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 La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre]

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MessageSujet: La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre]   La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre] Icon_minitimeDim 6 Déc - 23:33

" Chers parents,

Je suis désolée d'apprendre que vous ne serez pas à Pré-au-Lard Samedi matin. Je me faisais une joie de vous revoir, même si je peux comprendre les obligations qui retiennent papa à la maison. Georges Clayton m'a confirmé sa présence et celle de ses parents, nous boirons un verre à votre santé.
Ici, les jours se suivent et se ressemblent. Je n'ai pas tardé à prendre le rythme de travail et c'est une bonne chose. Il va me falloir de la persévérance pour ne pas me noyer dans certaines matières. Entendre par là notamment la défense contre les forces du mal : je ne suis définitivement pas faite pour les combattre. Je songe à demander à quelqu'un de m'aider dans ce domaine, le château regorge d'élèves que cette matière passionne. Que maman ne se fasse pas d'inquiétude, je choisirai méthodiquement mon professeur, quitte à devoir demander à l'officielle elle même. C'est une femme admirable, pleine de pédagogie et de droiture, je l'apprécie beaucoup et je suis certaine que papa l'aimerait aussi.
Mr Hyde ne va pas très bien, l'humidité prochaine lui cause des douleurs aiguës et je crois qu'il me couve une petite dépression. Je l'emmènerai peut être à Pré-au-Lard s'il ne pleut pas. Oui maman, je ferai attention à ce qu'il n'importune pas Georges et ses parents.
En l'attente de vos nouvelles, je vous prie de croire en l'expression de mes sentiments sincères.

Diane.

PS : Je me suis envoyée en l'air avec une dizaine de moldus le week-end dernier, pour être bien certaine de tomber enceinte et vous offrir beau un petit fils. "


...
Non ce n'est pas raisonnable Diane. N'est ce pas ? Et ne te leurre donc pas, tu n'as pas assez de tripes pour ça.

" PS : Pensez à me confirmer vos disponibilités pour les vacances de Noël. "

Mieux.

*********************


Attablée dans un coin du chaleureux pub, Diane observait d'un sourire serein le brouhaha étrange qui en faisait vibrer les murs. Les Trois Balais étaient, de toutes les merveilles de ce monde, son endroit préféré. Celui où elle se rendait toujours avec un enthousiasme euphorique, même mal accompagnée. Le sourire rougi des fidèles clients, les cris et autres exclamations de vitalité, Mademoiselle Rosmerta et ses courbes de belle jeune fille, tout en ce lieu rappelait à Diane les petites choses qu'elle ne connaissait pas et n'avait jamais vraiment cherché à connaître. Et ce samedi là, que la pluie avait gracieusement épargné, quantité d'élèves étaient venus y boire une Bièraubeurre. Du coin de l'œil, elle pouvait voir Mr Hyde se frotter sur les jambes de la tenancière pour avoir sa part de boisson. Difforme, désagréable, agressif et ivrogne. Ce chat ne la méritait définitivement pas.
Autre avantage du bar bruyant en ce jour de début d'Automne, c'était le visage déconfit des puritains qu'elle avait tenu à lui faire connaître. Georges et ses parents, très vieux amis de la famille Chuster, observaient cette autarcie comme on observe un zoo, prêts à se renseigner auprès du guide pour vérifier la véracité de ce qu'on leur présentait. Au cri que Madame poussa quand elle reçut une goutte de bière, Diane dut retenir un grand rire, qu'elle masqua dignement en une toux gênée.

- Et... nous sommes obligés de boire cette... " Bièraubeurre " ? s'enquit elle, pincée.
- Non, bien sûr que non. Tenez, voici la carte.
- Oh... merci.

Il lui fallut un certain temps pour plonger et oser passer commande. Minable. Mais jouissif. Voilà qui dissuaderait Georges de demander Diane en mariage pour un certain temps.
Elle salua d'un petit signe de tête deux de ses camarades quand ils entrèrent dans le pub et rajusta son chemisier cache-cœur, proprement noué par dessus une jupe à godets noire. Monsieur Clayton tourna la tête, le temps de voir les couleurs rougeoyantes qui illuminaient leurs écharpes. En plissant les yeux, un spectateur anonyme aurait pu voir ses sourcils puritains se froncer, bien que cela ne tordit son visage qu'une fraction de secondes.

" Georges m'a appris que tu étais à Serdaigle ? "

Diane tourna un regard étonné vers le dit Georges, surprise d'avoir été la cible d'une quelconque conversation entre lui et son père, a fortiori si cette conversation avait pu l'amener à donner les détails de sa scolarité.

" Effectivement oui, sourit elle, méfiante malgré la douceur qui embrouillait son regard.
- C'est étonnant. Je ne me souviens pas avoir entendu parler d'un Serdaigle dans la famille Chuster. Ton arrière grand père fut jadis envoyé à Poufsouffle, mais c'était un indigne et un imbécile. Tu es certaine qu'il n'y a pas eu une erreur dans les votes ? Tu as demandé vérification ?
- A vrai dire ce n'est pas tout à fait ainsi que ça marche.
- Oh je vois. Et... ce n'est pas trop difficile à supporter ? Les Serdaigles sont , d'après Georges, incapables de réfléchir sans une notice. "

Ils rirent de concert, sournoisement, assez pour offusquer désagréablement Diane, qui darda son compagnon d'un œil sévère. L'intéressé reprit de son sérieux et entreprit de se rattraper. En vain.

" Non, enfin... ce sont de braves gens mais...
- Il y a des personnes très intelligentes à Serdaigle, tout comme il y a des imbéciles à Serpentard. rétorqua Diane d'un ton sec, si digne qu'elle se redressait à s'en broyer les vertèbres. Être dans l'une ou l'autre maison n'est pas restrictif.
- Il y a beaucoup de Sangs Mêlés à Serdaigle, non ? s'enquit Madame Clayton "

Les regards convergèrent vers la jeune femme. Habituellement peu sujette aux débordements d'émotion, Diane se sentit rougir de gêne et de colère. Elle baissa les yeux, murmurant entre ses mâchoires crispées.

" Ça non plus, ce n'est pas bien restrictif. "

Deux minutes. Il leur fallut deux minutes pour comprendre, s'excuser et s'extraire à l'enfer qu'était pour eux les Trois Balais. Georges lui jeta un regard effaré, presque indigné, avant de la planter seule au milieu de sa foule bruyante et soudain beaucoup moins agréable. Quelques secondes encore furent nécessaire pour que Diane assimile l'erreur qu'elle venait de commettre. Horrifiée, exaspérée, elle empoigna son verre de rhum groseille et le vida d'une traite, grimaçante. Sa bouche s'ouvrit et, tête baissée, elle s'autorisa enfin à cracher le mot de la fin, non sans une certaine honte.

" Merde ".

Voilà qui résumait assez bien la situation.


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MessageSujet: Re: La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre]   La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre] Icon_minitimeLun 7 Déc - 22:51

Abigail s'était réfugiée aux Trois Balais depuis deux bonnes heures déjà. Elle n'avait pas non plus eu grand chose à éviter... si ce n'était le froid, la pluie, et le brouillard qui recouvrait, et étouffait, les rues de Prés-au-Lard. Installée seule dans un recoin de la pièce, devant un grand verre de jus de citrouille terminé depuis belles lurettes, la jeune fille jetait des regards de ci de là. Son attention vagabondait distraitement d'un sujet à un autre. De cet étrange chat malformé près des jambes de Mademoiselle Rosmerta à cet ivrogne qui semblait prêt à s'effondrer sur lui-même; d'une tache d'huile sur le parquet luisant à la lumière vive des flammes rugissantes dans l’âtre accueillant... Enfin en bref, rien qui pourrait ne serait-ce que paraître déplacé dans cette atmosphère chaleureuse.

Personne ne savait qu'elle s'était rendue à Pré-au-Lard. Et encore moins son frère que quinconque. Un sourire étira par ailleurs ses lèvres vermeilles lorsqu'elle imagina sa réaction. S'il savait... Enfin, non. Si William avait su qu'elle voulait passer un peu de temps hors de Poudlard, et en profiter pour faire ses emplettes de Noël, jamais il ne l'aurait laissée aller seule...


*Bouuh, vilaine petite soeur que voilà !*

Si elle n'avait pas été en "société", Abigail ne se serait pas tant embêtée à masquer son fou rire. Mais l'expérience lui avait appris à ne pas trop se manifester. Mieux valait ne pas attirer l'attention. Après tout, si quoique ce soit se passait alors qu'elle était "hors les murs", et que Will en entendait parler, ce n'était pas seulement de sa ceinture de chasteté qu'il cacherait les clefs... façon de parler, bien évidemment.

Sans compter que ce vieux sorcier, là, celui qu'elle avait aperçu tout à l'heure, semblait se rapprocher dangereusement de sa table. Et, pour couronner le tout, Il n'avait pas l'air franchement stable... Une lueur d’inquiétude illumina un instant ses grands yeux bleus alors que l'ivrogne s'installait à sa table. Il avait l'air totalement défraîchi. Non, pire. Ses dents déchaussées faisaient parfaitement écho à ses gros yeux rouges, globuleux et gonflés… ainsi qu’au léger filet de bave qui brillait au coin de ses lèvres craquelées, avant d'aller dégouliner le long de son menton, jusqu'à se perdre dans les plis étrangement marqués de son cou gras.


*Hum, le client parfait pour la Tête de Sanglier...*

La jeune serdaigle ne voyait absolument pas ce que cet homme venait faire là. Après tout, s'il n'était pas rare de rencontrer quelques personnes bien touchées aux Trois Balais, il fallait avouer que ce pochtron là n'avait pas l'air dans son élément.
Et lorsque l'énergumène ouvrit soudain sa bouche perforée de caries, Abigail ne pu retenir un froncement de narine. L'halène venait tout à fait confirmer ses pensées. Elle n'avait pourtant pas l'habitude de juger les gens, plutôt naïve à ses heures, mais là... il ne fallait tout de même pas pousser mémé sur les railles du Poudlard Express !


"Et bien ma petite demoiselle, on est *hips* seule et abandonnée ? *hips* "

Là Abi commençait sérieusement à frissonner. D'autant plus que le vieux, usé jusqu’à l’os, se redressa tant bien que mal pour venir s'échouer de son côté... ou plutôt dirons nous qu'il "s'affala mollement" sur l'adolescente, qui prit conscience de son atroce parfum "Veracrasse crevé". Avec un mouvement de recul, Abigail parvint à s'extraire de ces bras gours et couverts de cloques maronnasses qui venaient de l'enlacer, alors que l'homme reprenait, d'une voix de plus en plus pâteuse:

"Alleeez, viens faire un calin à Tonton Morwin *hips* Tonton Mowin adooore les *hips* calins"

L'inconnu approchait son répugnant visage d'elle, convoitant cette magnifique peau blanche qui paraissait si délicate et sucrée... Bondissant sur ses pieds, la jeune fille passa tant bien que mal du côté de l'allée centrale du pub, échappant de justesse à une nouvelle étreinte. Il fallait dire que, pour un ivrogne, il avait de la poigne quand il le voulait, le bougre !

"Je suis désolée je dois rejoindre..."

Abigail chercha désespérément quelqu'un qu'elle connaissait parmi la foule réunie ici. Manque de chance, aucun visage habituel, ou ne serait-ce que familier, ne se présenta à elle. Il fallait dire que son "carnet de rencontres", si l'on peut le dire ainsi, était assez mince... et n’avait de toute façon jamais été très rempli. Avisant une jeune fille installée en solitaire à une table assez éloignée, la serdaigle croisa les doigts pour qu'elle soit compréhensive, avant de se tourner vers l'homme...

"...une amie ! Et je viens de la trouver c'est bon, au revoir !"

Tournant le dos au pervers qui la suivait de son regard humides avec l'air d'un affamé en manque, Abi s'avança dans l'allée, du pas le plus calme et délibéré qu'elle le pouvait. Car si elle ne s'était pas modérée, l'étudiante se serait probablement précipitée à l’extérieur sans crier gare ! Mais avec ce genre de personne, mieux valait faire comme si de rien n'était. C'était un peu comme avec les taureaux, le moindre mouvement brusque était susceptible de les exciter...

Lorsqu'elle arriva enfin à hauteur de sa potentielle sauveuse, Abigail se gratta la gorge discrètement avant de s'installer en face d’elle, comme si de rien était... enfin en apparence. Le saoulard se retrouva ainsi dans son dos. Abi adressa un regard d'excuse à la jeune fille qu’elle venait de squatter de manière plutôt indélicate, avant de jeter un coup d’œil discret par-dessus sa propre épaule.


"J’ai juste un petit souci à régler... et je te laisse tranquille. En attendant... Est-ce que tu pourrais faire comme si on se connaissait ?"

Sa voix n’avait été qu’un mince filet, qui coula presque silencieusement d’entre ses lèvres. Gênée, l’une de ses mains fines vint se perdre un instant dans ses longs cheveux, avant que la jeune serdaigle ne reprenne d’un ton plus "commun".

"Je suis désolée de t’imposer cela alors qu’on ne s’est jamais vues... Je suis Abigail Green. Quoique si tu ne veux pas me dire ton nom ça ne fait rien, je ne pense pas que je t’importunerai très longtemps."

Observant quelques courtes secondes par la fenêtre les feuilles qui voletaient dans la ruelle principale, bercées par la terrible étreinte du vent mordant, l’adolescente revint à la demoiselle, la détaillant discrètement. Elle était vraiment très jolie, et ses yeux avaient quelque chose de proprement hypnotisant. Mais malgré cela le personnage semblait, distant... presque froid. Une fois de plus, Abi s’en voulu d’imposer sa présence de la sorte. Elle n’avait jamais été très douée pour faire connaissance, et elle commençait à douter de son choix. Après tout, peut-être tombait-elle à un très mauvais moment. Mais bon, elle devait avant tout se décoller de l’alcoolo, elle s’excuserait encore lorsque ce serait fait, avant de filer se planquer en vitesse à l’école de magie....


Dernière édition par Abigail Green le Dim 20 Déc - 1:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre]   La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre] Icon_minitimeMar 8 Déc - 1:56

And the Ice Doll dives deep into the dark.

Figée, Diane contempla de longues secondes durant le vide qui semblait s'étendre devant elle. Digne malgré sa détresse, elle se redressa machinalement. Son corps tentait vainement de compenser l'absence soudaine de son esprit par une posture plus délicate encore que durant son interrogatoire. Que s'était il passé ? Quelle erreur avait elle bien pu commettre ? Pourquoi son siège lui donnait il l'impression de se briser sous elle, tout à coup ? Ses yeux d'azur vibrèrent brusquement, dépiautant la salle à la recherche d'une aide quelconque, une explication à son effroyable malaise. Déjà, son obstination la plus névrosée passait et repassait en boucle chaque phrase échangée, chaque regard croisé, chaque geste effectué. Elle envisageait les causes et les conséquences, les tenants et aboutissants d'un comportement qu'elle jugeait maintenant inadmissible. Depuis quand avait elle acquis cette manie de penser par elle même ? Ses parents ne le lui pardonneraient pas.

D'un geste subtil, elle fit signe à Madame Rosmerta pour une nouvelle commande. Au diable l'avarice, elle avait besoin d'un remontant, et peu importe la nature discutable de son contenu. Rien ne valait un bon rhum. Tandis qu'elle commandait, elle aperçut son chat dans les jambes de la tenancière. Mais le matou lui accorda juste le temps d'une caresse, avant de filer à l'anglaise, direction le comptoir en compagnie de son fournisseur. Les rats quittaient le navire. Même son chat l'abandonnait. Aussi, quand son rhum lui fut apporté, mademoiselle dut se retenir pour ne pas le vider à nouveau. Une dame ne buvait jamais à l'excès, et ce même quand la situation l'exigeait. Elle se contenta donc d'un soupir anxieux, trempa ses lèvres dans le nectar et le reposa délicatement sur la table pour y noyer son regard. Comment peut on commettre une erreur lorsque huit dans de perfection nous précède, sans une ombre au tableau ? Elle n'aurait jamais dû s'aventurer sur le chemin de la provocation. Qu'elle puisse avoir raison ou tort ne changeait d'ailleurs rien à la donne : elle s'était mal comportée.

Un bruit de toux la tira de ses funestes songes. Son regard fier se redressa, juste à temps pour apercevoir la silhouette gracile qui prenait place en face d'elle. Elle haussa un sourcil circonspect devant ce spectacle, pour se radoucir ensuite, à la vue du visage désolé que la demoiselle lui présentait. Discrètement, elle suivit son regard, esquissa un sourire imperceptible quand l'objet du conflit éclata au grand jour. Toute jeune fille pourvue d'un certain charme, même restreint, pouvait compatir à ce genre de situation. Aussi prit elle la peine de se faire violence pour ne pas exiger la solitude dont elle avait besoin. Un peu de solidarité n'avait jamais fait de mal à personne. Et, au point où elle en était, elle aurait pu embrasser un moldu à pleine bouche que cela n'aurait pas fait grande différence au sort qui l'attendait.

" Tu ne m'importunes pas. sourit elle, douce quoique distante. Mon nom est Diane. Diane Chuster. "

Sur sa jupe élégante, la main de mademoiselle se serra afin de retenir ses réflexes de présentation en règles : tendre la main pour une poignée cordiale. Il n'était pas naturel pour deux élèves de Poudlard conversant au pub d'échanger une poignée pour se dire bonjour. Elle compensa l'incorrection de son attitude par un sourire un peu plus enjoué, la violence à l'âme pour faire preuve de camaraderie. Elle n'était pas très à l'aise dans ce domaine.
Le temps que prit Abigail à observer l'extérieur fut mis à contribution pour la détailler discrètement. Diane fut quelque peu surprise par la beauté de cette jeune femme, qui malgré tout semblait s'ignorer assez pour ne pas en tirer vénalement profit. Elle était simple, parée d'une sobriété admirable et d'une douceur franche malgré les traits finement marqués de son visage. Le regard expert de la jeune femme s'attarda sur celui de son interlocutrice, noyé d'une innocence et d'une jovialité qui la désarçonnèrent. Cette journée était décidément bien déstabilisante

Elle empoigna son verre pour en prélever une nouvelle gorgée, dont elle savoura la chaleur nécessaire et suffisante à lui redonner le courage de converser calmement. Elle ne s'en trouvait pas l'énergie, mais elle ne pouvait décemment laisser cette fille aux bras d'un ivrogne. Et puis c'était l'occasion d'apprendre à signer des relations qui ne seraient pas que contractuelles, mais seulement désintéressées et agréables. Sauf que personne ne lui avait jamais donné le mode d'emploi pour ce genre d'entreprise.

" Je suis en septième année, à Serdaigle. J'étais venue ici pour faire prendre l'air à mon chat, entre autres, mais avec ce temps j'ai peur que ce ne soit un échec. Et n'y vois surtout aucune avance déplacée, mais je te trouve très jolie. "

Eh bien ma fille, tu n'es pas si mauvaise en matière de banalités spontanées, finalement.
A court d'arguments, elle porta son attention sur la salle bruyante et laissa glisser entre ses lèvres un sifflement sec. Quelques secondes plus tard, une boule de poil blanche se faufilait entre les pieds de chaises pour venir prendre place sur ses genoux. Aussitôt, le sourire de Diane se fit plus tendre, plus rassuré. Elle préleva délicatement la cerise qui bordait son rhum et la broya entre ses doigts pour en présenter le jus à son matou, puis adresser un regard brillant de fierté à sa camarade.

" Et voici Mr Hyde. Quand on a fait abstraction de ses airs de bossu, c'est un animal charmant. Un peu grincheux, mais charmant. Par contre, je crois qu'il est alcoolique. "


Après vérification du vide qui remplaçait désormais la bouillie de cerise, le chat couina et se débattit pour reprendre ses précieuses explorations. Du coin de l'oil, Diane put le voir se frotter contre la jambe d'un homme contre un peu de Bièraubeurre. Voilà. CQFD.
Traversée par un éclair de génie honteux, elle se redressa brusquement, le visage presque choqué de son manque de convenances.

" J'en oublie les bonnes manières. Tu désires boire quelque chose ? "


Elle s'essuya les doigts sur une serviette de papier.
Décidément, elle n'était pas dans l'un de ses bons jours en matière de réflexes essentiels. Un sourire quelque peu gêné tordit ses lèvres finement maquillées, tant à cause de l'oubli que par conscience de son obsession en matière de conduite sociale. Elle avait beau savoir que ses camarades ne réclamaient pas d'elle une tenue parfaite, son éducation était la première chose à régir ses actes. De plus, c'était ce qui avait forgé son image au château et lui avait assuré une confortable situation de respect. Ça n'encourageait pas beaucoup de plaisanteries et autres plaisirs simples en sa compagnie, mais c'était une image facile à porter.


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MessageSujet: Re: La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre]   La vie est un long fleuve tranquile [Abi + Libre] Icon_minitimeDim 20 Déc - 1:36

Ainsi l'inconnue n'en était plus tout à fait une. Enfin, si l'on pouvait affirmer ceci en ayant tout juste connaissance du nom d'une personne. Car, à vrai, dire, Abigail n'avait jamais entendu parler d'une "Diane Chuster" dans les couloirs de l'école de magie. Mais cela était probablement du au fait que cette jeune femme était dans sa dernière année d'étude. Ou pour la simple et bonne raison que l'adolescente ne prêtait pas la moindre attention au tapage des rumeurs incessantes. Enfin, dans tous les cas, la remarque de Diane sur sa beauté la surprit quelque peu. A tel point qu'elle sentit l'un de ses sourcils se hausser imperceptiblement en réaction à ces paroles, presque incongrues à ses yeux.

Ce n'était pas la première fois que l'on complimentait Abigail sur sa beauté, loin de là même, sans vouloir non plus en rajouter. Mais il fallait avouer qu'en général, ce genre de propos se retrouvaient le plus souvent dans la bouche de garçon aux arrières pensées précises. Et jamais personne ne l'avait formulé de cette étrange façon, de manière aussi délicate... saupoudrant le tout d'autant de courtoisie.

Pour le coup, et même si elle ne s'en offusqua pas le moins du monde, la jeune fille put mesurer la largeur du fossé qui la séparait de la personnalité de Diane. Certes, elle savait se montrer polie et agréable lorsqu'il le fallait, malgré une éducation parentale évidemment absente, mais de là à le faire avec autant de...


"Distinction ?"

Son trouble était si grand que la serdaigle eut grand peine à le contenir. Elle parvint tout juste à le masquer en jetant un regard discret par dessus son épaule, faisant ainsi en sorte qu'il puisse être attribué à l'oppressante présence de l'ivrogne. L'apparition subite de l'animal de Diane la fit cependant rapidement revenir à son interlocutrice. Face à l'étrange chat, "Mr Hide", Abi eut tout d'abord un minuscule mouvement de recul, plus en réaction à une incompréhension fugace qu'à de la frayeur. Car dès lors qu’elle eut réussi à remettre ses pensées à l'endroit, un sourire sincère vint illuminer ses traits. Au vu du visage légèrement plus chaleureux de Diane, qui jusque là lui avait semblée plutôt distante, l'étudiante en vint à croire que la boule de poile avait le don de calmer les moeurs.

Elle rit de bon coeur aux paroles de la jeune femme, et s'amusa d'autant plus en voyant le félin absorber la cerise imbibée d'alcool. Si sa naïveté et sa franchise pouvaient parfois la faire passer pour une simple d'esprit, Abigail s'en moquait éperdument. Elle n'allait tout de même pas empêcher ses yeux de briller sous prétexte que cela pouvait être mal perçu aux yeux de certains... quoiqu'en y repensant, peut-être cela indisposait-il son interlocutrice ? Elle semblait tellement "de bonne famille"... Aussi est-ce avec un peu plus de retenu que l'adolescente la remercia de sa proposition, esquissant un refus poli. Elle ne voulait vraiment pas paraître mal lunée au regard de Diane, aussi un nouveau sourire vint-il très vite étirer ses lèvres douces...


"C'est très gentil de ta part... mais je ne voudrais surtout pas te forcer à quoique ce soit si cela ne te fait pas réellement plaisir, même si j'apprécie ta courtoisie..."

Dès l'instant où elle eut prononcé ces mots, et même si ce fut sans ne serait-ce que la plus petite once de méchanceté, Abigail se rendit compte de sa maladresse, et s'en retrouva grandement gênée. Elle n'avait pas voulu exprimer aussi clairement le fond de sa pensée. Surtout qu'elle ne connaissait pas Diane le moins du monde, et n'avait pas souhaité jouer les omniscientes. En plus de cela, elle avait très bien pu mal interpréter ses réactions et les expressions de ces yeux si froids et pourtant totalement captivants.

"Je... je suis désolée. Je ne voulais pas dire ça, ma langue est allée plus vite que mes pensées".

Après un regard vers la table où elle se trouvait quelques instants auparavant, la serdaigle passa ses doigts frais sur sa nuque nouée, terriblement mal à l'aise. Elle ne savait absolument pas comment réagir. Devait-elle tout de même rester et reprendre la conversation là où elle en était ? Ou était-il préférable qu'elle s'éclipse sans faire plus de vagues tant qu'elle le pouvait encore ? Après tout, au point où elle en était, elle pourrait toujours faire comme si rien ne s’était passé, plus tard, si jamais elle croisait Diane au détour d'un couloir.

Mais d'un autre côté...


*Ce n'est pas ma façon de faire. Si jamais je pars tout de suite sans connaître sa réaction et pouvoir véritablement me faire pardonner cette indiscrétion, je m'en mordrai les doigts à chaque fois que je la rencontrerai. Et je n'aime pas du tout ça.*

Aussi préféra t-elle se faire jurisprudence et porter son regard sur ses mains délicates, à présent croisées sur la table de bois sombre. Ce n'est qu'après une courte seconde de réflexion, qui montrait probablement tout autant à quel point elle s'en voulait d'avoir parler ainsi, qu'Abigail osa recroiser le regard clair de son "hôtesse", un nouveau sourire bien moins étendu aux lèvres.

"Si ta proposition tient toujours, un peu de bière me ferait le plus grand bien, je crois."

Si William avait entendu ça, il aurait sans doute était surpris. Mais après tout, c'était l'un des rares alcools que la jeune serdaigle avait jamais osé goûter, et qu'elle appréciait un temps soit peu. De plus, ses paroles étaient aussi un très bon moyen de tâter le terrain en toute discrétion. Car suivant la réponse de Diane, Abigail saurait si sa faute était excusable ou non, et pourrait dans ce dernier cas prendre congé sans regret.
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