Un matin presque ordinaire... [Maëdy]

Ce matin là, c’était une belle journée (beau soleil) mais pour Esmée, c’était autre chose. Elle avait du mal à émerger, plus les grosses cernes parfaitement dessinée en-dessous de ses yeux verts qui traduisaient sont manque de sommeil. Elle s’habilla prestement et rejoingnit le plus vite possible, tout en évitant de courir, la grande salle pour prendre son petit déjeuner. Mais lorsqu’elle arriva à la table de sa maison, elle vit plusieurs personnes qui rigolaient un peu trop joyeusement à son goût ; elle fit donc demi-tour dans un état d’irritation, sans songer au petit-déjeuner que son estomac lui réclamait.

A cause de sa mauvaise humeur matinale, elle décida d’aller prendre un peu l’air dehors, pour se calmer et rester un peu seule. Lorsqu’elle arriva à hauteur du lac, elle alla légèrement sur sa droite, en direction de son arbre préféré, un magnifique saule-pleureur, qui existait depuis plus d'une centaine d'année. A chaque fois qu’elle était dans le besoin de rester seule, elle venait à cet endroit. Comme en ce moment, étant donné que son moral n’était pas au meilleur de sa forme, elle y vint pour y trouver un peu de sérénité. Elle s’assit au pied du tronc d'arbre et comme elle n’avait aucun livre sous la main, elle décida de fermer les yeux et de partir loin dans ses pensées et dans ses rêves.

Lorsque Maëdy ouvrit les yeux, elle sentit qu’elle n’avait pas encore rattrapé toutes ses heures de sommeil manquantes. Cependant, la lueur vive qui traversait les rideaux bleus de son dortoir attira son attention, et elle se leva. Elle remarqua qu’elle était - comme à son habitude - la dernière levée de la chambre. Toutes les autres étaient déjà parties vaquer à leurs occupations du week-end. La jeune Serdaigle ouvrit donc les rideaux, et son sourire apparut aussitôt. C’était rare qu’il apparaisse dès son réveil, mais lorsqu’elle voyait le soleil briller ainsi, il ne pouvait en être autrement. Elle se doucha et s’habilla donc très vite, pressée d’aller le rejoindre. Elle traversa la salle commune en chantant à voix basse, d’une démarche souple et élancée. Cependant, arrivée dans le hall, son estomac lui cria qu’elle devait le nourrir avant d’aller vagabonder dans le parc. Maëdy fit donc un détour par la Grande Salle. Mais quelques minutes plus tard seulement, la jeune fille courrait déjà vers l’extérieur. Cela lui arrivait peu souvent d’être aussi énergique le matin, mais une fois de temps en temps ne pouvait lui faire de mal. Ainsi, une fois dehors, la Serdaigle étendit les bras de chaque côté et tournoya sur elle-même, les yeux fermés, s’imprégnant des rayons du soleil éblouissant.

*Maë, tu commences déjà à te faire remarquer. Franchement.*

En entendant sa conscience, Maëdy ne put que s’arrêter. Les conseils contradictoires se manifestaient déjà. Super, génial. L’adolescente s’avança donc en direction du lac, dans l’intention de s’allonger tout près, pour ainsi pouvoir admirer les montagnes environnantes tout en laissant sa main glisser sur la surface lisse de l’eau. Mais lorsqu’elle arriva à destination, non loin d’un immense saule pleureur, elle cru voir une silhouette, camouflée sous les longues branches de l’arbre. Maëdy la reconnut alors : il s’agissait d’Esmée Jones, une Gryffondor de sa classe. Dans son élan de bonne humeur, elle ne pu que s’approcher de la jeune rouge et or, en disant :

« Salut ! Je pense que tu vois qui je suis… Maëdy, de Serdaigle, je suis dans ta classe. Je peux m’asseoir ? »

Lorsqu’Esmée commençait tout juste à songer à son prochain séjour chez sa tante, elle fut interrompue par une jeune fille qui avait à peu près son âge :

« Salut ! Je pense que tu vois qui je suis… Maëdy, de Serdaigle, je suis dans ta classe. Je peux m’asseoir ? »

Esmée se mit alors à la dévisager, un peu trop même, car elle était presque persuadée de n’avoir jamais croisé cette fille, Maëdy (décidemment même si la sorcellerie était un monde plutôt bizarre, leurs parents avaient eu du goût pour leurs prénoms...).
C'était le mois d’Octobre et Esmée n’avait apparemment pas encore retenu le nom de tous ses camarades de cours. Maëdy commençait d'ailleurs par se monter impatiente : elle ne cessait de bouger. Esmée essaya donc de cacher sa mauvaise humeur :

« Hum… Enchantée, je m'appelle Esmée Jones, Gryffondor… Mais apparemment tu m’as reconnu donc… Je t’en pris assieds-toi ! »

Esmée, qui n’était pas de nature très bavarde et plutôt timide, ne su pas comment entamer la discussion avec Maëdy. Celle-ci avait plutôt l’air joyeuse pour l’heure qu’il était ; peut-être que, contrairement à Esmée, elle n’avait pas l’esprit à afficher une mine maussade. Puis la jeune Serdaigle se mit à fredonner une petite musique qui lui passait par la tête. Esmée, qui d’habitude aimait se mettre à l’aise sous cette arbre, devant le lac, appréciait le silence de plomb (pas forcément gênant, surtout reposant), le fait que Maëdy se mette à chantonner ne la dérangeait pas vraiment. Au contraire, il émanait de sa nouvelle connaissance, une joie de vivre et un bonheur pure. Esmée s’étonna d’avoir l’esprit si optimiste, mais elle n’allait pas s’en priver, cela faisait partie d’une des rares fois que ceci lui arrivait.

" Tu devrais peut-être commencer à entamer la discussion, histoire de paraître sociable, non ? Esmée, t’as déjà fait fuir des gens qui voulaient être amis avec toi, en restant de marbre, alors il faut que tu essaies de t’ouvrir. M’ouvrir aux autres, m’ouvrir, m’ouvrir. Euh… ouais, je veux bien mais comment je fais ?! Je devrais lui demander si elle aime bien ses cours ou si elle a de bonnes notes ? Non, je ne peux pas, ça ne me regarde pas et puis j’aurais l’air bête. Ou je n’ai qu’à jouer sur le ton de l’ironie, genre : « Il faudrait que quelqu’un s’occupe de faire prendre un bain à Miss Teigne ! » N’importe quoi ! Super l’ironie Esmée, tu t’améliores dis donc ! Tu vas passer pour une dingue. "

Esmée finit par conserver son silence, préférant ne rien dire, car apparement, cela ne dérangeait pas Maëdy. Elle patienta pour que cette dernière entame donc la discussion. Et puis s’il le faudrait, elle resterait la, sans parler, ni rien.

Esmée ne répondit pas immédiatement, et Maëdy ne pu s’empêcher de rester immobile. Et lorsque sa camarade l’invita à s’asseoir, elle ne se fit pas prier. Elle s’adossa donc à côté d’elle contre le tronc, et planta son regard sur la surface lisse du lac, où le soleil se reflétait. La jeune Gryffondor n’ajouta mot, ce qui ne l’étonna finalement pas plus que ça. Elle semblait réfléchir. Cependant, Maëdy ne voulut pas effacer son sourire, surtout qu’elle avait en plus trouvé de la compagnie. Et si cette dernière se murait dans le silence pour l’instant, ça n’allait pas durer. Car avec Maëdy, il était très dur de rester insensible à ses paroles. A ses innombrables paroles. Parfois agaçantes, certes, surtout qu’au final, elle ne laissait que très peu de temps à son interlocuteur pour répondre. Mais cette fois-ci, elle se promit de rester calme, et de ne pas sortir de longs monologues.
Une feuille du saule pleureur tomba juste devant la jeune Serdaigle, qui la ramassa, et la fit tourner entre ses doigts. Elle s’adressa ensuite à Esmée :

« Ca fait plaisir, un peu de soleil quand même. Je n’en pouvais plus de toute cette pluie. Un magnifique samedi ensoleillé. Que demander de plus ? Peut-être quelques degrés de plus… J’irais écrire à mon père tout à l’heure, pour lui raconter. Je crois qu’il fait toujours moche, à Londres. Pour changer. »

Elle s’interrompit quelques instants, et se tourna vers sa camarade. Lorsqu’elle était arrivée, elle semblait triste. Lui était-il arrivé quelque chose de grave ? Un évènement tragique était-il survenu dans son entourage ? Car depuis quelques temps, Maëdy avait observé d’étranges phénomènes, se produisant un peu partout en Grande Bretagne. Des gens disparaissaient sans laisser de traces, des meurtres survenaient régulièrement… Bien sûr, elle n’en avait pas parlé à son père, du moins, pas encore, car elle ne voulait l’inquiéter pour le moment. Surtout que le ou les auteurs de ces crimes allaient sûrement être arrêtés par la Police Magique très prochainement. Du moins, elle l’espérait... Ou peut-être que la tristesse apparente de la jeune fille faisait partie d’elle, comme la joie faisait partie de Maëdy ? C’était possible…

Enfin, pour l’instant, la Serdaigle se contenta d’écouter ce qu’Esmée était en train de lui dire, tout en bâillonnant sa conscience, afin d’être plus tranquille.

Une légère brise vint agiter les branches d’arbres et les mèches de cheveux des deux jeunes filles. Maëdy ramassa une feuille tombée à ses pieds et joua avec. La nouvelle connaissance d’Esmée ne laissa pas longtemps cette dernière dans le silence car elle anima la conversation très rapidement :

« Ca fait plaisir, un peu de soleil quand même. Je n’en pouvais plus de toute cette pluie. Un magnifique samedi ensoleillé. Que demander de plus ? Peut-être quelques degrés de plus… J’irais écrire à mon père tout à l’heure, pour lui raconter. Je crois qu’il fait toujours moche, à Londres. Pour changer. »

Esmée fut, pour le coup, surprise par la facilité qu’avait Maëdy à parler avec les personnes qu’elle ne connaissait pas ; mais lorsqu’elle eût fini sa phrase, ou plutôt son petit discours sur le temps, elle se mit à regarder Esmée d’une drôle de façon : un peu de tristesse et de compassion, puis elle la dévisagea avec perplexité et enfin avec une grande concentration. Esmée entama donc son discours qu’apparemment Maëdy attendait :

« Oui c’est vrai, en effet, on a de la chance pour une fois d’avoir un beau temps, mais il fait un peu froid tout de même. Ton père, à Londres… Est-ce que c’est joli, Londres ? Je n’y suis jamais allée, on m’a souvent dit que c’était une ville gigantesque et que l’on y trouvait plein de nationalités, mais que l’on voit mal le ciel. Je n’aimerais pas y être, je préfère être ici, à la campagne… Le ciel bien visible et la nature. Et sinon tu as des frères ou des sœurs à Poudlard ? »

L’estomac d’Esmée prit par surprise la jeune fille, et il se mit à gargouiller bruyammen. Elle pria mentalement pour que Maëdy n’ait rien entendu des étranges bruits qui provenaient du son ventre. Elle plaqua sa main sur celui-ci par pur réflexe pour essayer d’étouffer les gargouillements, sachant très bien que cela n’y ferait rien. Elle se mordit les lèvres et attendit que sa nouvelle amie réponde à ses quelques questions.

« Oui c’est vrai, en effet, on a de la chance pour une fois d’avoir un beau temps, mais il fait un peu froid tout de même. Ton père, à Londres… Est-ce que c’est joli, Londres ? Je n’y suis jamais allée, on m’a souvent dit que c’était une ville gigantesque et que l’on y trouvait plein de nationalités, mais que l’on voit mal le ciel. Je n’aimerais pas y être, je préfère être ici, à la campagne… Le ciel bien visible et la nature. Et sinon tu as des frères ou des sœurs à Poudlard ? »

La réponse d’Esmée enchanta Maëdy. Au moins, elle n’était pas associable. Son sourire se redessina, et elle se retourna vers sa camarade afin de lui répondre, lorsqu’un léger gargouillement se fit entendre. La Gryffondor plaqua aussitôt une main sur son ventre en se mordillant la lèvre inférieure. Maëdy étouffa un rire, mais pas pour se moquer, au contraire, c’était un rire amical, sympathique.

« Tu aurais du manger, avant de sortir. Tu veux que j’aille te chercher quelque chose dans la Grande Salle ? »

La jeune fille se décolla de la paroi de l’arbre et s’assit en tailleur face à sa camarade.

« Londres est une ville comme une autre en fait. C’est vrai qu’on ne voit pas beaucoup le ciel, mais on s’y habitue à force. Et puis l’avantage, c’est quand on va un peu à la campagne, on est réjouit de sa clarté… Je te comprends très bien. »

Elle eu un sourire éclatant et arracha quelques brins d’herbe avant de reprendre :

« Et non, je n’ai pas de frères et sœurs à Poudlard. Je n’en ai pas tout court… Mais en fait, c’est parce que ma mère a disparu lorsque j’avais trois ans, et mon père n’a jamais eu envie de refaire sa vie. Mais si ça se trouve, ma mère a eu d’autres enfants, mais je ne les connais pas… Et toi ? »

Maëdy était enchantée de discuter aussi facilement avec Esmée. Elle se rendit compte que si elle n’était pas du genre à entamer une conversation, elle avait une facilité à répondre. Et cela tombait bien, car ce jour là, Maëdy avait besoin d’un peu de compagnie.

HJ : Désolé de la petite taille du post, mais Papa veut à tout prix que je quitte l’ordi Je me rattraperais à mon retour, promis.

« Tu aurais du manger, avant de sortir. Tu veux que j’aille te chercher quelque chose dans la Grande Salle ? »

Maëdy se déplaça en face d'Esmée, apparemment sa camarade ne supportait pas de rester en place.

« Hum... non c'est très gentil de ta part mais j'irais plus tard, ou peut-être que j'attendrais midi, mais pas la peine de te déplacer, ca attendra. »

Visiblement la nouvelle amie d'Esmée était une personne, non seulement gentille et joyeuse mais également aimable et serviable. La jeune fille ne connaissait Esmée que depuis quelques minutes, mais lui accordait déjà beaucoup de sympathie ce qui touchait énormément Esmée. Maëdy poursuivit :

« Londres est une ville comme une autre en fait. C’est vrai qu’on ne voit pas beaucoup le ciel, mais on s’y habitue à force. Et puis l’avantage, c’est quand on va un peu à la campagne, on est réjouit de sa clarté… Je te comprends très bien. »

Soudainement, et Esmée ne comprit pas la raison, Maëdy se mit a sourire, un sourire gigantesque, magnifique. Elle n'avait jamais vu un telle sourire, un sourire envoutant, joyeux qui vous donne envie de crier de chanter et de danser, qui vous donne envie de dire à tout le monde que vous êtes heureux, que la vie est belle et qu'il faut en profiter, que l'on est jeune et qu'il faut vivre au jour le jour. Un sourire qui vous dit que la personne qui en est propriétaire, est quelqu'un d'adorable, de généreux qui vous convint d'aller la voir et de discuter, de la connaître tout simplement. Enfin bref, Maëdy possédait un sourire des plus radieux, un sourire qu'Esmée n'avait jamais vu sur personne. La jeune camarade d'Esmée se mit à arracher quelque brin d'herbes, probablement par pure distraction.

" Moi a côté d'elle, avec mon sourire, je suis certaine que j'aurais l'air d'une escroc. " songea Esmée.

« Et non, je n’ai pas de frères et sœurs à Poudlard. Je n’en ai pas tout court… Mais en fait, c’est parce que ma mère a disparu lorsque j’avais trois ans, et mon père n’a jamais eu envie de refaire sa vie. Mais si ça se trouve, ma mère a eu d’autres enfants, mais je ne les connais pas… Et toi ? »

Esmée regretta immédiatement d'avoir poser cette question concernant sa famille car elle détestait de ne pas dire la réalité. Elle fut aussi choquée par sa facilité de parler, surtout par la tragédie qu'il y avait eu dans sa famille, une disparition d'un être si proche. Concernant sa réponse, Esmée décida d'opter pour le mensonge, surtout concernant sa sœur décédée. Elle détestait en parler, et n'aimait pas trop se plaindre. En effet, dans sa jeunesse Esmée avait eu une sœur, cependant plus vieille qu'elle, mais son ainée, Nelsia, mourra à cause d'un cancer, impossible à guérir, et la jeune Esmée se retrouvait donc seule. Quand sa sœur fut internée dans un hôpital, ses parents ne l'autorisèrent pas à aller la voir. Il estimait qu'elle était trop jeune. Elle resta donc avec quelques maigres souvenirs d'elle, souvenirs de confiance et de complicité, de solidarité. De toute façon son amie serait la vérité sur Esmée, elle allait bien le découvrir. Un jour ou l'autre...

« Oh, je suis vraiment désolé pour ta mère je n'aurais pas dut. Je... désolé. Hum... Je n'ai pas de... de frères, ni de soeurs non plus... Je ...mes parents ont préféré en rester à un seul. Mais ils n'ont jamais vraiment été là pour moi, alors heureusement qu'ils n'ont pas eu un autre enfant. Excuse-moi de changer de sujet mais... c'est vrai que je commence à avoir vraiment faim, je pense que je vais aller avaler quelque chose tout de même. Est-ce que ca te dit de m'accompagner ? »

Car en effet, la jeune fille ne désirais pas quitter sa nouvelle amie, elle avait pu discuter un peu et cela lui avait plus, surtout le caractère de Maëdy. Elle ne voulait pas qu'elle lui file entre les doigts. Elle avait de la compagnie et elle désirais en profité. Esmée se leva donc, elle nous voulait pas appronfdir le sujet, ni sur Maëdy, ni sur elle-même. C'est debout, devant Maëdy qu'elle attendit patiemment sa réponse, en espérant fortement qu'elle soit positive.

Lorsqu’Esmée refusa la proposition de Maëdy quant à aller lui chercher quelque chose à manger, cette dernière répondit par un simple « D’accord ». Et tandis qu’elles discutaient, la jeune Serdaigle continuait d’arracher les brins d’herbe, et relevait la tête lorsque sa camarade commençait une nouvelle phrase, ou lorsque elle-même lui posait une question. Elle eut alors l’impression d’être avec une amie. Celle qui ne vous organisait pas tout un interrogatoire de police pour savoir si oui ou non ça valait le coup de rester avec, celle qui ne vous jugez pas, mais qui écoutait, simplement. Et c’était vraiment ce dont Maëdy avait besoin. D’être avec quelqu’un qui l’appréciait pour ce qu’elle était, qui n’avait pas envie de déguerpir dès qu’elle ouvrait la bouche. Non, ça, elle pouvait en trouver à chaque angle de mur du château. Mais en Esmée, elle voyait là une personne sensible et sincère, qui se sentait seule, et qui malgré tout pouvait être d’une excellente compagnie (comme c’était le cas en ce moment). Mais lorsqu’elle lui répondit, Maëdy lui trouva un changement d’attitude aussi brusque qu’étrange.

« Oh, je suis vraiment désolé pour ta mère je n'aurais pas du tout. Je... désolé. Hum... Je n'ai pas de... de frères, ni de soeurs non plus... Je ...mes parents ont préféré en rester à un seul. Mais ils n'ont jamais vraiment été là pour moi, alors heureusement qu'ils n'ont pas eu un autre enfant. Excuse-moi de changer de sujet mais... c'est vrai que je commence à avoir vraiment faim, je pense que je vais aller avaler quelque chose tout de même. Est-ce que ça te dit de m'accompagner ? »

Apparemment, ça la gênait de parler d’elle. Ou de sa famille plutôt. Avait-elle une situation désagréable ? Un passé troublant ? Des ennuis avec sa famille ? Ou peut-être était-elle trop timide pour dévoiler une partie de sa vie à une quasi inconnue ? Maëdy n’en savait rien, mais elle préféra ne pas lui poser plus de questions pour l’instant. Car si Esmée n’avait pas envie d’en parler à la jeune Serdaigle, elle ne le ferait pas. Viendrait bien un jour où elle aurait besoin de se confier, et alors, Maëdy serait présente. C’est ce qu’elle se promit à cet instant.

En pensant donc à tout ça, le sourire de la jeune fille avait faibli, ce qui n’échappa pas à Esmée et la mit mal à l’aise, se disant certainement qu’elle n’était qu’une associable incapable de faire garder le sourire à son interlocutrice. Chose qui était totalement fausse, évidemment, car Maëdy avait une grande ouverture d’esprit qui lui permettait de comprendre chaque situation de chaque individu. Elle sourit donc de nouveau, car elle comprenait Esmée.

« Tu n’as pas à être désolée ! »

Seulement, en se relevant, Maëdy croisa les yeux verts de la Gryffondor. Et elle su alors que quelque chose la troublait réellement.

*Ah, bravo Maë ! Avec toutes tes questions, t’as réussi à la mettre mal à l’aise ! Fait comme si tu n’avais rien vu, et accompagne là à la Grande Salle… Espèce de limace défraîchie !*

C’était comme si Esmée ne lui avait pas tout dit, comme si le simple fait de parler de frères et sœurs la brisait intérieurement… Avait-elle vécu un drame récemment ? Et si elle avait découvert quelque chose d’affreux concernant sa famille, genre un secret de famille, comme dans ces stupides films moldus, et qu’une personne savait qu’elle savait… Elle était donc en danger ! Ce qui expliquait son changement brutal de sujet de conversation. Et son non appétit qu’elle avait eu avant de venir. Car on ne pouvait ne pas être affamé le matin, aux yeux de Maëdy. Il fallait donc qu’elle lui fasse cracher le morceau, ou, plus discrètement, lui venir en aide, enquête sur ledit secret de famille, et lorsqu’elle aurait découvert tout ça, elle en parlerait à Esmée. Ainsi, elle la remercierait et elles deviendraient les meilleures amies du monde. Voilà, c’était ça, la solution !

*Ma pauvre Maë, tu délires totalement. Et pourquoi ne pas aller sur une île déserte afin de déterrer un coffre secret qui pourrait t’apporter la solution afin de retrouver ta mère ? Il faut te faire soigner, ça va plus du tout là.*

« Excuse-moi… Je viens d’avoir une discussion avec ma conscience. Elle ne me laisse jamais tranquille, cette imbécile ! »

*Et là, tu viens de signer ton contrat pour Sainte Mangouste. Continue, et Esmée aussi te prendra pour une tarée.*

« Ok, oublie ce que je viens de te dire. Il m’arrive de parler toute seule, mais c'est très rare, hein, je ne suis pas folle ! »

Elle eu un petit rire gêné et passa une main dans ses cheveux.

*C’est cela oui… Maëdy n’est pas folle. La nouvelle du siècle. Allez, arrête de baragouiner des propos incompréhensibles et emmène la manger. Tu vois pas qu’elle crève la dalle ?*

« Oui, je t’accompagnes jusqu’à la Grande Salle. Un second petit-déjeuner ne me fera pas de mal… »

Sur ce, elle tendit sa main à Esmée afin de l’aider à se relever, et elles quittèrent l’ombre du saule pleureur pour regagner la luminosité éblouissante du parc, et se dirigèrent vers l’entrée du château.

Lorsqu'Esmée fut debout en attendant la réponse de Maëdy, celle-ci mit un petit moment à répondre. Elle entendit juste quelques bribes de mots que Maëdy avait marmonné et réussi à comprendre :

« … Viens d’avoir une discussion avec ma conscience. Elle ne me laisse jamais tranquille, cette imbécile ! Oublie ce que je viens de te dire. Il m’arrive de parler toute seule, mais c'est très rare, hein, je ne suis pas folle ! »

Ces quelques mots firent rire Esmée, contrairement à Maëdy qui se sentit visiblement gênée. Rire ? Elle se demanda ce qu'il lui arrivait, cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas souri. Ca lui faisait du bien de sentir qu'enfin les muscles de son visage avaient bougé, et cette fois-ci pas pour parler. Maëdy était vraiment quelqu'un de rigolo. Parler avec sa conscience. Esmée se dit qu'elle avait en face d'elle quelqu'un d'un peu étrange. Mais étrange ne voulait pas dire méchant !

* Pense à ces maudits Serpentards ! Ils sont vraiment débiles et sadiques mais pas étranges ! Maëdy est gentille, sociable, chaleureuse, marrante, étrange mais pas méchante ! Regarde toi aussi finalement tu te fais des petites conversations avec ta conscience, ca arrive à tout le monde. *

« Oh ! Ne t'inquiète pas, ca arrive à tout le monde d'avoir des discussions avec sa conscience, j'en suis victime moi-même. »

Finalement Maëdy accepta la demande d'Esmée. Elle lui tendit la main pour aider son amie à se lever et de bon pied, elles partirent manger un morceau à la Grande Salle.
Au départ, elles ne discutèrent pas énormément, voir pas du tout. Mais pas de bol, à mi-chemin elles croisèrent une bande de Serpentards d'un ou deux ans de plus qu'elles. Esmée retint son envie de leur crier dessus et de leur tirer la langue comme une enfant. Elle haïssait les Serpentards. Pour elle, ces derniers signifiaient le mal en personne, et tout ce qui était des plus détestables qui pouvaient exister sur notre Planète. Particulièrement dans le monde des sorciers. Si la magie et les duels étaient vraiment autorisés dans l'enceinte de l'école, Esmée leur aurait lancé un sortilège de Stupéfiction. Ces derniers la regardèrent d’ailleurs d'un sale œil. Esmée s’en rendit compte, juste au moment où Maëdy la tira par le bras, qu'elle s'était arrêtée pour les toiser et qu'elle ne s'en était pas aperçue, perdue dans ses pensées.

« Désolé, ces fichus Serpentards, je les déteste. J'ai du te faire peur. Mais ils sont chanceux, je ne mords pas encore. »

Après avoir dit ces paroles, Esmée ne se retourna pas vers Maëdy, par peur de voir l'expression qu'aurait pu montrer son visage mais elle entendit un léger rire, à peine audible probablement dû à sa dernière phrase qui comportait peut-être une légère pointe d'ironie. Elle se remit donc à marcher et ne prit pas la peine de se tourner vers son amie pour voir si elle la suivait, puisqu'elle entendait ces petits pas légers, juste à côté d'elle.
Elles repartirent en direction du château, espérant qu'aucun prochain obstacle ne puisse s'interposer sur leur chemin. Du moins, rien qui ne puisse mettre Esmée en colère.

[HJ : J'ai eu de l'inspiration alors autant en profiter ! ^^]

Maëdy retrouva son sourire lorsqu’elle s’aperçut qu’elle avait provoqué ce petit rire chez Esmée. Cette dernière la rassura même lui disant qu’il lui arrivait également parfois d’avoir de telles discussions.

*Bon bah tu vois, je ne suis pas toute seule !*

« C’est très… comment dire ? Spirituel. » ajouta Maëdy, faisant une sorte de tourbillon avec sa main, pour illustrer ses paroles.

Les deux jeunes filles traversèrent donc le parc dans un quasi silence, qui pourtant ne dérangea pas la Serdaigle. Et alors qu’elles passaient devant un petit groupe de Serpentard, elle sentit Esmée s’agiter, et les aperçut en train de les regarder d’un œil noir. Maëdy n’y fit pas vraiment attention, ne s’attendant pas réellement à recevoir ne serait-ce que l’ombre d’un sourire de la part des verts & argents, mais à peine quelques secondes plus tard, la Gryffondor s’immobilisa.

« Qu’est-ce que tu fais ? » lui demanda-t-elle.

Mais elle n’obtint comme réponse que le regard soutenu de sa camarade visant avec haine le groupe de Serpentard. Maëdy ne comprit d’abord pas la raison de cet arrêt, mais son « esprit à retardement » finit par connecter entre elles les différentes informations, aussi simples soient-elles. Serpentard, Gryffondor. N’importe qui vivant dans ce château comprenait ce que ces deux mots signifiaient. Y compris Maëdy.

« Oh, alors toi aussi tu fais partie de ceux qui seraient prêt à les démolir en direct ? »

Mais ne voyant aucune réaction de la part de sa camarade, et voulant à tout prix empêcher une bataille de routine (entre les deux maisons, rares étaient les jours où un conflit n’éclatait pas), la jeune Serdaigle se contenta de tirer Esmée par le bras.

« Je n’ai jamais compris cette haine entre les Gryffondor et les Serpentard. Ok, c’est compréhensible quand votre pire ennemi se trouve dans la maison opposée, mais franchement… C’est totalement idiot de se créer des tensions. C’est inutile et… puérile ! Surtout qu’on peut très bien être à Gryffondor et être ami avec un Serpentard, et inversement… Si j’étais directrice de cette école, je créerais un charme qui empêcherait toute violence ici. Sauf au Quidditch évidemment. Un match sans cognard, c’est pas drôle… »

Maëdy s’arrêta dans sa longue tirade et jeta un regard amusé envers la Gryffondor. Elle ajouta :

« Et puis se battre le ventre vide, c’est pas terrible. Attends au moins d’avoir pris un petit-déjeuner digne de ce nom ! »

Et les deux élèves passèrent enfin les portes d’entrée, et se dirigèrent dans la Grande Salle.

HJ : Tu vois, Peace & Love la miss ^^’. Si tu postes, selon si tu entame une conversation dans la Grande Salle ou non, autant créer un sujet dans ladite salle. V’la mam’zelle ;P

Sujet: Re: Un matin presque ordinaire... [Maëdy]