t'en prie. "

Diane se pencha pour tirer son sac vers elle et s'assurer qu'il ne gênerait pas son camarade. Sa mémoire s'analysa elle même pour rechercher ce visage pendant qu'elle s'employait à sortir ses affaires. Joshua Starks, préfet de Poufsouffle et garçon charmant, bien qu'elle ne lui ait jamais réellement parlé. Il était tout aussi fidèle au poste qu'elle dans ce cours et elle avait eu l'occasion de se familiariser avec sa présence. Il était plutôt réservé, quoiqu'il possédait une émotivité presque communicative, et se démarquait largement de l'habituelle nervosité qui fourmillait parfois entre les murs de Poudlard. Si la plupart des élèves usait presque Diane de toute la violence qui accompagnait leur jeunesse, Joshua était l'un des rares dont elle appréciait humblement la compagnie lointaine. Il avait du charisme, un faciès agréable et une voix capable de dégivrer quelques couches de glace. Il était même plutôt bel homme, la fossette qui creusait sa joue régulièrement était un atout de taille, même si il ne devait probablement pas s'en rendre compte. Le sourire de Diane s'étira donc imperceptiblement, elle reporta son attention sur le début du cours sans plus de cérémonie.

Une certaine surprise la traversa malgré tout lorsqu'elle vit son camarade sursauter du coin de l'œil. Le regard étonné qu'elle lui adressa glissa naturellement vers la silhouette du professeur qui s'éloignait avec une malice certaine. Ses sourcils se haussèrent lentement et, toute encline qu'elle était à se mêler uniquement de ses affaires personnelles, un point d'interrogation s'alluma malgré tout dans sa tête. Au moins, elle n'était pas la seule que cet homme désarçonnait. Mais cette petite incartade la conduisit à remarquer le visage de son compagnon, étrangement tiré par l'inquiétude et la tension. Diane préféra ne pas en faire l'étalage, soucieuse de son intimité. Elle s'engagea malgré tout à tenter de lui changer les idées, quand bien même elle n'avait jamais été très habile à détendre une atmosphère. Elle la tendait plutôt, en fait. Mais suivre un cours pareil avec d'autres soucis en tête retirait beaucoup de son intérêt. Et il fallait savoir faire preuve d'un peu de camaraderie. Solidarité, tout ça, tout ça...

Elle finit donc par empoigner le jeu d'une main ferme pour le poser entre leurs deux personnes, un sourire plus doux sur le visage, espérant sans grande conviction que cela suffise à le détendre un peu.

" Les cartes ne vont pas se tirer toutes seules je pense. Tu veux commencer ou tu passes ton tour ? A tes risques et périls."

Son sourire s'agrandit légèrement, un regard engageant planté dans ses prunelles sombres.
Diantre, Diane, serais tu volontairement entrain d'engager une conversation inutile et sans intérêt que celui de la sympathie ? Faites moi penser à lever mon verre la prochaine fois que j'en aurai un sous la main.

Une élève avait poussé un cri et une autre avait un peu trop regardé Traiger. Ou étions-nous ? Dans un cours ? A en juger, on ne le croirait pas. Puis ensuite ce fut un petit mot qui parvint à elle, venant du professeur. Elle l'attrapa en plein vol et lorsqu'elle commença à le déplier, un Serpentard s’était penché indiscrètement pour connaître le contenu. Elle leva les yeux sur le garçon qui, selon Traiger, devenait un peu trop curieux. Puis elle lui dit d'une voix percante :

« On ne t’a donc jamais apprit que la curiosité est un vilain défaut ? Occupe-toi de ce qui te concerne. »

Puis pour que celui d'en face se sente mal à l'aise, elle continua à le fixer intensément. Jusqu'à ce que le pauvre adolescent innocent détourna la tête en ravalant bruyamment sa salve.
Et tout en ayant réagi d’une telle manière, Traiger était restée impassible, appliquant les bonnes manières qui lui ont été aprises à son enfance. De loin, personne n'aurait pu croire les paroles qu'elle avait craché au Serpentard. Mais elle n'avait pas eu le temps de lire le mot que l'enseignant lui avait envoyé. Si bien que lorsqu'elle le fit, elle fut très surprise. Mais cette réaction ne fut pas refletté dans son regard. Regard qui restait toujours aussi froid et distant qu'à l'habitude. Ses yeux ne trahissaient jamais ses sentiments, à moins que ce fut volontaire, et ce n'était pas un simple professeur avec un banale mot de style d'adolescent immature qui allait la faire changer. Même si ce qui y était inscrit été très flatteur, cela n'aurait jamais suffit pour qu'elle lui adressa un remerciement ou un simple sourire. Trop gentil selon elle, ce qu'elle n'était pas, bien évidemment.
Ce fut donc avec calme qu'elle replia le mot et qu'elle le reposa sur la table. Si cela amusait le professeur d'envoyer des petits mots à ses élèves, qu'il le fasse. Il était souvent bien difficile d'intimider Traiger, puisqu'elle aimait diriger les choses et avoir le dernier mot. Mais là, c'était un professeur et elle éviterait donc de trop se faire remarquer mais elle ne ferait aucun effort. Et c'était volontaire. Bien qu'apparemment, elle avait réussi, en quelque sorte, a être distinguer malgré sa discrétion. Elle releva la tête et regarda le professeur installé à une table en train d'expliquer les consignes.

" Il veut venir, et bien qu'il vienne. Peut m'importe. Je n'ai rien à me reprocher. Pas de discussion ni d'agitation. Le calme absolu. "

Elle remarqua que le professeur de Divination avait déposé un paquet de carte sur la table des Gryffondors. Alors qu'est-ce que le tarot allait révéler à Traiger pour ses prochains jours ? La mort ? La folie ? Elle jugeait ce jeu réellement inutile et très mensongé. Elle fut encore plus dépitée lorsqu'elle entendit une jeune Serdaigle qui débitait des paroles trop rapidement et qui racontait sa vie. De club de drague, nous en étions passés à club de confession. Et pourquoi pas les alcolos anonymes ?

" Pauvre enfant naïve. "

En effet, être comme ça, développer ce que l'on fait, ce que l'on vie devant quelques élèves qu'elle ne connaissait pas forcément, cela Traiger ne pouvait pas le comprendre.

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